LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Transport aérien : Haro aux prédateurs du ciel africain !

Publié le vendredi 27 mai 2005 à 07h45min

PARTAGER :                          

Le Conseil permanent des transporteurs aériens (CPTA) a tenu une session le 26 mai 2005, dans la salle Puudu de l’hôtel Indépendance regroupant les représentants d’une dizaine de compagnies aériennes de la sous-région et de l’Afrique centrale y étaient présents.

Le Conseil permanent des transporteurs aériens a été créé il y a de cela trois ans, dans les locaux de l’UEMOA. Son objectif principal est la défense des intérêts des compagnies de transport membres. Cette association, qui comprenait initialement des sociétés aériennes de l’Afrique de l’Ouest, intègre désormais des compagnies de l’Afrique centrale comme Air Gabon.

C’est d’ailleurs avec satisfaction que le CPTA a accueilli dernièrement de nouveaux afilliés, comme la Sénégalaise Sunuair, la Tchadienne Toumaï Air Tchad qui relie désormais Ndjamena à Niamey et N’Djaména et Cotonou, et Avirex, une compagnie gabonaise. A également rejoint le giron CPTA, la Compagnie aérienne du Mali, la sœur jumelle d’Air Burkina puisqu’elle fait partie du groupe IPS Aghan Khan.

La création du CPTA est placée sous le signe de la solidarité et de la complémentarité. Ces préceptes ont été traduits en actes concrets, puisque deux compagnies, Air Ivoire et Air Burkina utilisent depuis quelques mois le même appareil pour opérer sur Paris. Ces deux compagnies effectuent également, ensemble, une rotation hebdomadaire d’Abidjan à Niamey et retour, partageant ainsi les frais dans les deux cas. Pour le président du CPTA, par ailleurs président du Conseil d’administration d’Air Burkina, Mamady Sanoh, « cette mise en commun permet de réduire les charges et nous espérons voir ce système de Multi country Airlines partagé avec les autres compagnies. Cette formule nous paraît en effet comme étant la plus viable pour le développement de nos compagnies nationales ».

L’ordre du jour de cette session du 26 mai dans la salle Puudou a porté sur le projet Multi Country Airlines, les coûts d’exploitation, les textes de l’UEMOA, le projet de création d’un comité des horaires et de surveillance tarifaire. Pendant cette journée de rencontre se trouvaient également au menu, des échanges sur le comité Hadj, le rapport d’étape sur l’étude relative à la politique de rémunération du personnel des compagnies, le projet de réunion avec les directeurs de l’Aviation civile et les questions administratives et institutionnelles.

Issa K. Barry


Mamady Sanoh, président CPTA et PCA Air Burkina : « L’industrie aérienne est une industrie très fragile »

Pourquoi avez-vous pensé nécessaire de créer le Conseil permanent des transporteurs aériens ?

Il y a une nécessité absolue de se retrouver pour défendre les intérêts que nous avons à défendre vis-à-vis de nos institutions, de nos autorités et de nos partenaires. Nous avons le devoir de rentabiliser notre « business » qui est le transport aérien. L’industrie aérienne est une industrie qui souffre énormément. Elle est surtout trop fragile. A chaque fois qu’il y a un problème quelque part dans le monde, tout de suite, il y a des répercussions dans le monde aérien. Pour survivre, il faudra donc mettre nos moyens en commun par le groupage de nos achats carburant, le partage des lignes et l’organisation du pèlerinage entre autres.

Le cercle des membres du CPTA ne fait que s’agrandir. A ce rythme, cela ne sera-t-il pas un handicap plutôt qu’un avantage pour des sociétés qui sont souvent concurrentes ?

Aujourd’hui quelque part, on peut dire que le CPTA est victime de son succès. C’est vrai que nous n’allons pas continuer à grandir ainsi, car nous ne sommes pas extensibles à l’infini. Nous sommes très heureux d’accueillir de nouveaux membres mais il y a des concepts que nous allons redéfinir. L’objectif primordial restant de continuer à défendre les intérêts des compagnies aériennes pour continuer à vivre.

De quoi allez-vous parler au cours de cette session ?

Notre objectif est d’optimiser ce que nous offrons aux passagers, car si nous existons c’est parce que ces derniers existent. Notre objectif n’est pas de piquer de l’argent aux passagers. Nous allons également réfléchir sur un nouveau phénomène mais qui est récurrent. Ce sont ces prédateurs occidentaux, précisément européens, qui n’ont plus grand-chose à faire en Europe parce que les pays membres ont assaini leur ciel. Ils n’ont pas d’avions, (car quoi qu’ils disent, ils n’ont pas d’avion), ou vont prendre des avions qui n’ont plus le droit de voler dans les aéroports européens reconnus, et viennent dans nos payer créer des soi-disant compagnies.

Quand ils arrivent ici, ils s’attaquent à nous, pourtant, ils n’ont de nom de compagnie aérienne que par les bagagistes qu’ils ont recruté. Maintenant, ils vont même plus loin en mettant quelques uns dans les cabines ou dans les cockpits (rires). Mon ami Jean Louis Hallot d’Air Ivoire les appelle les « faux nez ». Ce qui est certain, c’est que ce ne sont pas des compagnies africaines. Pourtant, nous, nous le sommes, existons depuis 1966. Beaucoup de compagnies comme Air Sénégal, Air Burkina, Air Ivoire portent le nom de leurs pays et défendent le drapeau de ces pays. Par conséquent, nous ne pouvons pas permettre à des individus de venir salir notre ciel africain.

I.K.B.
L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)