En France, la représentation de Point Afrique est à la rue de la Grande Truanderie. Son siège social est à Bidon. Au Burkina Faso, la représentation se déplace du quartier Dapoya pour le centre-ville. Cette nouvelle agence, de par sa situation, permettra à Point Afrique de se rapprocher de sa clientèle.

Pour la représentante de Point Afrique au Burkina, Geneviève Ditgen, cette nouvelle agence est à la fois un aboutissement et un point de départ. C’est un aboutissement parce que, dit-il "le combat que nous menons depuis 2002, date de la première desserte du Burkina Faso, a largement porté ses fruits". Et de citer les résultats au cours de l’année 2004 : 17000 passagers ont été transportés, soit 30% des parts de marché.

C’est ce qui explique la fierté des responsables de Point Afrique qui disent être attachés au désenclavement aérien du Burkina Faso. Aujourd’hui, confie Geneviève Ditgen, un billet Ouaga-Paris-Ouaga, coûte entre 250 000 et 300 000 F CFA. Pour elle " il faut rappeler qu’en 2002, au moment où nous avions décidé de relever ce pari fou, ce même billet coûtait un (1) million de F CFA, soit 4 fois plus cher".

Et de s’exclamer : "ce résultat, nous le revendiquons, non pas pour nous-mêmes, mais pour les milliers de Burkina qui en profitent aujourd’hui, en rendant à nouveau visite à leur famille en Europe, en y poursuivant leurs études, en développant leurs activités commerciales ou tout simplement et faisant du tourisme"
A Point Afrique, le message est qu’elle n’est pas une compagnie aérienne, mais une coopérative de voyageurs dont la vocation est de désenclaver les régions africaines en "proposant des tarifs aussi bas que possibles pour des avions de sécurité.

Point Afrique, précise la représentante, n’est pas non plus une oeuvre caritative.
Pour le directeur commercial, Hervé Zongo, les résultats parlent d’eux-mêmes, mais il leur est interdit de dormir sur leurs lauriers, se rappelle-t-il. Selon M. Zongo "ces millions de Burkinabè ne pourront sortir de leur enclavement que si nous arrivons à fabriquer des prix justes et raisonnables réduisant au maximum les coûts de production".

Avec cette nouvelle agence, c’est aussi un nouveau départ pour tous ceux qui veulent ouvrir le Burkina Faso au monde. Avec un personnel à 100% burkinabè, dira Mme Ditgen, Point Afrique va mettre à la portée du plus grand nombre les principales destinations sous-régionales.

Puis, elle s’interroge : comment prôner le désenclavement du Burkina s’il est plus facile de voyager vers Paris que vers Cotonou, si un billet d’avion vers Bamako, Dakar ou Lomé coûte plus cher qu’un billet vers Paris ou Marseille ? Et à Geneviève Ditgen de conclure par une autre interrogation : "si cela n’est pas un scandale, comment peut-on l’appeler ?" That’s the question.

Alexandre Le Grand ROUAMBA
Le Pays