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Elections consulaires : Les « petits commerçants » dénoncent des fraudes massives

Publié le lundi 21 novembre 2016 à 22h50min

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Elections consulaires : Les « petits commerçants » dénoncent des fraudes massives

Depuis la tenue des élections consulaires à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-B), le 13 novembre 2016, beaucoup d’acteurs du milieu se plaignent dans les coulisses. Mais peu sortent de leur silence. Après Safiatou Lopez/Zongo, c’est le Groupement des acteurs de petits commerces du Burkina (GAPEC) qui monte au créneau pour dénoncer des fraudes massives et pointer du doigt certaines personnes. C’était lors d’un point de presse le dimanche 20 novembre 2016 à Ouagadougou.

Pendant que certains jubilent et célèbrent leur victoire, d’autres crient à la fraude. Parmi ces derniers, le GAPEC. Ce sont des commerçants très remontés contre certaines pratiques qui se sont déroulées avant, pendant et après le scrutin qui ont rencontré la presse. Soumaila Zongo, Président du GAPEC et ses compagnons, accusent les autorités en charge de l’organisation de ce scrutin (en l’occurrence le ministère du Commerce), d’avoir laissé faire ou favorisé la fraude.

Avant le scrutin, le GAPEC, affirme avoir tiré la sonnette d’alarme en dénonçant « les graves dangers » qui pouvaient entacher la crédibilité du scrutin si rien n’était fait. C’était, selon eux pour éviter ce qui est arrivée le jour du vote à savoir les fraudes massives à travers l’utilisation de procurations vierges (sans identités), ou fausses. Les autorités ont donc laissé faire malgré leurs interpellations le jour même du scrutin. « Cette fraude massive et grave que les organisateurs essaient de camoufler entache la crédibilité de tout le scrutin », confie-t-il.

Un officier de police mis en cause par le GAPEC

C’est pourquoi le GAPEC exige que toute la lumière soit faite « au risque de ne pas reconnaitre la chambre consulaire et le bureau qui va en découler ». Par ailleurs le groupement exige essentiellement trois choses. D’abord que Amélie Tamboura, membre du comité d’organisation de ces élections puisse témoigner. Elle qui a sillonné des bureaux de votes et a constaté l’utilisation des procurations frauduleuses sans pour autant prendre de dispositions. Ensuite que les représentants de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ainsi que d’autres agents qui étaient présents dans les bureaux de vote puissent témoigner aussi. Enfin, les acteurs de petits commerces exigent l’ouverture d’une enquête judiciaire sur le cas des procurations signées du nom de l’officier de police Kayiré Nebié.

Concernant l’officier de police Kayiré Nebié, Soumaila Zongo, affirme que le jour du scrutin, ils auraient appris qu’un officier sur place faisait des procurations et prenait 100 000 francs CFA par personne. « Nous avons remonté vers lui et il a dit ne pas être au courant de ce qui se passe. Nous lui avons demandé pourquoi tu n’as pas posé plainte ». Le GAPEC trouve l’attitude de ce dernier très louche, raison pour laquelle les autorités compétentes ont été saisies.

Cette sortie médiatique vient à point nommé. « Si on a attendu, jusqu’à présent c’est parce qu’on n’avait pas de preuve et personne ne voulait témoigner, donc on ne pouvait pas mener des actions fortes », clame le premier responsable. Selon lui, la donne a changé puisque beaucoup sont prêts (un recours a été fait). Et des arrestations seraient déjà en cours (au moins dix personnes).

Le GAPEC refuse « l’instrumentalisation » de la chambre consulaire et le clame à qui veut l’entendre. Pour eux, ce groupe qui a été préparé pour prendre la Chambre de commerce ne va jamais diriger l’économie au Burkina Faso. Parce que, ce sont les membres de ce groupe qui ont commis des crimes économiques. Et menacent le pouvoir en place de nos jours de quitter le Burkina s’ils n’ont pas la Chambre de commerce.

Que dire de la quasi-totalité d’élus consulaires qui se sont coalisés pour soutenir la candidature de Mahamadi Sawadogo dit Kadhafi à la présidence de la Chambre de commerce ? Il n’en est rien, persiste et signe Soumaila Zongo. Pour lui, c’est un coup monté du ministère du Commerce qui a convoqué les élus consulaires pour officialiser la liste après le scrutin. Et c’est à l’hôtel que ces derniers ont été conduit dans la soirée. « Mais ils ne savaient pas que cette réunion consistait à présenter un président ». Foi du GAPEC, les délégués qui ne sont pas d’accord seront contactés pour témoigner dans les jours à venir. Pour eux, c’est une trahison de la part du ministère du Commerce car « personne n’a donné sa voix » à Kadhafi. « Nous pensons que le président de la chambre consulaire ne doit pas être élu à l’hôtel », lance le Président Soumaila Zongo.

