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Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

Publié le jeudi 29 décembre 2016 à 17h02min

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Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

Les 30 et 31 Octobre 2014, la tempête populaire a eu raison du Baobab de 27 ans, germé dans le sang de Thomas SANKARA et de ses apôtres. Ce baobab, né dans le sang et grandi dans le sang de nombreux burkinabè incarnait le pouvoir de Blaise COMPAORE.

Après une transition dont le bilan reste mitigé, le peuple a su choisir suite à des élections libres, transparentes et apaisées, le président qu’il estime à mesure de conduire la destinée du pays. Elu le 29 Novembre et pour rappel, c’est le deuxième président civil démocratiquement élu au Burkina Faso. Investi le 29 Décembre 2015, après un an, jour pour jour de cet événement grandiose, il est intéressant de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur pour apprécier le chemin parcouru.

Si l’entêtement de Blaise CMPAORE de s’accrocher au pouvoir a été le levain de l’insurrection, notons qu’elle est aussi le fruit de la mauvaise gestion du pouvoir marquée par la corruption, la démagogie, le favoritisme, les détournements des deniers publics, le copinage, les frustrations sociales, le tout couronné par la vie chère. Le peuple Burkinabè en chassant Blaise COMPAORE espérait aussi la fin de toutes ces tares et le début de meilleures conditions de vie. Nous sommes donc en droit de se demander quelles sont les dividendes de l’insurrection burkinabé ?

Le grand mérite de la transition a été l’organisation des élections présidentielles et législatives couplées. Mais sur le plan social rien n’a véritablement changé sinon une baisse de 30F sur le prix du litre du carburant. La transition avait demandé à la population de serrer la ceinture et de vivre de l’espoir. Le peu d’argent trouvé dans les caisses suffisait tout juste pour assurer une vie plus ou moins confortable à ceux qui gravitaient autour du pouvoir à savoir le gouvernement, les députés cooptés et peut être certaines organisations de la société civile et autres structures obscures.

Sous la présidence de Roch Marc Christian KABORE, après un an, les acquis sont entre autres la démystification du pouvoir, gage de la démocratie, la réparation de l’injustice liée à la loi 013 qui avait créé un fossé entre les fonctionnaires et les contractuels de l’Etat, les enquêtes parlementaires entre autre sur le foncier et l’or en vue d’une meilleure gestion de ces ressources, la prise en charge de certaines victimes de l’insurrections, le succès de la Table Ronde des bailleurs de fonds des 7 et 8 à Paris sur le PNDES, la réussite de l’organisation des élections municipales même si nous avons voté de nombreux maires sans programme (passer vérifier dans votre mairie) et vécu des scènes de violence dans certaines localités, la gratuité des soins des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes, bref, de nombreux progrès ont été engrangés.

Pourtant aux yeux de l’opinion publique nationale, en dehors des magistrats qui peuvent se frotter les mains, la déception mijote dans le cœur de nombreux citoyens. Cet état de fait s’explique par de nombreux facteurs.
Primo, le président Roch Marc Christian KABORE a raté son entrée en scène. En effet, après les élections présidentielles, le peuple démocrate s’attendait à une rupture totale et à un renouveau dans la gestion des affaires publiques. Comme sous la révolution sankariste, il fallait donc des mesures fortes et populaires : la réduction drastique du train de vie de l’Etat sans hypocrisie, la baisse du salaire des ministres même s’ils auront des caisses noires à gérer, la baisse conséquente des émoluments de nos honorables députés, une meilleure gestion des fonds alloués aux différentes institutions. L’Etat doit cesser d’être une vache à lait pour une minorité des burkinabé.

Le président dès sa prise de fonction devait immédiatement rencontrer les forces vives de la nation (organisations de la société civile, organisations syndicales, communautés religieuses et coutumières, etc.) pour des échanges francs et constructifs, gage d’une stabilité sociale.
Le président devait se prononcer de façon ferme sur tous les cas de corruption et de détournement de fonds avérés ou supposés. La loi sur le délit d’apparence doit s’appliquer avec rigueur pour une question de justice sociale.

