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Rapport sur le secteur minier au Burkina : « Si l’on est arrivé à de tels manquements, c’est parce qu’il a manqué ce suivi de la part de l’Etat » Jonas Hien, ONG ORCADE

Publié le jeudi 24 novembre 2016 à 22h30min

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Rapport sur le secteur minier au Burkina : « Si l’on est arrivé à de tels manquements, c’est parce qu’il a manqué ce suivi de la part de l’Etat » Jonas Hien, ONG ORCADE

Fin octobre 2016 dernier, le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur le secteur minier burkinabè a été rendu public. Des investigations des envoyés des députés, il ressort ce chiffre que presque tous ont retenu : 551 milliards de FCFA. Un peu plus que ce moment aurait manqué de se retrouver dans les caisses de l’Etat. En seulement dix ans. Le rapport a, au passage, relevé des irrégularités dans la filière or au Burkina Faso. L’ONG ORCADE (Organisation pour le renforcement des capacités de développement) a bien voulu se prononcer sur le sujet. Nous avons rencontré son chargé des programmes Jonas Hien ? Il réagit à trois questions.

Lefaso.net : Comment avez-vous accueilli fin octobre dernier le rapport d’enquête parlementaire sur le secteur minier ?

Jonas Hien : Il était temps de faire une telle enquête pour avoir une idée sur la gouvernance du secteur minier burkinabè. Au regard des conclusions auxquelles le rapport est parvenu, nous l’avons accueilli avec beaucoup de satisfaction car il renferme les préoccupations que les organisations de la société civile œuvrant dans le secteur minier avaient soulevées auparavant.
C’était donc une mission constitutionnelle très utile.

Lefaso.net : Quelle est votre appréciation des principales conclusions de cette enquête notamment en rapport avec la spéculation sur les titres miniers, les plus de 500 milliards volatilisés en dix ans,...?

Jonas Hien On aime s’accrocher sur les détails et on laisse l’essentiel. Et l’important ici, c’est que nous perdons dans l’exploitation minière au Burkina Faso. L’important encore c’est que nous devons tout faire pour ne pas perdre un franc. Donc, que ce soit 500 milliards ou un franc, nous n’avons pas le droit de perdre dans l’exploitation minière, pendant que les investisseurs développent toute leur intelligence pour gagner.

Lefaso.net : Quelles sont vos propositions pour éviter de tels manquements à l’avenir ?

Jonas Hien Le suivi, encore le suivi et le toujours le suivi des compagnies minières dans leurs opérations. L’Etat doit assurer le suivi et le contrôle des opérations minières. C’est à la fois son plein droit et son devoir vis-à-vis du peuple. Si l’on est arrivé à de tels manquements, c’est parce qu’il a manqué ce suivi de la part de l’Etat. Le suivi et le contrôle permettent non seulement de s’assurer que les différentes parties remplissent leur part de contrat, mais aussi de tirer profit de toutes les opportunités de l’exploitation minière.

Propos recueillis par Samuel Somda
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 25 novembre 2016 à 10:58, par ib En réponse à : Rapport sur le secteur minier au Burkina : « Si l’on est arrivé à de tels manquements, c’est parce qu’il a manqué ce suivi de la part de l’Etat » Jonas Hien, ONG ORCADE

    D’accord avec vous Mr HIEN. il faut un suivi des activités des intervenants dans le secteur minier mais je dirai encore qu’il faut surtout appliquer les textes régissant le secteur car il y en a pas mal. Et cela relève des prérogative de l’Etat qui se contente de gagner 10% des parts des compagnies exploitantes. L’Etat est pauvre en personnel aussi bien qualitativement que quantitativement pour accomplir son devoir regalien de suivi et de contrôle des activités des acteurs du secteur minier sans oublier la part de la corruption.

  • Le 25 novembre 2016 à 17:12, par L’Oeil du Peuple En réponse à : Rapport sur le secteur minier au Burkina : « Si l’on est arrivé à de tels manquements, c’est parce qu’il a manqué ce suivi de la part de l’Etat » Jonas Hien, ONG ORCADE

    L’exploitation minière au BURKINA doit être repensée d’une manière sérieuse afin qu’elle profite véritablement à la population BURKINABE. Jusque-là les recettes tirées de l’exploitations minières ne se ressentent pas du tout sur le bien-être de la population. Pour ce faire, les propositions suivantes loin d’être exhaustives, doivent permettre de résoudre cette gestion mal orientée des fonds issus des mines.
    - 20% des recettes issues de l’or doivent être affectées à la santé ;
    - 15% de ces recettes doivent être affectées à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique ;
    - 5% à l’éducation nationale et à l’alphabétisation de base ;
    - 15% des recettes consacrées à la construction des routes et chemins de fer ;
    - 25% des recettes à la construction des infrastructures productrices(barrages, usines) ;
    - 15% au développement de l’énergie et à la couverture télévisuelle du pays ;
    - 5% aux dépenses de souveraineté et de défense(équipement des FDS ; autres).
    Dans le cas où ces recettes issues de l’exploitation minière ne sera pas bien orientée pour le bonheur du peuple, il serait souhaitable de surseoir à cette exploitation frauduleuse et mafieuse qui ne profite seulement qu’à des individus isolés.

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