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Ministère public contre le caporal Madi Ouédraogo et 28 autres : Pour Me Arnaud Ouédraogo, il s’agit d’un procès test

Publié le dimanche 8 janvier 2017 à 12h59min

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Ministère public contre le caporal Madi Ouédraogo et 28 autres : Pour Me Arnaud Ouédraogo, il s’agit d’un procès test

Un caporal qui plus est tringlot (chauffeur) projetait, selon les enquêteurs, libérer le Général Gilbert Diendéré de la maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). Pour les limiers, le soldat préparait le coup avec près d’une trentaine de frères d’armes et à l’occasion plusieurs réunions ont eu lieu. Patatras, le projet est tombé à l’eau. Conséquence : arrestation, interrogation, inculpation et procès au tribunal militaire. Débuté le 20 décembre 2016, ce n’est que le 5 janvier 2017 que les premiers accusés ont été entendus. Au troisième jour, c’est-à-dire le samedi 7 janvier, ça continue et certains militaires reconnaissent ou réfutent le premier chef d’inculpation qui est la « détention illégale d’armes et de munitions de guerre ». Cependant, tous, jusqu’ici, nient les faits d’association de malfaiteurs.

Les uns avaient un français approximatif, les autres zézayaient parfois. Tous tentaient de se défendre, de se faire comprendre du tribunal. Les explications des accusés faisaient éclater de rire par moments l’assistance et la rendaient pensive aussitôt. Comme la veille, les propos des militaires recueillis par les officiers de police judiciaire (gendarmerie) et le juge d’instruction étaient à certains points contradictoires avec les réponses données au procès. Les pandores ont-ils dévoyé ou mal compris les propos des accusés dans les procès-verbaux ? Les ont-ils fait lire les documents avant signature ?

Si l’on en croit, le soldat de deuxième classe Bado Arnaud, son passage à la gendarmerie n’a pas été du tout facile. Des propos du genre « Avant, c’était vous, aujourd’hui c’est nous » ont été rapportés au procès, ce samedi 7 janvier, et un accusé a souligné qu’entre les mains des pandores, il avait fait trois jours sans manger. « Je ne buvais que de l’eau », a-t-il indiqué au tribunal. « Lorsqu’on se retrouve dans ces conditions, il se pourrait que ce que vous dites pour pouvoir bénéficier de ces miettes, vous le dites pas en toute âme et conscience. Je pense que c’est ce qui peut justifier certaines déclarations contradictoires », a déclaré Me Ouattara Lamoussa.

Revenons à l’infraction « associations de malfaiteurs » qui gravite autour du caporal Ouédraogo Madi. Tout serait parti de plusieurs rencontres organisées au domicile de l’intéressé pour discuter de la question du matériel des éléments de l’ex- Régiment de sécurité présidentielle (RSP) détruits ou emportés au niveau du camp Naaba Koom 2. La plupart des accusés déclarent être arrivés à la fin ou avant la rencontre et/ou n’y avoir pas pris part. Certes la question du matériel faisait l’unanimité au sein des bidasses mais, la pomme de discorde est venue du projet de libération du Général Gilbert Diendéré. A en croire les accusés qui ont pris au mot Madi Ouédraogo, les militaires n’étaient pas partants pour le plan d’évasion.

Comment Kondé Loba, Kaboré Ghislain, Sana Ousmane, Gansonré Jean Charles, Ouédraogo Moussa, Tamboura Sékou, Bado Arnaud, Da Sassan et Haro Atina ont-ils été mis au courant de la tenue d’une réunion chez le Caporal Madi Ouédraogo ? Pour certains, c’est Madi lui-même qui leur a donné l’information mais en mettant en avant la question du matériel, et pour d’autres, leur présence dans la cour du caporal s’explique par le fait qu’ils ont accompagné leur collègue sans savoir ce qui se tramait. Depuis donc le vendredi 6 janvier 2017, des personnes ont été citées au cours du procès alors qu’elles n’ont été entendues ni au niveau de l’enquête préliminaire par les officiers de police judiciaire ni par le juge d’instruction. Or, Me Ouattara Lamoussa estime que pour la manifestation de la vérité, ces personnes doivent comparaitre. Il s’agit notamment de Kini Eric et Ouattara Abou qui auraient respectivement conduit Kondé Loba et Da Sassan à la réunion.