Par rapport à la justice, il est inutile de se cacher derrière la séparation des pouvoirs. Le président du Faso est le premier magistrat du pays. Il devait faire des propositions concrètes allant dans le sens d’évacuer immédiatement les dossiers pendants. Pourquoi pas la possibilité de la création d’un tribunal d’exception pour rechercher et juger rapidement les criminels de l’insurrection et du putsch ? Et aussi les criminels de Thomas SANKARA et de Norbert ZONGO sans oublier les crimes économiques ? Toutes ces mesures auraient pu plus ou moins satisfaire la ferveur révolutionnaire du peuple burkinabè.

Secundo, le long règne de Blaise COMPAORE a creusé un gouffre, un abime entre les gouvernants et les gouvernés, qui se traduit par un manque de confiance et un manque de tolérance de la population vis-à-vis des gouvernants. Les gouvernants sont suspectés. Malgré parfois leurs bonnes foi et leurs efforts, ils sont vu d’un mauvais œil. Il y a une sorte de hiatus social qui ne favorise pas une convergence de vue et d’actions.

Cette situation s’explique aussi en partie par le passé CDPiste de bon nombre de nos dirigeants actuels. Aussi Certaines nominations qui ne semblent pas mettre l’accent sur le mérite, mais sur le copinage ne sont pas à apaiser les esprits.

Le hiatus social est aussi lié à l’évolution politique du pays. En vérité, le Burkina Faso abrite de nos jours cinq tendances sociales. Nous avons d’abord ceux qui ont foi à l’avenir, qui pense que le pays est sur la bonne trajectoire. Pour eux le Burkina Faso à l’instar des autres Pays du monde traverse des difficultés conjoncturelles et structurelles. Alors main dans la main, nous braverons ces obstacles et triompherons.

Ensuite, nous avons les nostalgiques de l’ère COMPAORE. Pour eux, tout va pour le pire. Après avoir cru que le Burkina Faso allait s’écrouler en l’absence de leur idole, ils ne prient maintenant que pour le pire au pays. Ils souhaitent des situations difficiles qui puissent nous faire regretter l’ancien régime. Ils combattent en réalité le peuple insurgé et le régime en place.

Après, nous avons les indécis, ceux qui ont peur du changement et de l’avenir. Ils s’évertuent à comparer l’ancien régime au régime en place. Ils préfèrent le régime actuel quand tout va bien et le régime déchu à la moindre difficulté. Nous avons aussi l’opposition constructive qui joue son rôle d’adversaire politique et non d’ennemie. Nous ne parlons pas de l’opposition qui s’oppose à tout, qui critique tout à tort et à travers mais de cette opposition responsable qui contraint et réoriente l’action gouvernementale par ses critiques et ses suggestions constructives. Une telle opposition est une chance pour la démocratie.

Enfin certaines organisations de la société civile dopées par le rôle qu’elles ont joué pendant l’insurrection se donnent des rôles politiques. Si certaines entendent lutter pour préserver les acquis de l’insurrection, d’autres comptent maintenir la pression pour des fins inavouées, portant ainsi atteinte à la stabilité sociale.

Le pouvoir en place a la tâche de réconcilier toutes ces tendances et de les orienter vers sa vision politique et son programme de développement, afin de rétablir l’autorité étatique. Une opération qui se révèle difficile pour plusieurs raisons.

En effet, les organisations syndicales ont longtemps cru à la sincérité de la transition puis du régime en place, lorsqu’ils disaient que les caisses de l’Etat étaient vides. Mais cette sincérité a été mise en doute suite à la satisfaction de la plateforme revendicative des syndicats des magistrats burkinabè. Du coup tout le monde a compris que l’Etat est comme la caserne d’Ali Baba, il fallait trouver le code, le ‘’sésame’’, le mot magique pour accéder au trésor : les grèves. Et nous assistons depuis lors au printemps des grèves au pays et même à des grèves fratricides. Des grèves qui parfois les acteurs et les victimes ne sont que du peuple insurgé fragilisant ainsi la cohésion sociale.

