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Réhabilitation de Rood Woko : Un leurre selon les commerçants

Publié le mardi 31 mai 2005 à 07h23min

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Les commerçants étaient en assemblée générale, vendredi 27 mai 2005 à la Bourse du travail. Convoquée par les responsables de la coordination des structures syndicales des commerçants affiliée à la CNTB et à l’ONSL, la rencontre avait pour sujet principal, la réhabilitation du marché central (Rood Woko) dont les travaux commenceront en janvier 2006, selon la décision du gouvernement.

Le 27 mai 2003, le marché central de Ouagadougou (Rood Woko) est ravagé en partie par un incendie. Depuis cette date, les commerçants qui se sont dispersés dans les marchés et "yaars" de la ville de Ouagadougou attendent toujours la réhabilitation de leur "outil de travail". Mais lors de la rencontre gouvernement-syndicats le 20 mai 2005, le gouvernement par la voix du ministre de l’Emploi, du Travail et de la Jeunesse Alain Ludovic Tou, chef de la délégation gouvernementale, a annoncé le début des travaux de réhabilitation pour le mois de janvier 2006. C’est cette information qui a été l’objet de l’assemblée générale de l’après-midi du vendredi 27 mai 2005 à la Bourse du travail.

Les commerçants qui ont répondu nombreux à l’appel des responsables de la coordination de leurs structures syndicales arboraient des bandeaux noirs autour de leurs poignets. D’autres avaient choisi de les nouer comme une cravate autour du cou. "Depuis deux ans, notre outil de travail est mort et cela a entraîné également la mort de beaucoup d’entre nous. Certains n’arrivent plus à nourrir leurs familles ni à les soigner, faute de moyens. C’est un deuil pour nous et c’est pourquoi nous portons ces brassards noirs...", a précisé un des responsables de la coordination.

Quant à la décision du gouvernement de démarrer les travaux de réhabilitation du marché central en janvier 2006, objet de l’assemblée générale, les commerçants n’en croient pas un seul mot. Ils pensent que c’est encore là "une des manœuvres du pouvoir pour les endormir". "Nous avons déjà eu des promesses de ce genre. Mais aucune d’entre elles n’a été tenue. Nous ne croyons pas réellement à cette décision qui restera sans suite comme les autres", affirme le président de l’Union syndicale des petits commerçants du Kadiogo Marou Sakandé.

Tour à tour, les responsables de la coordination, initiateurs de l’assemblée générale à laquelle ont pris part quelques responsables de centrales syndicales (Tolé Sagnon de la CGTB, Abdoulaye Ira de l’ONSL...) ont fustigé l’attitude du gouvernement. Les autorités municipales ont également été prises à partie. Des propos teintés d’humour, parfois d’ironie ont été tenus à leurs militants, tels que "le pouvoir n’est pas de bonne foi". Ils sont "convaincus de la mauvaise volonté du gouvernement" car pour eux ce ne sont pas les moyens qui manquent pour la réhabilitation du marché dont c’est seulement "le quart (1/4) qui a été détruit par l’incendie".

Ils estiment donc que le mois de janvier 2006 retenu pour le démarrage des travaux de réhabilitation est un leurre. "Janvier 2006, c’est après l’élection présidentielle prévue en novembre 2005. La réhabilitation du marché central ne sera plus une priorité pour le gouvernement après cette échéance..." relève le président de l’Organisation syndicale des petits commerçants de la ville de Ouagadougou, Dramane Kaboré.

A la Bourse du travail, les responsables de la coordination des structures syndicales des commerçants ont appelé leurs militants à se mobiliser pour la lutte afin de contraindre le gouvernement à commencer les travaux de réhabilitation avant l’élection présidentielle.

Etienne NASSA (nassa_parate@yahoo.fr)
Sidwaya

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