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Bagré pôle : La Banque mondiale s’imprègne de l’état d’avancement des travaux d’irrigation et les indemnisations

Publié le jeudi 24 novembre 2016 à 22h00min

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Bagré pôle : La Banque mondiale s’imprègne de l’état d’avancement des travaux d’irrigation et les indemnisations

Les travaux de réalisation d’infrastructures du projet Pôle de croissance de Bagré (Bagré pôle) avancent bien. Une équipe de la Banque mondiale a effectué une visite sur les chantiers, le 22 novembre 2016. L’objectif principal est de s’assurer de l’état d’avancement des travaux d’irrigation et ceux de l’indemnisation des personnes affectées par le projet sur la partie dénommée « Rive gauche », notamment les déplacés de Biré. Et, des progrès tangibles sont constatés. L’expérience de réinstallation des déplacées du village de Biré est même considérée comme un cas de réussite.

La Rive gauche est le premier chantier des travaux d’irrigation du projet Bagré pôle. La construction des canaux a commencé en janvier 2016 et l’achèvement est prévu pour fin 2017. Deux consortiums d’entreprises ont été retenus pour les travaux. Il s’agit de Chaabane et compagnies pour un montant de 12,730 milliards, et CGE/SNCEpour un montant de 13 milliards.Le délai d’exécution des travaux est de 18 mois.L’équipe de la Banque mondiale a visité les deux km du canal principal déjà construit. La construction de ce canal doit permettre d’aménager 2580 ha cultivables pour les paysans et les petits producteurs agricoles.

Si les travaux avancent de manière satisfaisante actuellement, les difficultés n’ont pas manqué au départ. « Donc, nous avons été obligés de faire un arrêt de travail, un ajournement de neuf mois. Nous avons recommencé le 15 décembre 2015 et devons terminer le 30 novembre pour groupe CGE/SNCE et le 15 décembre 2017 l’entreprise Chabaane », a expliqué Jean Pierre Antoine, le chef de mission du contrôle et coordonnateur des 13 000 hectares de Bagré. Pour la réalisation de cette infrastructure, les entreprises attributaires ont plusieurs types de travaux à exécuter, à savoir du déblai, du remblai, du revêtement en béton du canal primaire. Il est aussi prévu une piste d’accès au canal et un faussé de garde, ainsi que des ouvrages de franchissement de plusieurs ordres. Sans oublier des abreuvoirs pour le bétail et des lavoirs pour les habitants des villages environnants.

Actuellement, le taux d’avancement des travaux est d’environ 20% pour l’entreprise CGE/SNCE et 22,17% pour l’entreprise Chabaane. « Les entreprises et elles se sont engagées à être dans le délai. Je leur ai demandé de mettre du matériel et du personnel en supplément. Nous avons établi un nouveau planning très serré, mais elles se sont engagées à tenir le délai et leurs engagements », a assuré Jean Pierre Antoine, le chef de mission du contrôle et coordonnateur des 13 000 hectares de Bagré.

Un canal de 21 km sur la rive droite sera construit grâce à un financement parallèle de la Banque africaine de développement.

La réinstallation des déplacés de Biré, un cas de réussite ?

Après la visite du chantier de construction du canal de la rive gauche, les visiteurs du jour se sont rendus à Loaba, le village qui a accueilli les déplacés de Biré, village englouti par le projet Bagré pôle. Là, les nouveaux arrivants semblent apprécier leur nouvelle vie. Le processus de réinstallation a été bien mené, en suivant toutes les procédures. « Après la prise de contact, l’équipe du projet a procédé au recensement de tous les biens des populations de Biré, puis elle est passée de champ en champ pour mesurer les superficies, puis les résultats des recensements ont été affichés. Ensuite, on nous a expliqué les barèmes pour les différents types de biens… Après notre déplacement sur ce nouveau site, nous avons été dédommagés pour chaque campagne agricole pour les pertes de nos terres. Aussi, nous avons reçu des formations en aviculture et en embouche ovine. On a aussi reçu trois forages. Ici, sur notre nouveau site, nos conditions de vie sont acceptables… », a témoigné Mahamadi Bikienga, un déplacé de Biré.

Même son de cloche pour Habibou Dabré qui s’appesantit sur les promessesà venir. « On nous a promis des formations en fabrication de savon, la construction d’infrastructures telles qu’un centre d’étuvage de riz, un centre formation en tissage, un magasin pour la conservation des produits agricoles… », a-t-elleexpliqué, espérant que cela se réalise le plus rapidement.

Comme Habibou Dabré et Mahamdi Bikienga, ils sont 866 personnes affectées par le projet Bagré pôle à avoir été réinstallées.Consultations des habitants du village d’accueil pour s’assurer de l’acceptation des nouveaux arrivants, réalisations d’infrastructures telles que des forages, recensement des personnes affectées par le projet ainsi que leurs biens impactés, affichage des listes et gestion des réclamations, l’établissement des fiches d’indemnisation et de compensation et formalisation des accords avec les personnes affectées, aménagement des sites pour la réinstallation des personnes dont les habitats doivent être déplacés…Visiblement, rien n’a été omis dans le processus. Et, aujourd’hui, les deux communautés (autochtones de Loaba et déplacés de Biré) vivent en parfaite harmonie. Le processus de réinstallation des populations du village de Biré à Loaba est une réussite, voire un exemple devant inspirer pour les autres communautés concernées par le projet.

La Banque mondiale prépare un financement additionnel

Pour la zone de Biré, le processus de réinstallation et d’indemnisation est quasiment achevé. Plus de 1,7 milliards de francs CFA ont déjà été payés aux personnes affectées par le projet. « C’est un projet qui avance. D’ici novembre, ces personnes qui sont là vont être attributaires de parcelles sur le périmètre qui est en train d’être aménagé, en compensation « terre contre terre », selon le principe d’équité et de justice », a confié Etienne Kaboré, le responsable social et de la gestion de la terre de Bagré pôle.

La satisfaction d’Etienne Kaboré est partagée par Martin Norman, spécialiste du secteur privé dela Banque mondiale pour le projet Bagré pôle.« Le projet a fait beaucoup de progrès depuis un an », a-t-il confié. Mieux, « le projet avance très bien de telle sorte que la Banque mondiale est en train de préparer un financement additionnel de 25 milliards de francs CFA qui permettra d’améliorer encore les infrastructures de cette région », a-t-il lancé.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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