Le second point et pas des moindres est la question de la justice. Elle fait l’objet de toutes les attentes et de toutes les spéculations. En réalité, après la fuite de Blaise COMPAORE, de nombreux Burkinabè rêvaient de le voir devant le juge sur ses pieds ou sur une civière comme l’égyptien Moubarak pour répondre de ses actes. Le peuple a d’abord appris avec émoi que leur président est devenu ivoirien (il était jusqu’à là le beau-fils). Ensuite il apprend que par un jeu politico-diplomatique, les poursuites contre Blaise COMPAORE et SORO Guillaume sont mises sous veilleuse. Pour la population, c’est le comble.

Le président du Faso a privilégié la ‘’real politik’’ à la politique émotionnelle. Il a préféré sauvegarder l’intérêt et l’intégrité des milliers de Burkinabé vivant en côte d’ivoire à la soif de justice de certains Burkinabè. Au même moment, nous assistons à la libération conditionnelle progressive de certains présumés coupables ; qui sont libérés pour des raisons de santé. Des libérations incomprises par la population.

La justice burkinabè a l’habitude de poursuivre sans jamais attraper. Et jusqu’à là, elle n’a pas pu encore rassurer les différentes organisations syndicales et de la société civile qui marchent depuis dix-huit ans pour réclamer la justice pour Norbert ZONGO et ses compagnons. Et certaines familles endeuillées se demandent toujours si leurs enfants morts en héros pendant l’insurrection ne sont pas morts pour zéro.

L’un des derniers points qui trouble la quiétude des Burkinabè est les attaques terroristes à répétition dont le pays est victime. Des attaques savamment préparées pour des fins politiques très bien calculées. Ces attaques imprévisibles et brutales, difficilement parables sapent le moral de la population en créant la psychose générale et exaspèrent les tensions. Elles jettent le discrédit sur l’armée et sur le gouvernement qui se contente souvent de beaux discours. Les commanditaires espèrent par ces attaques désorienter le gouvernement et piquer au vif l’amour propre du peuple pour l’amener vers des contestations dans les rues. Des contestations qu’ils pourront par la suite canaliser pour déstabiliser le régime en place. C’est pourquoi l’armée et le renseignement doivent être mieux outillés pour être à la hauteur de leurs missions au Nord mais aussi sur les autres frontières et à l’intérieur du pays. L’attaque du 16 décembre 2016 est déjà de trop.

Que pouvons-nous dire sur le plan social ? Rien, tellement que les attentes sont immenses. La population attend toujours les meilleures conditions de vie promises pendant les campagnes. Mais chez les politiciens, ils y a les promesses de campagne et les réalités du terrain.

Pour certains Burkinabè, nous devons accompagner le gouvernement dans cette phase de semis et de production pour se partager par la suite les fruits de la moisson.
Pour d’autres, le gouvernement doit nous servir le peu qu’il dispose (qu’il nous serve le tiers servi aux magistrats) pour tout juste nous permettre de survivre en attendant les promesses du président ( car on donne aux uns et les autres regardent, ainsi naissent les grèves).

Un troisième groupe moins irréaliste pensait que la fuite de Blaise COMPAORE suffisait pour résoudre tous les problèmes. Il pense avoir élu un président magicien qui par un coup de bâton magique allait transformer le Burkina Faso en un eldorado, un paradis économique. Désenchantés et désabusés, ces aventuriers pensent à une nouvelle insurrection pour renverser le régime en place. Ils ne réalisent pas le sacrifice consenti par le peuple ni la catastrophe que le pays a frôlé. Jetons un coup d’œil au Mali, en Centrafrique ou en Libye, nous privilégierons la voie des urnes pour la quête du pouvoir.

Mais que dire à nos honorables députés post insurrectionnels ? Ils doivent savoir prendre de la hauteur, ce comportement d’affamé n’est pas digne d’un représentant du peuple. Après le scandale des tablettes chinoises, ils se partagent maintenant chacun un million. Peu importe que ce soit une disposition de la loi, le contexte ne sied pas. Sous l’ère COMPAORE, c’était un gombo frais de trois millions. Nos honorable doivent rapidement réunir ces cent vingt-sept millions (127 000 000) de francs CFA pour soutenir les victimes de l’insurrection ou les couches défavorisées. Ils doivent rester dans la dynamique de la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance.

