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Souleymane Coulybaly, maire de Sanaba dans les Banwa : « Sanaba est un carrefour, il faut un marché digne de ce statut »

Publié le mardi 22 novembre 2016 à 07h00min

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Souleymane Coulybaly, maire de Sanaba dans les Banwa : « Sanaba est un carrefour, il faut un marché digne de ce statut »

Le Maire de la commune rurale de Sanaba dans la province des Banwa s’appelle Souleymane Coulybaly. Son parti, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) a obtenu 40 conseillers sur les 44 lors des élections municipales du 22 mai 2016. L’ancien Maire d’abord du CDP et aujourd’hui maire MPP a un profil de producteur. Dans l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder, il parle de ses ambitions pour la commune et des problèmes qu’il a rencontrés lors de l’établissement des listes électorales où les opposants estimaient qu’il n’était pas éligible.

Comment avez-vous vécu la campagne des élections municipales du 22 mai passé ?

Comme tout politicien et toute campagne politique rencontrent des problèmes. Tout a commencé par l’établissement des listes électorales où les opposants estimaient que je n’étais pas éligible. Ils ont même posé le problème à la justice et je suis allé répondre de mon non implication dans la modification de l’article 37 qui était leur principale accusation.

J’ai apporté toutes les preuves à la justice de Dédougou, que au regard de mon statut de maire de commune rurale, j’étais trop loin des sphères de décision pour influencer quoi que ce soit dans le débat sur la modification de l’article 37 en son temps.
J’ai donc su convaincre la justice et j’ai été autorisé à déposer ma candidature. A mon retour après le procès le paysan que je suis a été accueilli triomphalement par la population à l’entrée de Sanaba à plus de 3 km2.

Sinon la campagne en tant que telle ne nous a pas trop fatigués. Nous avons gagné la confiance des populations qui nous ont voté 40 conseillers MPP sur les 44 que compte la commune rurale de Sanaba.

Sous quel signe placez-vous votre mandat ?

Etant natif et résident permanent de Sanaba, je place mon mandat sous le signe du développement et la paix. Quand vous êtes élu maire de votre localité vous ne pensez qu’à ce qui peut vous aider à aller de l’avant.

Quels sont les projets qui vous tiennent à cœur ?

Pleins de projets me tiennent à cœur. D’abord, il faut achever le lotissement qui a été entamé et interrompu. Il nous faut revoir les attributions et clarifier les cas qui restaient en suspens.
Ensuite Sanaba étant un carrefour, il faut un marché digne de ce statut. Donc je ferai tout pour que le nouveau marché fonctionne et que les activités commerciales puissent se mener dans de bonnes conditions.
Les autres projets importants sont la santé et l’éducation dans ma commune. Je veux que ces deux secteurs soient des priorités pour le bonheur des populations.

Comment comptez-vous améliorer l’assiette fiscale dans votre commune ?

Une commune ne peut pas émerger sans recettes. Donc nous sommes en pleine réflexion pour explorer les voies et moyens de faire rentrer des fonds dans les caisses pour les chantiers prévus. Rien que la semaine dernière avec le bureau nous étions en séance de travail sur la mobilisation des recettes. Sous le mandat de la délégation spéciale, les recettes ont beaucoup baissé freinant du coup l’avancée de beaucoup de projets. Il s’agit pour nous donc de sensibiliser encore les populations pour une prise de conscience sur la nécessité de payer les taxes et autres impôts.

Comment comptez-vous gérer la commune ?

Comme je l’ai dit tantôt, je suis né et j’ai grandi ici à Sanaba. Donc je connais à peu près les populations et mon ambition c’est donc de répondre au mieux à leurs attentes. Certes nul n’est parfait et je peux bien me tromper comme tant de monde. La priorité c’est d’abord la paix, l’entente, la concorde entre les fils et filles de la commune. Sur ces bases nous pouvons construire beaucoup de choses.

Certaines personnes vous qualifient d’être proche des jeunes au point d’être leur idole à Sanaba. Que pensez- vous de ce qualificatif ?

Ceux qui disent cela l’ont peut-être remarqué. Humblement je suis mal placé pour me juger moi-même.

N’avez-vous pas peur de ces populations qui vous font grimper sur l’arbre et vous le coupent après ?

Pour le moment, je n’ai pas peur parce que la population surtout la jeunesse me fait entière confiance. Certes, en tant que homme politique, il faut s’attendre à tout. On peut à tout moment être désavoué par sa base. Mais je vous le répète pour le moment je n’ai pas d’inquiétude.

Avez-vous d’autres préoccupations que nous n’avons pas pu aborder ?

Je m’attendais à une question portant sur l’état de nos routes dans les Banwa. C’est une situation déplorable et pénible en toute saison. Toutes les voies pour relier les différentes communes et mêmes Dédougou sont impraticables. Je lance un cri de cœur au gouvernement afin qu’il ait un regard sur les Banwa qualifiés de grenier du Burkina. Sans route comment les vivres produits peuvent arriver à ceux qui en ont besoin ? Tous les jours s’enfoncent sur les routes. Le cas le plus dramatique est celui de l’ambulance qui était immobilisé dans l’eau de Bagala avec une femme enceinte à son bord. Il a fallu de peu pour qu’elle meure avec sa grossesse sur la route. Je sais que le bitumage d’une route coûte très cher mais c’est une nécessité pour booster le vrai développement.

David Demaison NEBIE
Lefaso.net

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