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Sabrina Régent (BIT) : "Les mutuelles de santé accompagnant l’état dans la protection sociale"

Publié le mardi 24 mai 2005 à 07h10min

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Ouagadougou abrite du 23 au 25 mai, un atelier de réflexion sur l’élaboration d’un cadre législatif sur les mutuelles de santé. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse, Alain Ludovic Tou a présidé personnellement, la cérémonie d’ouverture de l’atelier.

Mme Sabrina Régent, conseillère juridique au Bureau international du travail (BIT) revient sur l’importance des mouvements mutualistes dans la protection sociale des populations.

Sidwaya (S.) : Comment peut-on définir une mutuelle de santé ?

Sabrina Régent : C’est un groupement de personnes fondé sur certaines valeurs comme la démocratie, la solidarité, la participation et le travail en vue de favoriser l’accès aux soins de santé des populations.

S. : Quels sont les objectifs de l’atelier de Ouagadougou ?

S.R. : Les objectifs sont de mettre ensemble les principaux acteurs qui sont concernés par une législation sur les mutuelles de santé, de les faire travailler ensemble pendant trois jours de façon à avoir une lecture commune du mouvement mutualiste et de dégager les principales lignes directives qui devraient apparaître dans un texte de loi sur les mutuelles de santé.

S. Comment évoluaient donc les mutuelles en l’absence d’un cadre légal ?

S.R. : Actuellement, les mutuelles sont régies par les lois sur les associations. Mais ces lois ne sont pas tout à fait adaptées aux mutuelles en tant que telles, puisque les mutuelles ne sont pas à propement parler, des associations. Tant que les mutuelles restaient à l’état embryonnaire, ça ne posait pas de gros problèmes, mais maintenant qu’elles évoluent, un cadre juridique approprié aux mouvements mutualiste devient nécessaire.

S. Les mutuelles constituent-elles une alternance aux défaillances des systèmes officiels de protection sociale dans les pays ?

S.R. : Je pense qu’elles constituent un complément, pas une alternance. Elles se situent en complément à un rôle qui incombe d’abord à l’Etat. Les mutuelles peuvent accompagner l’Etat dans la réalisation de ce rôle.

S. : Le développement de ces mutuelles ne va-t-il pas encourager les Etats à se désengager de leur devoir de protection sociale des populations ?

S.R. : Je ne crois pas, nous entendons les propos du minisère burkinabè du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse qui disent que les mutuelles font partie d’une politique de protection sociale. Une politique qui inclue plusieurs acteurs et les uns ne sont pas incompatibles avec les autres. Donc, le rôle de l’Etat demeure. Au contraire, la reconnaissance par l’Etat des mutuelles de santé, va permettre de souder, de consolider le rôle qu’ont les mutuelles.

Propos recueillis par Hamado NANA
Sidwaya

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