En conclusion, je peux dire que le peuple a fait un bon choix lors de l’élection présidentielle de 2015. Le président a donc une obligation de résultats. Financier et pétri d’expérience politique à la tête du pays et un Premier Ministre, financier chevronné appelé comme un tirailleur sénégalais à la rescousse du pays, on ne pouvait pas espérer mieux.

Les signaux ne sont pas encore convaincants mais l’espoir est permis. La population attend toujours des mesures fortes sur le plan social et judiciaire. Mais pas des mesures précipitées comme la gratuité des soins médicaux qui tend vers l’échec. On aurait dû exonérer les frais de soins d’une ou deux maladies (paludisme, maladie diarrhéiques ou respiratoires) et la mesure serait une réussite.

Le président doit se débarrasser des ministres et directeurs généraux incompétents et redynamiser son équipe pour un avenir radieux. Il a encore quatre ans pour faire ses preuves et mériter le renouvellement de son mandat.

De toute façon, il est entouré de nombreux conseillers qui justifient leurs salaires par leurs conseils. Il n’a donc pas du temps pour ces petits conseils. Mais c’est ma contribution à l’enracinement de la démocratie dans mon pays.

Vive le peuple burkinabè, vive la démocratie et la liberté d’expression
A bas la gabegie et la corruption !

KIEBRE Mahamoudou,
Professeur certifié d’histoire-géographie des lycées et collèges
Kebrosson@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2016 à 14:11, par Abdoul En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    Une très belle analyse. La solution revenir sur les acquis des magistrats et mettre à la retraite les vieux magistrats et emprisonner ceux corrompus et impliqués dans des dossiers louches, et surtout se débarrasser de certains conseillers gonflés et faire appel des gens indépendants et libres d’esprit comme conseillers. Ensuite mettre un coup de fouet à l’assemblée et réduire le train de la vie gouvernementale et commencer à vider tous les dossiers de justice y compris l’émission d’un nouveau mandat contre soro et son monument vivant. C’est absurde que des gens qui ont fait un coup d’état ne soient pas radiés de l’armée, pendant que sur des accusations infondées, des militaires et des policiers ont été radiés de l’armée en 2011, bien que la situation d’alors justifiait un bon coup d’état. Le nouveau chef d’état major Sadou, doit prendre des décisions courageuses et si Rock le peureux refuse d’appliquer qu’il démissionne. Pour terminer les injustices non réparées produisent d’autres injustices plus graves.

  • Le 29 décembre 2016 à 15:16, par FGH En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    J’aime cette contribution...Roch a raté son entrée, la justice de ce pays poursuit sans jamais attraper, il y a des membres du gouvernement incompétents qu’on traine dans le troupeau alors que le temps est compté, la corruption dans l’administration et les marchés publics en particulier n’a pas baissé, bien au contraire... J’ajouterais cependant au titre des acquis, le fait que le PF ait réussi, en moins d’un an, à rattraper la bévue (du PM) de la transition qui nous a fait rater notre second compact du MCA (USA) en décembre 2015.
    Il y a certes plein de conseillers à la Présidence mais j’espère qu’il y a quelqu’un dans cette foule de conseillers qui attirera l’attention de Roch sur cette contribution. L’exercice du PF avec les internautes sur TWEETER montre qu’il sait apprécier les propositions innovantes et réalistes. Alors, on lui souhaite de lire genre de contributions...

  • Le 29 décembre 2016 à 15:34, par ZEROM En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    Excellence, aidez nous avec nos reversements dans la loi 081.

