Cette cérémonie de dépôt de gerbe de fleurs s’est déroulée en présence du Président du Faso, Roch Kaboré, des membres du gouvernement, des amis du Burkina et des représentants des confessions religieuses. Des responsables des familles des victimes et blessés et un public bon enfant étaient également présents pour être témoins du geste solennel du président de la République. Après l’exécution de l’hymne national, le chef de l’Etat a fait le salut au drapeau national, avant que retentisse la sonnerie aux morts. Ensuite, c’est avec une grande solennité et dans un moment de grande émotion que le président Roch Kaboré a déposé la couronne de fleurs au pied du monument consacré à ceux qui ont donné leurs vies pour un Burkina Faso meilleur pour toutes ses filles et tous ses fils.

A la fin de la cérémonie, le chef de l’Etat n’a pas manqué d’expliquer à la presse l’intérêt de cet évènement. « C’est un hommage à vie. Ils sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour la liberté, pour le progrès social-économique du Burkina Faso et pour la justice », a-t-il justifié. C’est donc tout naturellement que les autorités ont décidé d’organiser chaque année une cérémonie en leur mémoire et affirmer par la même occasion « plus jamais ça au pays des hommes intègres ». Selon le chef de l’Etat, la commémoration de l’an II de l’insurrection populaire a permis de mener un certain nombre de rencontres. Et de préciser : « Ce qui est constant, ce qui est permanant dans la bouche des Burkinabè, c’est qu’il faut que la justice soit rendue et que évidemment, les familles puissent rentrer également dans leurs droits », a-t-il fait savoir. A l’entendre, aucun moyen financier, matériel ne peut remplacer la vie humaine. C’est pourquoi, il a exhorté les Burkinabè à s’engager à ce que la justice soit rendue et que les familles des victimes puissent retrouver la paix du cœur.

Pour le président Kaboré, « Nous ne pouvons pas enjamber les morts pour faire la réconciliation ». C’est donc dire que c’est à travers la justice véritable que les Burkinabè pourront se réconcilier entre eux, mais aussi avec l’histoire tumultueuse de notre pays. « Il faut vraiment que nous arrivions à exorciser cette question pour permettre aux Burkinabè, comme je le dis très souvent, de ne pas rester collés au rétroviseur, mais de regarder l’avenir », a-t-il recommandé. Du reste, en ce jour anniversaire de l’insurrection populaire, le président du Faso n’a pas manqué d’exprimer sa compassion à l’endroit des familles des victimes et des blessés. Avant de réaffirmer son engagement à soutenir les blessés nécessitant des soins spécialisés pour qu’ils puissent, selon lui, apporter leur pierre à la construction du Burkina Faso.

Les représentants des communautés musulmane, catholique, protestante, quand à eux, ont prié pour le repos des disparus. Ils ont aussi souhaité le réconfort pour les familles et un prompt rétablissement aux blessés. « En ce deuxième anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, nous venons vers toi seigneur et nous te prions. Tu sais prendre en pitié à la fois ceux qui partent et ceux qui restent dans l’épreuve. Console nous en accueillant tous ces braves défunts de notre nation dans la paix de ta maison. Qu’ils puissent voir enfin de leurs yeux la lumière que nul ne peut voir ici bas. Et accorde à notre nation la véritable paix. Par Jésus Christ, ton fils, notre seigneur. Amen », ont-ils souhaité.

Le représentant des familles des personnes décédées a, de son côté, salué les efforts du peuple burkinabè. « Nous, familles des victimes et blessés, nous ne nous sentons pas orphelins. Nous nous sentons soutenus à tous les niveaux », a-t-il rassuré. En effet, les mesures sociales prises à leur profit par le gouvernement de la transition ont toutes été mises en œuvre à travers le ministère de la femme, de la solidarité nationale et de la famille.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net