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Journée mondiale des toilettes : Les communautés appelées à construire elles-mêmes leurs latrines

Publié le lundi 21 novembre 2016 à 00h00min

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Journée mondiale des toilettes : Les communautés appelées à construire elles-mêmes leurs latrines

L’édition 2016 de la journée mondiale des toilettes a été commémorée ce samedi 19 novembre 2016 à Koalaga, un village de la commune de Léo dans la province de la Sissili. Une journée commémorée en présence du ministre de l’eau et de l’assainissement sous le thème « Accès universel aux services d’assainissement : l’engagement communautaire, gage de réussite ».

Au Burkina Faso, le taux d’accès à l’assainissement en milieu rural est passé de 0,8% en 2010 à 12% en 2015. En cinq ans donc, des efforts ont été consentis par le gouvernement et ses partenaires afin de lutter contre la défécation à l’air libre, source de maladies et d’insécurité. En dépit de ces efforts, cette pratique reste très répandue en milieu rural.

La commémoration de cette journée est donc l’occasion pour le gouvernement et ses partenaires de faire un plaidoyer auprès des familles afin de les amener à construire une toilette, à l’utiliser et à l’entretenir, mais aussi à prendre conscience des risques liés à la défécation à l’air libre.

Le manque d’assainissement cause une perte de 86 milliards de F CFA par an au Burkina Faso

Comme l’a souligné Ambroise Niouga Ouédraogo, ministre de l’eau et de l’assainissement lors de cette journée, « Les toilettes jouent un rôle crucial dans l’économie, car elles permettent d’améliorer la santé des personnes et de garantir la sécurité et la dignité, particulièrement pour les femmes et les filles (...) Il convient de lui donner une importance majeure car ce manque de toilettes impacte fortement la vie quotidienne des individus et affecte aussi le budget de l’Etat. Ainsi le Burkina perd 86 milliards de F CFA par an, par manque d’assainissement. » Il est donc important de travailler à augmenter le taux d’accès à l’assainissement.

Défécation à l’air libre, une pratique encrée dans les mentalités

A en croire le ministre, l’absence de latrines en milieu rural n’est pas uniquement due à la pauvreté. Selon lui, c’est parce que la défécation à l’air libre est encore encrée dans les mentalités des populations. D’où l’accent cette année sur l’engagement des communautés à œuvrer à l’éradication du phénomène. C’est donc désormais aux populations elles-mêmes de prendre en charge l’hygiène et l’assainissement dans leurs communautés par la construction de toilettes, ce qui sera plus pérenne.

Même son de cloche chez Anne Vincent, représentante résidente de l’UNICEF pour qui, les populations doivent prendre conscience de l’importance des latrines pour leur santé et accepter de les construire elles-mêmes.

Le choix porté sur le village de Koalaga pour la commémoration de l’édition 2016 de la journée mondiale des toilettes n’est pas fortuit. Il fait partie de dix villages de la commune de Léo ayant mis fin à la défécation à l’air libre (FDAL). Ces villages FDAL ont donc reçu des attestations de fin de défécation à l’air libre décernées par Plan international. Ils ont également reçu la somme de 300 000 F CFA par village, ainsi que du matériel d’assainissement.

Justine Bonkoungou (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 novembre 2016 à 16:04, par MEDA W. En réponse à : Journée mondiale des toilettes : Les communautés appelées à construire elles-mêmes leurs latrines

    Je suis toujours mal à l’aise avec les taux déclarés car ça ne traduit pas la réalité.En 5 ans ce taux ne peut être atteint.ça sent le mensonge.Certains exécutants des projets d’assainissement font de fausses déclarations sur des ouvrages qu’ils n’ont pas réalisés.Il faudra peut être faire des audits poussées dans ce secteur pour la décennie écoulée car il y a eu de gros projets surtout dans les Hauts- Bassins entre 2010-2015 que vous aviez citée.Les bénéficiaires directs jouissent moins des avantages des projets ;ce sont des individus qui se font les choux gras.Pourquoi il n’ y aurait pas aussi des enquêtes parlementaires dans cette filière.Je parie que l’ASCE doit avoir à faire dans ce domaine plein de filous.

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