  • Le 29 décembre 2016 à 16:24, par Expérience-action En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    Nous avons écouté le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré sur RFI, annoncer son intention de faire un remaniement ministériel en 2017..Ce gouvernement est très attendu par le peuple burkinabè qui n’a véritablement pas senti l’actuel gouvernement dans des actions de travail productif de résultats satisfaisants dans différents départements ministériels. Pire, les populations d’une manière générale, ont été indignées et irritées par les comportements belliqueux, affairistes et régionalistes du ministre de la santé dont les conséquences au plan sanitaire sont graves en matière de ruptures de médicaments liées au conflit CAMEG. Monsieur le Président, les populations ne comprennent pas pourquoi vous laisser ce seul ministre affliger toute une nation. Sachez écouter la voix du peuple. Tout un peuple ne peut manifester son indignation contre un seul ministre parmi la trentaine, si ce dernier n’a pas franchi le seuil de l’intolérable .M. le Président, prenez courageusement et fermement vos responsabilités. Aucun ministre n’est au dessus du peuple et de la loi. La pratique qui consiste à nommer des ministres décriés, incompétents par copinage et régionalisme, sous le prétexte qu’ils sont protégés par telle ou telle personnalité, ne sied plus pour une gouvernance républicaine axée sur des résultats. M. le Président, évitez d’être l’otage de certains de vos compagnons politiques qui veulent s’arroger le droit de vous dicter des listes de ministrables de leurs clans. Ne leur accordez pas plus d’un quota de 3 à 5 ministres qu’ils pourraient choisir. En ce qui concerne le Premier ministre, il faut faire en sorte que son autorité puisse s’affirmer sur le gouvernement. Car, certains ministres, dont celui de la santé et des Finances qui appartiennent tous au même clan de protection, se croient au dessus du Premier ministre. M. le Président, fouillez un peu dans le répertoire de cadres de l’administration publique, dans les EPE et Sociétés d’Etat, vous trouverez des hommes et des femmes qui ont fait leurs preuves dans la conduite des affaires publiques. Pour le prochain gouvernement, il faudra des personnes expérimentées et contre qui, les enquêtes de moralité et les contrôles de gestion de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) n’ont rien trouvé de compromettant. Cette catégorie de personnes ressources, sera très utile dans le gouvernement pour la bonne mise en œuvre du PNDES avec des résultats probants dans les bons délais.

  • Le 29 décembre 2016 à 17:50, par Moi aussi En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    « Si l’entêtement de Blaise COMPAORE de s’accrocher au pouvoir a été le levain de l’insurrection, notons qu’elle est aussi le fruit de la mauvaise gestion du pouvoir marquée par la corruption, la démagogie, le favoritisme, les détournements des deniers publics, le copinage, les frustrations sociales, le tout couronné par la vie chère. » EXACT
    « Le peuple Burkinabè en chassant Blaise COMPAORE espérait aussi la fin de toutes ces tares et le début de meilleures conditions de vie. Nous sommes donc en droit de se demander quelles sont les dividendes de l’insurrection burkinabé ? » EXACT, mais nous n’étions pas si naïfs pour croire qu’en un an seulement, il nous débarrasserait de toutes nos misères.
    Bref, pour la rupture dont tu parles, RMCK n’était pas l’homme qu’il fallait mais bon, c’est lui qui est là et il faut qu’on fasse avec.
    Aujourd’hui, il me semble que le PF peut s’en tirer s’il poursuit dans la direction qu’il vient d’amorcer avec le retrait des parcelles, la nomination du nouveau CEMGA et l’exercice sur Twitter qui a permis de savoir qu’il est à l’écoute des critiques.
    Pour se faire, il est impérieux de saisir le contexte qui lui est en ce moment favorable (il subit moins d’attaques par rapport aux 2 autres membres du trio) pour prendre des mesures très fortes contre :
    -  la corruption en renforçant les capacités de l’ASCE et en actionnant les procédures disciplinaires prévues pour les agents de l’État qui sont reconnus coupables.
    -  l’injustice en limogeant tous les juges inefficaces et les juges corrompus comme ce fut le cas au Nigeria et au Ghana avec les Présidents Buhari et Mahama. Je reviendrai sur le cas de la Justice avec une modeste proposition contributive.
    -  le renouvellement des députés actuels qui n’ont pas compris que plus rien ne sera comme avant. Ce faisant, ils constituent un véritable boulet pour le Président.
    Pour ma proposition en matière de Justice, je pars du principe que chaque pays doit adapter sa Justice à ces réalités du moment (on a vu la France se doter de nouveaux dispositifs face au péril djihadiste), je voudrais proposer la création dans chaque cour d’appel (autrement dit dans toutes les villes), un pôle chargé des petits délits qui seront jugés rapidement afin de réparer le préjudice subi par le citoyen lambda et de donner confiance aux très petites entreprises (TPE) et PME qui investissent et créent des emplois (ça n’a l’air de rien mais même les emplois d’1 jour ou 2 semaines ou 3 mois concourent également à réduire le chômage. Comme on dit, ce sont les petits cours d’eau qui font les grands fleuves). Aujourd’hui, tout le monde hésite à sortir son argent à cause des arnaques qui sont légions et surtout parce que même si quelqu’un vous doit (de 25.000f à 500.000f), nos lois vous font obligation de recourir à la Justice (et dans l’état actuel des choses, cela veut dire prendre un avocat et un huissier) pour une procédure décourageante parce que ça vous bouffe le temps et vous empêche même de travailler et ruineuse puisque l’avocat et l’huissier doivent être payés d’avance et parfois pour pas grand-chose comme travail. Malheureusement, c’est le système judiciaire actuel qui veut ça. Moi qui suit citoyen lambda et petit opérateur, je vous prie de me croire, j’hésite dans mes initiatives d’investissement (pourtant créatrices d’emplois temporaires et permanents) parce qu’ayant été maintes fois ruiné au passage. Exemple : votre employé fuit avec l’argent d’une commission, votre locataire fuit avec des mois de loyers, le technicien que vous envoyez en province pour surveiller les travaux détourne l’argent que vous lui envoyez à d’autres fins, votre soudeur prend une avance pour un travail qu’il ne fait pas, votre peintre, votre garagiste, etc. font la même chose, reconnaissons qu’il y a de quoi vous ôter l’envie de faire confiance encore à quelqu’un. Je ne parle même pas de votre connaissance qui vient vous emprunter un 200.000f pour démarrer un business. Même si vous en avez les moyens, vous hésitez à lui venir en aide. Pourtant cette aide peut lui permettre de créer 1 ou 2 voire 3 emplois.

