A l’image du « Brexit », l’élection du 45ème Président des Etats-Unis a créé beaucoup de surprises et d’inquiétudes à travers le monde entier. En effet, ce candidat qui a su canaliser la frustration du peuple américain et l’exprimer lors de sa campagne bénéficie aussi de la majorité parlementaire, car les derniers résultats donnaient 239 élus contre 191 pour les démocrates à la Chambre des Représentants, et au Senat, ils compteraient et 51 contre 47 pour les démocrates.

Cette victoire, source d’inquiétudes, tire son fondement des positions radicales et extrémistes du populiste Donald Trump. En effet, dans ses discours de campagne, Donald Trump promettait entre autres d’abolir la loi sur la santé (Obama Care), de créer des millions d’emplois, d’ériger un mûr le long de la frontière mexicaine, d’expulser environ onze millions des sans-papiers actuellement sur le sol américain, d’anéantir Daech, de « déchirer » l’accord nucléaire avec l’Iran.

Regard sur quelques promesses de sa campagne

Pour l’abolition de Daech, Donald Trump, sans être plus précis sur la stratégie à mener, promet de trouver l’homme de la trempe du Général Mac Arthur qui serait à même de mener l’armée à atteindre cet objectif, mais également s’en prendre aux familles des membres de Daech pour susciter la peur. Ce qui pourrait donner suite à des violations des droits humains.

Homme d’affaires, libéral politique, il promet de réduire les impôts. Les taxes seront ainsi de l’ordre de 40 à 25 % pour les particuliers, et de 25 à 15% pour les entreprises. Selon les calculs des économistes, les 20% des personnes les plus pauvres économiseraient ainsi environ 128 dollars par an, alors que le 1% le plus riche gagnerait près de 275.000 dollars par an. Selon les calculs du Committee for a Responsible Federal Budget, organisme non partisan et sans but lucratif qui s’engage à informer le public sur les questions ayant un impact important sur la politique budgétaire, les propositions de Donald Trump coûteraient près de 15 000 milliards de dollars sur dix ans, ce qui ferait passer la dette des Etats-Unis de 86% en 2026 (si les politiques menées par le gouvernement Obama restaient en place) à près de 140%.

Quant au mur de plus de 3 000 kilomètres, assez haut pour empêcher les immigrants illégaux mexicains de l’escalader, selon les estimations de la chaîne américaine CNBC, il pourrait coûter l’équivalent de plus de 20 milliards d’euros, l’entretien 700 millions d’euros. Ce à quoi il faudrait ajouter les 21 000 agents déployés actuellement à la frontière qui coûtent plus d’un milliard d’euros par an.

Outre les images des familles en pleurs et des camps de déportations fortement saturés qui terniraient l’image des Etats-Unis, ajouté aux poursuites judiciaires des déportés, la déportation des millions de sans-papiers qui ne sont pas connus par l’administration nécessiterait la mobilisation des agents de la police, des municipalités de l’immigration et un incroyable arsenal logistique coûteux au trésor pour le déplacement et l’expulsion des personnes.

Hillary Clinton, perdante, a appelé son adversaire pour le féliciter et lui proposer de travailler avec lui pour le bien-être des Etats-Unis. Quant au Président sortant, Barack Obama, il a déclaré : « Nous ne sommes pas d’abord démocrates ou d’abord républicains. Nous sommes d’abord Américains ».

Youmali Ferdinand Junior Koanari (Stagiaire)
Lefaso.net