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Commune de Nouna : l’ACEA s’engage pour mettre fin à la malnutrition des enfants.

Publié le lundi 13 février 2017 à 17h30min

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Commune de Nouna : l’ACEA s’engage pour mettre fin à la malnutrition des enfants.

La commune de Nouna est classée parmi les zones les plus touchées par la malnutrition des enfants de 0 à 5 ans avec un taux de 16,7%, le plus élevé du Burkina Faso. C’est la raison qui a présidé à la présence de l’ACEA, l’association "communauté en action" dans cette localité frontalière du Pays des hommes intègres. L’association y développe des initiatives grâce à l’appui financier de Monsanto en vue de permettre aux femmes d’assurer une alimentation saine à leurs enfants. Les responsables de l’association y séjournent pour évaluer l’impact de cet appui aux groupements et association des femmes.

A l’épicentre de Dembo où intervient l’ACEA, l’association" communauté en action", l’initiative est de redonner vie à un vieux jardin potager pour rendre disponibles des légumes. Les femmes utilisent désormais les fruits de ce jardin dans la préparation des mets en famille. D’une superficie d’un hectare environ, l’association des femmes de Dembo y fait de la tomate, de la laitue, et de l’oignon grâce à l’installation de pompes solaires et d’un bassin doté d’un système d’irrigation.

La présidente de l’association des femmes de Dembo est fière de nous montrer ici les fruits de leur savoir-faire

Selon la chargée des projets et du renforcement des capacités de l’association « Communautés en action", Dr Tapsoba née Ilboudo Edith, l’ouvrage a coûté plus de six millions de francs CFA, avec la pose d’une clôture pour que les femmes puissent y produire des légumes dans les meilleures conditions. Et l’ACEA en plus de cela est en train d’assurer une formation aux techniques de maraichage à une quarantaine de femmes et à dix hommes issus de cet épicentre, qui est un regroupement de 20 villages. Des hommes et des femmes qui ont apporté sur les lieux de quoi assurer cette formation, bouse de vache, cendre, foin et autre apport entrant dans la fabrication du compost naturel. Pour la responsable de l’association des femmes de Dembo, madjenné Konaté, les connaissances reçues vont améliorer les rendements de ce potager. Ils pourront protéger leurs enfants de la malnutrition. Le surplus de la production sera vendu et le revenu renforcera l’autonomie de leur association. Les femmes ont aussi remercié les responsables de l’ACEA pour le renforcement des capacités de leurs membres, et le don d’une vingtaine d’arrosoirs.

Flanzon Traoré achète la cendre, filtre le bouillon pour en extraire la potasse après une longue période d’évaporation au feu.

Dans ce tout autre village de Nouna, Kaki, l’ACEA appuie avec des microcrédits des activités génératrices de revenus au profit des femmes. Flanzon Traoré est l’une d’entre elles. Sa trouvaille, qui a frappé dans l’œil de l’ACEA, est la production et la vente de la potasse. Elle se fait à base de tiges du petit mil et du sorgho. Pour bien mener cette activité, Flanzon Traoré avait besoin d’un coup de main. Elle a obtenu une somme de 30 000 francs CFA en contractant un prêt auprès de l’association. Avec un apport personnel de 20 000francs CFA, elle a pu se faire sa profusion de cendre nécessaire auprès des paysans pour produire de la potasse qu’elle revend avec des acheteurs venant de Nouna. Au bout de l’opération, elle a un bénéfice de 100 000 francs CFA. Au marché de Dembo, Méma Konaté est dans la vente du riz étuvé d’où elle tire aussi un revenu. Elle a obtenu un crédit ACEA. Elle achète le riz local du Sourou et le revend sur la place du marché. Sur le sac, le bénéfice peut atteindre 6 000 francs CFA, et elle épargne 3000 francs CFA pour rembourser au plus vite le crédit en vue de permettre à d’autres d’en bénéficier.

karékuy et Saint Louis

Préparation de bouillie pour lutter contre la malnutrition à Saint Louis.

Dans ces villages, en plus des crédits accordés aux femmes à l’instar de Pélagie Traoré, qui a obtenu 50 000 francs pour soutenir son mari dans l’achat d’un veau à 125 000 francs CFA, l’ACEA y associe la sensibilisation sur l’alimentation des enfants de 0 à 5 ans. Deux animatrices sont formées dans chaque village et elles mènent des activités de sensibilisation dans les quartiers. L’objectif selon le chargé de la santé-nutrition de l’ACEA, Daniel Ouedraogo, est de dépister les enfants malnutris et en collaboration avec le CSPS de la localité, procéder à une récupération de ces enfants par un accompagnement adéquat. Le major Ignace Sanon affirme que le nombre de cas d’enfants malnutris a considérablement diminué depuis que les sensibilisations se mènent à Karékuy.

L’eau coule à la satisfaction des responsables de l’ACEA.

Il lance un appel aux femmes pour une forte mobilisation et une participation à ces séances de sensibilisation. Ces séances de sensibilisation sont aussi des occasions d’initiation des femmes à la préparation de bouillies à base de produits locaux pour les enfants de 6 mois à 2 ans.
C’est donc satisfaits des résultats obtenus par ces groupements de femmes dans ces villages visités que les premiers responsables de l’association "Communauté en action" comptent réaliser un second jardin potager dans un autre village qu’ils détermineront de commun accord avec les bénéficiaires. Pour l’heure, ils ont procédé à la réception du forage qui va alimenter le premier potager à Dembo.

Charles Wendpouiré KIENDREBEOGO

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