    Si le Président Kaboré prend le temps d’assoir une juridiction légère, accessible et rapide, il contribuera à la création d’emplois par milliers, par les nationaux d’abord et par les expatriés surtout. Vous imaginez un expatrié qui voit son employé fuir avec son argent et qui doit perdre son temps dans les couloirs du Palais de Justice avec l’idée qu’il est en territoire ennemi et que les juges déjà réputés corrompus vont se liguer avec son débiteur pour le gruger ? Ce n’est certainement pas encourageant pour un investisseur.

  • Le 29 décembre 2016 à 18:21, par TINDANO En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    Il est réellement utile que le président du Faso soit assez regardant non seulement dans le choix des membres du gouvernement mais aussi dans celui des responsables au niveau déconcentré et dans les EPE. Précisément, pour les départements de l’éducation, de la santé, de la sécurité, de la défense, de l’économie et de l’environnement. Toute autre crise dans l’un de ces secteurs en 2017 pourrait avoir des conséquences pour lesquelles nous mettrons des années pour nous remettre. Personne ne doit avoir les mains libres pour faire ce qu’il veut. Toute proposition de nomination à quelque poste que ce soit doit faire l’objet d’enquêtes de moralité menées différemment par la police, la gendarmerie, l’administration générale et le ministère d’origine du proposé.Et tous les résultats seront appréciés par une équipe sérieuse mise en place par le président. Au besoin on pourrait demander de faire une liste de personnes susceptibles d’occuper des postes par région et les enquêtes seront orientées vers ces personnes.Si les propositions viennent des régions et les enquêtes bien conduites, on verra que les meilleurs ministres ou responsables ne sont pas forcément ceux qui servent là où on a l’habitude de les choisir.On peut dresser aussi une liste de la diaspora.Bref. Ce n’est qu’une suggestion.Peut-être trop idéaliste.

