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Sites web de presse : « C’est un domaine où les premiers sont les mieux servis »

Publié le vendredi 27 mai 2005 à 07h47min

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Suite au Gambré d’or, prix du meilleur site web catégorie Presse, qui nous a été décerné à la nuit du web, nous avons rencontré M. Sylvain Zongo, directeur de Zongo’s consulting and production (ZCP Informatique). C’est son entreprise qui a conçu et héberge notre site internet, www.lobservateur.bf. Dans l’entretien qui suit, M. Zongo nous parle de ZCP et de l’importance du web pour les organes de presse.

Présentez-nous votre boîte

Zongo’s consulting and production (ZCP Informatique) a été créée en novembre 2000. Notre créneau préférentiel, c’est les logiciels libres. Donnez les logiciels gratuitement aux gens, les configurer et faire de la formation. On est beaucoup plus orienté vers les services que la vente de matériel informatique. ZCP a commencé en tant que fournisseur d’accès à internet. Cette activité est présentement en veilleuse parce qu’il est difficile de concurrencer des gros comme l’ONATEL qui ont énormément de moyens.

Rapidement, on s’est orienté vers les services :
le développement des sites web. Tout ce qui touche au contenant des NTIC, on y est ;
la sécurité informatique. C’est un aspect qui n’est pas très connu. Les gens veulent aller sur le net. Après ils se rendent compte qu’il y a des problèmes de sécurité. A ZCP, on a le savoir-faire pour résoudre et prévenir ces genres de problèmes ;
la formation.

On va avoir très bientôt une offre qui porte sur tout ce qui est surveillance du réseau, pour pouvoir mettre des outils pour alerter le client, l’usager dès qu’il y a un petit problème sur le réseau. On est basé à Ouaga mais on intervient sur tout le territoire. On est beaucoup sollicité dans la sous-région tant pour les formations que pour tout ce qui touche aux systèmes informatiques.

Nous sommes 15 personnes dans la boîte aujourd’hui sans compter les consultants. A ZCP, les profils sont variés. Il faut savoir que ceux qui font les sites web ne sont pas des informaticiens. Ce sont des gens que je repère comme ça sur le tas, des gens qui ont un savoir-faire en matière de design. Nous leur apportons la technologie pour qu’ils puissent s’exprimer. Quand eux ils finissent, il y a les informaticiens qui font tout ce qui est aspect programmation des sites web.

Spécialisé dans la création des sites web, vous en avez certainement conçus beaucoup pour les entreprises et sociétés de la place ?

A ce jour, on doit avoir conçu plus d’une bonne centaine de sites web burkinabè et étrangers. A l’occasion de la nuit du web, sur un total de 18 prix décernés, les sites que nous avons conçus ont remporté 5 prix sans compter le fait que d’autres sites qui n’ont pas été conçus par nous mais qui gravitent autour de nous ont été primés.

Vous êtes aussi connu pour l’hébergement des sites. Qu’est-ce que c’est concrètement ?

L’hébergement est très simple. Quand on conçoit un site, il faut pouvoir le mettre sur une machine qui est accessible 24h/24, 7J/7 sur internet. Nous avons à ZCP des serveurs qui sont toujours allumés. Les clients qui le veulent peuvent amener leur site web et nous, on le met sur notre serveur.

Lors de la nuit du web, on vous a décerné un Gambré qui a dû vous faire chaud au cœur ?

Ça été une joie pour nous d’avoir le Gambré d’argent qui est le 2e prix dans la catégorie Entreprises. Il faut signaler que le premier prix a été décerné à la SONAPOST qui est un site griffé ZCP. Je dirai que c’est un doublé que nous avons réalisé dans cette catégorie de la compétition.

Cela fait trois années de suite que nous recevons des prix de meilleurs sites web. Quelque part il faut dire qu’il y a une certaine reconnaissance de la qualité du travail abattu. Tout ce travail est fait par des gens qui sont passionnés des NTIC. Le design des sites n’est pas une question d’informaticien, mais de talents et de volonté.

ZCP a conçu le site de L’Observateur Paalga et l’héberge également. Dans quelles conditions cela a été fait ?

Disons que L’Observateur nous avait contacté parce qu’avant ils avaient un site web qui ne marchait pas très bien. On leur a fait une proposition de site beaucoup plus souple, plus facile à mettre à jour. Depuis un an et demi que ce site existe, on voit les messages passer, il y a énormément de visites sur ce site si bien que dès que nous avons de petits problèmes sur notre serveur et que ce site n’est pas visible, on reçoit des e-mails de l’extérieur du Burkina pour nous dire : « qu’est-ce qui se passe ?, on ne voit pas le site web de L’Observateur ».