Informés de ce qui se tramait, pourquoi la plupart des accusés n’ont pas pipé mot à leur hiérarchie, quand bien même selon le code de justice militaire, le compte rendu libère le subordonné et engage la responsabilité du supérieur hiérarchique ? Le soldat de 2e classe, Kaboré Thierry, a déclaré avoir monté la garde sans munition pendant quatre mois parce que ses supérieurs ne lui faisaient pas confiance après sa réintégration suite à la dissolution du RSP. Le soldat n’a donc pas rendu compte à ses chefs puisque lui aussi ne leur faisait pas confiance. D’autres accusés affirment également n’avoir rien dit à leur hiérarchie par peur que leurs frères d’armes ne les taxent de traitres car ils ne voulaient pas participer au projet.

Ce sont au total 18 militaires qui ont comparu (y compris la journée du 6 janvier) devant le tribunal. Pour Me Arnaud Ouédraogo, « ce procès est très délicat puisqu’il touche à la sécurité collective ». Et même s’il admet que l’opinion publique, les acteurs politiques, sociaux et autres, sont préoccupés par l’épilogue de ce procès, l’avocat pense que ce procès n’est en réalité qu’un « procès test parce qu’il n’a pas une physionomie extrêmement complexe par rapport aux procès qui vont venir par la suite ».

« C’est pourquoi, poursuit-il, si les différents acteurs arrivent à bien capitaliser la présence des avocats, cela peut contribuer à ne pas répéter les mêmes griefs qui sont chaque fois répétés et qui reviennent au niveau des procès de cette juridiction ». Et de conclure « En réalité, la République s’honore, elle grandit lorsqu’elle est capable de faire juger ses enfants prodigues avec dignité et avec loyauté. Et les avocats sont là pour faire grandir la République ».

HFB
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Vos commentaires

  • Le 8 janvier 2017 à 17:17, par TANGA En réponse à : Ministère public contre le caporal Madi Ouédraogo et 28 autres : Pour Me Arnaud Ouédraogo, il s’agit d’un procès test

    Parlez nous plutôt d’autre chose qui peut les faire mentir ; pas de la faim. Cq que ce sieur vient de nous décrite comme galère ne vaut pas un dixième du ZOOM KOM de pô ni encore un vingtième des 45 jours de pô qu’ils ont pourtant dépassé avec succès si non ils ne seraient pas au RSP.
    Alors, il ne faut pas voler notre successibilité.

  • Le 8 janvier 2017 à 20:15, par MbaTanga En réponse à : Ministère public contre le caporal Madi Ouédraogo et 28 autres : Pour Me Arnaud Ouédraogo, il s’agit d’un procès test

    Apparemment TANGA semble faire des élucubrations sinon que le zoom kom ni les 45 jours ne sont pas du tout dans les mêmes contextes qu’à la gendarmerie.
    si tu as une successibilité faut bien la gardé sinon que ça tangue déjà

  • Le 8 janvier 2017 à 22:09, par 1 burkina en avant En réponse à : Ministère public contre le caporal Madi Ouédraogo et 28 autres : Pour Me Arnaud Ouédraogo, il s’agit d’un procès test

    Il est nécessaire qu’on accepte nos faits et gestes dans tte circonstance value.quoi qui coûte a ss militaires d dire la vérité si l peuple va vs pardonner c’est ça ou le cas contraire.j’appelle a tout militaire de rang de faire preuve de maturité de loyauté et l’amour du risque pour la nation burkinabé.L’armée s n’est pa la brousse oú ls dosos rentrent pour faire la chasse.L’armée sait la discipline.Le koolwégho fait même des comptes à sa hiérarchie mais pourquoi chez vs ça n’a pas été le cas.Maintenant assumer vos faits et actes impitoyables et barbarisme qui allaient laisser des orphelins sur les terres du Burkina.Que Dieu ns pardonne tous !!!