  • Le 29 décembre 2016 à 18:45, par Bala le consulttant En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    Très bonne lecture de la situation. Pour tous ces maux qui minent la gouvernance au faso moi je n’attends rien de ce gouvernement parce que Mr Rock est aussi comptable depuis le pouvoir de Blaise. En d’autres termes peut on diligenter des examens biologiques à la recherche de la paternité de l’enfant de la folle quand est sait qu’ on y passait très souvent ?
    La lumière que le peuple attend jaillira avec la génération prochaine.

  • Le 29 décembre 2016 à 20:32, par le penseur En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    Vous avez fait une belle analyse monsieur kiebre. Seulement je note une relent de jalousie et d’aigreur dans votre réflexion. Le renforcement de la démocratie passe nécessairement par une justice indépendante , et qui parle de justice indépendante parle de magistrats libres et intègres. Une bonne rémunération met le magistrat à l’abri de la tentation. Tous les pays démocratiques dignes de ce nom garantissent un bon traitement à leurs magistrats. Quel serait votre sentiment monsieur kiebre lorsqu’un jour à l’occasion d’un litige, vous vous présentez devant un juge visiblement démuni avec un contradicteur manifestement nanti ? Évidemment vous allez suspecter à tord ou à raison ce magistrat de partialité . Et pourquoi ? Naturellement parce que vous pensez qu’il succombera à la tentation. Loin d’être là marque d’une inégalité sociale instaurée par les nouvelles autorités du pays, la revalorisation du traitement des magistrats profitera à la population toute entière. Pour terminer, je dirais que vous avez omis de souligner un autre obstacle et pas des moindres qui empêche le développement de notre chère patrie : c’est l’esprit du burkinabe qui est selon l’expression de l’honorable député Laurent Bado, un homme mesquin, méchant et surtout jaloux. Ailleurs, on s’inspire du succès de l’autre pour sois même aller de l’avant mais au Burkina faso on tente de ramener au bas niveau ceux qui amorcent une évolution. Que cela vous interpelle constamment.

    • Le 30 décembre 2016 à 11:53, par cher petit magistrat En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

      Tu n’as rien compris de l’analyse de lèvres, vous passerez a la maco, soyez en sûr, toutes vos combines vont se payer.

  • Le 29 décembre 2016 à 22:00, par Jeunedame seret En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    Vous avez tout dit et bien détaillé. Merci pour l’instruction. Le grand défaut de ROCHe, c’est qu’il flotte et hésite sous certaines pressions. Il a céder aux revendications des magistrats malgré lui. Alors qu’il doit doit faire preuve de confiance en soi dans son programme ; sans patiner ; démontrer la fermeté physique et morale. Sinon.. justice tronquée.

  • Le 30 décembre 2016 à 07:24, par Collègue En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    Félicitations pour l’analyse bien fouillée et cohérente.
    Je valide l’idée selon laquelle, il faut revoir le gouvernement et surtout mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Le souci de faire avec des gens propres à donner un gouvernement avec des gens qui apprennent tout donc qui ont composé avec un entourage qui voulait se protéger. De plus la politique a pesé dans l’administration publique. Ce qui a amené les sous ordres au MENA. A quoi sert le diplôme au FASO ? S’il ne sert pas, arrêtons d’injecter des milliards chaque pour les examens de certification et autres.
    Puisse Dieu éclairer les choix du PF et de son PM. Je veux que PKT continue avec une nouvelle équipe en 2017.

  • Le 30 décembre 2016 à 11:47, par Zerbo Mathias En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    Très bonne et objective lecture de la situation
    Ça réconforté de savoir qu’en dehors des excites nous disposons heureusement au Faso
    d’éminences matières grises
    Vivement que même ceux qui n’aiment pas le lièvre reconnaissent qu’il court vite
    Que Dieu veille sur le Burkina et réconcilie tous ses fils

  • Le 30 décembre 2016 à 11:48, par Zerbo Mathias En réponse à : Président Roch Marc Christian KABORE : L’an I

    Très bonne et objective lecture de la situation
    Ça réconforté de savoir qu’en dehors des excites nous disposons heureusement au Faso
    d’éminences matières grises
    Vivement que même ceux qui n’aiment pas le lièvre reconnaissent qu’il court vite
    Que Dieu veille sur le Burkina et réconcilie tous ses fils

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