Je pense que quelque part ça apporte beaucoup en terme de crédibilité et de visibilité à votre journal sur le plan international. Votre journal nous a fait confiance et cela est une satisfaction pour nous. On espère que d’autres médias vont vous suivre en venant à nous. Vous savez, dans la presse burkinabè, il y a encore beaucoup à faire parce que la qualité des sites et surtout leur mise à jour régulière laissent à désirer.

C’est donc si important aujourd’hui pour un organe de presse de disposer d’un site web ?

Tout à fait. Je pense que même pour un individu c’est important d’avoir son propre site. On est dans un monde mondialisé. Si on est à une rencontre internationale, et vous me dites L’Observateur Paalga, mon premier réflexe est d’aller sur un site comme google et d’entrer le nom de votre journal. Si j’ai zéro résultat, c’est dire que votre organe n’est pas vraiment à la hauteur. Mais si j’ai énormément de résultats, on peut dire que vous êtes dans la mouvance, dans la bonne voie. C’est important.

Même pour les individus, la tendance c’est ça. Quand on veut recruter quelqu’un, même si ce n’est pas dans le domaine des NTIC, on va voir sur le net si vous êtes présent. La tendance ça va être ça. Quel est votre « présencielle » sur internet ? Est-ce que si on entre votre nom dans un moteur de recherche on le trouve une fois ou mille fois ? Je pense qu’il faut que tout un chacun le comprenne pour pouvoir mieux se vendre à travers la toile.

Après déjà cinq ans de fonctionnement, peut-on dire que vous êtes comblé ?

On est satisfait et en même temps on mesure le chemin qui reste à parcourir. Vous savez que beaucoup de gens nous font énormément confiance. Nous avons donc intérêt à travailler dur jour après jour pour ne pas les décevoir. Je crois que tout ira bien et que notre façon de voir l’informatique finira par s’imposer. Les logiciels libres ont de l’avenir. Mieux vaut les adopter dès aujourd’hui sinon on sera obligé de courir après le train.

Votre site permet-il de faire de la messagerie électronique ?

Non, on ne peut pas avoir des adresses gratuites. On a essayé la messagerie libre au début mais ça encombrait notre bande passante, alors on l’a arrêtée. Au départ, on a essayé de faire beaucoup de choses à la fois. Maintenant on s’est recentré sur les trois domaines qui sont au cœur de notre métier : la formation, les sites web et tous les problèmes de sécurité informatique.

Comment peut-on savoir qu’un site est assez visité ?

Sur tous les sites que nous concevons, nous mettons par derrière un outil qui n’est accessible qu’aux administrateurs du site. Cet outil permet de savoir combien de personnes visitent le site, quelles sont les pages les plus visitées. Cela permet de savoir ce qui intéresse l’internaute sur l’ensemble des pages du site. On peut aussi savoir quelles sont les heures de pointe en terme de visite du site.

En tant que concepteur et hébergeur de notre site, vous confirmez qu’il est bien fréquenté par les internautes ?

Tout à fait. Je pense honnêtement que si on devait faire des statistiques sur les sites les plus visités au Burkina, celui de L’Observateur viendrait en première position. Je suis sincère, ce n’est pas pour juste vous jeter des fleurs.

Les Burkinabè de la diaspora, quand ils se lèvent le matin, leur premier réflexe est d’aller sur les sites d’information. Ce qui fait que les sites de presse sont les plus visités. Quand l’internaute se rend compte que le site est mis régulièrement à jour, qu’on peut imprimer facilement les articles, il est très satisfait et il y revient chaque fois.

Un dernier mot ?

Je tiens à vous féliciter. Vous êtes sur la bonne voie et il faut persévérer. Je pense que ça peut être intéressant de faire un portail d’entrée au niveau de la presse burkinabè. Vous savez, qu’on le veuille ou pas, on est dans un monde où qui détient l’information détient le pouvoir. Il y a une bataille à ce niveau et il faut que vous soyez encore plus présent sur le net.

Aujourd’hui on a une version du site qui est plus ou moins le reflet de la version papier du journal. C’est bien. Mais l’autre étape sera d’avoir une version du site qui peut être différente de la version papier et sur laquelle on peut mettre en temps réel un certain nombre d’informations. C’est un autre combat que vous devez gagner. Ce n’est pas une question de moyens financiers parce qu’on peut les trouver. A bien réfléchir, vous y gagnez. C’est un domaine où les premiers seront les mieux servis.

Interview réalisé par San Evariste Barro
Observateur Paalga

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