  • Le 9 janvier 2017 à 09:12, par Sidbéwendé Zoungrana En réponse à : Ministère public contre le caporal Madi Ouédraogo et 28 autres : Pour Me Arnaud Ouédraogo, il s’agit d’un procès test

    Malgré nos limitations en matière de "Justice", de "procédures judiciaires" et surtout des "méthodes de défense en matière de justice", nous venons nous inquiéter des comportements de la Défense dans ce procès. Nos inquiétudes tendent à faire peur quant à son issu, vu les comportements et déclarations, quoique sur les "préliminaires" du dossier par les acteurs de la défense. En effet, si les "limitations intellectuelles" des prévenus sont des éléments à retenir pour les considérer "innocents", c’est, pour les Avocats" faire du tord au Droit car tout le monde sait que la majorité des burkinabé (voir les statistiques officielles du pays) sont analphabètes (77 à 80%). Ce qui d’office incluent ces prévenus dans cette masse et ne saurait les affranchir des bétises par eux commises. Et si, comme a voulu le faire croire un de ces Avocats, des écarts de transcriptions (par eux => avocats) constatés dans les procès-verbaux des OPJ (Gendarmerie) et du Juge d’Instruction doivent être considérés comme de mauvaises interprétations des chargés de rédaction de ces PV, émanent à notre sens de la mauvaise foi des Avocats de la défense. Et because ? i)-sauf erreur de notre part, les PV, avant toute signature de la parts des déclarants, sont relus, expliqués et réexpliqués aux auteurs avant de les leur soumettre pour signature. D’où une/des approbations et confirmations de ceux-ci avant signature. ii)-si la faim par eux ressentie après 2 à 3 jours sans alimentation peut et doit (selon les Avocats) les amener à mentir pour avoir un bol de riz pour ne pas mourir doit être une circonstance atténuante pour ne pas les juger, c’est oublier que ceux-ci, dans leur action planifiée, quand bien même illettrés ils sont (c’est ce que l’Avocat veut laisser croire), devaient dans leurs projets, tuer des gens au profit des vies (de ceux qu’ils venaient délivrer). iii)-c’est connu que dans bon nombre de dossiers que ces Avocats dans leurs métiers ont défendu de par le passé, les mêmes constats devaient exister, mais n’ont pas pour autant été retenus comme tels à l’avantage des condamnés. Pourquoi donc c’est aujourd’hui et plus particulièrement dans ce cas précis qu’il faille en tenir compte. iv)-qu’un simple chauffeur ne puisse pas s’imaginer d’agir par l’organisation de tueries pour délivrer des gens est se foutre de l’intelligence du peuple. Tout cela pour est pour nous une inquiétude, une peur pour l’issu du procès. Il y a quelques années, on a vécu ici, des faits des mêmes qui sont aujourd’hui en détention pat ce que auteurs des crimes à eux reprochés, des gens ont été passés par les armes sans jugements aussi transparents comme on le fait aujourd’hui. En exemple, on citera le cas des Cdt Lengani et Capitaine Henri Zongo dont personne ne fait cas jusque-là. Des faits hâtifs de ces mêmes personnes pour des raisons similaires et moins graves, des gens sont restés longtemps en détention (dossier Capitaine Ouali et Compagnons). Nous voulons pour ce faire, inviter la Défense à plus de sérieux dans leurs comportements, déclarations et visions des choses afin de ne pas dénaturer les choses. Nous convenons néanmoins que lorsqu’il faut se défendre tout est permis pour s’en sortir. Mais un minimum d’honnêteté est nécessaire et indispensable car le Droit et les Lois sont faits pour tout le monde qui doit s’y soumettre. Combien d’innocents ont été condamnés à tord et combien d’auteurs sont en liberté, continuant à agir des faits de Défenses illogiques. Pour ce faire, nous inviterons tous les acteurs de cette Affaire, Défense et pourquoi pas, Accusation, d’être et de rester "probes", "réalistes", "justes" et "objectifs" pour que Justice soit rendue au peuple. C’est leur devoir sacro-saint de LIRE et DIRE le Droit, la Vérité.

  • Le 9 janvier 2017 à 10:55, par idriss En réponse à : Ministère public contre le caporal Madi Ouédraogo et 28 autres : Pour Me Arnaud Ouédraogo, il s’agit d’un procès test

    Ce procès est effectivement un procès test. Chaque leçon doit être tirée et bien tirée par tout le monde surtout pour les grands procès que nous attendons. Avec les débats, on a maintenant une idée plus précise de ce qui s’est réellement passé ce jour-là. Messieurs les journalistes, continuez de nous informer. Merci et bon courage

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