A qui profite le crime ? A entendre le premier responsable du GAPEC, ces irrégularités profitent à ceux qui ont toujours pillé le pays depuis l’ancien régime jusqu’à maintenant. « C’est à quel opérateur économique le peuple s’est attaqué. Vous avez vu des magasins de riz pillés, des banques pillées », rappelle le Président Zongo, faisant allusion à l’insurrection populaire d’octobre 2014. Il se demande « sur quelle base » est-ce que le peuple les avait attaqués, étant donné qu’ils n’étaient pas les seuls opérateurs économiques du pays en son temps.

Tout en demandant aux uns et aux autres de rester à l’écoute, le président de la GAPEC demande simplement un audit sur ces gens-là car leur argent vient de la Chambre de commerce. Il ajoute que « Si Alizeta Gando a pu voler au niveau du foncier, c’est qu’au niveau de la Chambre de commerce c’est pire ». Et que l’élection de Henriette Kaboré n’est pas gratuite, elle qui est revenue de la Côte d’Ivoire, à peine quatre jours avant le scrutin en question.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 novembre 2016 à 07:13, par Dedegueba SANON En réponse à : Elections consulaires : Les « petits commerçants » dénoncent des fraudes massives

    Tenez bon les gars.Votre combat est juste.Pays là est pour nous tous que l’ont soit du Yatenga ou du Poni, Du Houet ou du Gourma, du Seno ou du Nahouri.
    Ceux qui ont diné avec le "diable" doivent aussi dégager, quelque soit la longueur des fourchettes. Y en a marre.

  • Le 22 novembre 2016 à 07:33, par Ka En réponse à : Elections consulaires : Les « petits commerçants » dénoncent des fraudes massives

    Finalement Dame Lopez avait raison : Salif Diallo ne la fait pas peur, car les achats de conscience a fait la différence dans cette élection. Sans une justice juste, le Burkina est sur une dynamite pour son avancement.

  • Le 22 novembre 2016 à 08:51, par AD VITAM AETERNAM En réponse à : Elections consulaires : Les « petits commerçants » dénoncent des fraudes massives

    Messieurs les petits commerçants l’insurrection est terminée maintenant, allez-y vous occuper de vos commerces maintenant, car seul le travail libère l’homme.

  • Le 22 novembre 2016 à 09:07, par Mafoi En réponse à : Elections consulaires : Les « petits commerçants » dénoncent des fraudes massives

    Que les voyous sont payés par le MPP et surtout par ce vieux grabataire Salif Diaollo pour dézinguer Safiatou Diallo Lopez sur les réseaux sociaux se confessent en arrêtant leur sale boulot.En effet c’est Safiatou Lopez qui avait soulevé le lièvre très tôt en dénonçant une fraude massive mais ils se sont mis à la traiter de tous les noms d’oiseau.A ces voyous,vous devez avoir honte

  • Le 22 novembre 2016 à 09:40, par wawéi En réponse à : Elections consulaires : Les « petits commerçants » dénoncent des fraudes massives

    Ah ! ce que dit ce jeune-là me semble assez plausible, d’où la nécessité d’enquêtes sérieuses En effet, la mobilisation pour l’élection du sieur Kadhafi est quand même un peu bizare ! à peine les résultats publiés, une telle mobilisation ! ça ressemble un peu à "un coup monté" ; et si c’est le cas, ce n’est pas honnête et les petits commerçants ont raison de lever le lièvre. Et quand on fait une petite analyse, Kadahfi qui vient après Alizet Gando ? Ah ! ça semble être le même "kif-kif" et on devrait se méfier. Vigilance les amis !

  • Le 22 novembre 2016 à 11:00, par boubacar En réponse à : Elections consulaires : Les « petits commerçants » dénoncent des fraudes massives

    C’Est la méthode Salif Diallo, La précipitation pour imposer Kadhafi, c’est la même qui a été utilisée pour imposer Newton Ahmed Barry à la Communauté musulmane, puis comme président de la CENI. Il veut tout contrôler

    • Le 22 novembre 2016 à 15:05, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Elections consulaires : Les « petits commerçants » dénoncent des fraudes massives

      - Boubacar, si c’est la méthode Salif Diallo, alors la justice trouve ici un bon motif pour retourner à ce monsieur sa balle, lui qui avait insulté les juges. A bon entendeur, salut messieurs les juges. Donc mon frère Salif Diallo doit savoir que si quelqu’un se courbe pour regarder l’arrière-train d’autrui, c’est qu’il expose en même temps le sien aux regard des autres.

      Par Kôrô Yamyélé

  • Le 22 novembre 2016 à 11:10, par boubacar En réponse à : Elections consulaires : Les « petits commerçants » dénoncent des fraudes massives

    Au moins l’enquête pourra vérifier voir la date de délivrance des procuration. Normalement, une procuration est enregistré je crois dans un registre au commissariat avec la date. J’imagine qu’on ne déplace pas le régistre ailleurs.

    En outre, si l’officier Kayiré n’a pas signé de procuration, il peut déposer plainte pour se blanchir. Le juge pourra vérifier les procuration et voir s’il n’a pas signé de procuration.

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