Arrivé juste après la tombée de la nuit, le ministre de la culture, des arts et du tourisme est allé à Tiébélé pour visiter la cour royale. De par son architecture et ses peintures murales, le savoir-faire du pays Kasséna a fait le tour du monde. Les femmes qui peignent les murs sont invitées à l’extérieur pour partager cette richesse.

Comme tout visiteur, le ministre Tahirou Barry s’est dit « édifié » après la visite de la cour royale. « Ce trésor gagnerait à être davantage valorisé. Il nous appartiendra de faire une véritable promotion pour que le public burkinabè, les touristes étrangers visitent ce site et contribuent à la création d’emploi ».

Au regard de sa valeur culturelle indéniable, de son originalité, le ministre a pris l’engagement devant le chef du village, de « faire en sorte que ce site soit inscrit au patrimoine mondial de l’humanité parce qu’il présente toutes les caractéristiques qui doivent lui permettre de mériter une telle place ».

Puis cap sur Manga pour la nuit des Trésors du Faso. A la place de la Fraternité de la ville où les populations ont afflué, ce fut l’occasion de décerner des trophées aux acteurs méritants. Prestations d’artistes traditionnels et modernes de la région, défilé de mode ont ponctué toute la soirée.

Gilbert Compaoré a été sacré meilleure révélation littéraire de la région, avec son roman, ‘’ les épisodes tragiques des mangeurs d’âmes de mon village’’. Pour ce professeur de français, c’est une satisfaction, même s’il espère plus que le trophée et les 100 000 F CFA qui lui ont été remis ainsi qu’à tous les lauréats.
« Je suis très content d’autant plus que mon œuvre est d’abord un témoignage, un livre d’histoire pour les générations à venir. Ce sont des histoires réelles que je raconte. Je suis content de recevoir le prix, mais je serai encore plus content lorsque l’œuvre verra le jour », a-t-il indiqué.

Le meilleur journaliste de la région du Centre-Sud, c’est un prêtre. Abbé Ganga Etienne de la radio Notre dame de la paix. Il a témoigné sa reconnaissance à Dieu et à sa hiérarchie. Le prix reçu est pour lui, une charge. « Je dois encore travailler pour booster la culture et l’amener jusqu’aux confins de nos contrées. C’est une mission que le ministre nous donne, travailler pour que la culture puisse servir les hommes et le Burkina ».

Homme de Dieu, il est convaincu que le développement de la région doit partir de son socle culturel. Raison pour laquelle, il ne ménage pas ses efforts pour parler culture dans ses émissions sur les patronymes, sur la découverte de villages et des témoignages sur l’histoire des peuples de la région auprès des personnes âgées. Il est également initiateur d’un festival qui prépare sa 5e édition, et organisateur de la journée diocésaine de la culture.

Ce fut une soirée de belles révélations, de belles découvertes selon le ministre Tahirou Barry. Il dit avoir pu constater que la région regorge de potentialités culturelles, artistiques et touristiques, toute chose qui indique la profondeur, la richesse, la variété de ce patrimoine culturel et interpelle chacun sur sa responsabilité dans la valorisation, la promotion de ces valeurs.

Les Trésors du Faso dans le Centre-Sud, était à sa 9e étape. Il ne reste plus que 4 régions pour faire le tour du pays. Pour le moment, c’est un bilan satisfaisant que le ministre établit déjà. « En tant que ministre, si je n’avais pas profité d’une telle activité, il y a beaucoup de notre élément du patrimoine que j’allais ignorer. Cela me permet avec mes collaborateurs qui se déplacent avec moi, d’apprécier la dimension du travail à faire en ce qui concerne l’accompagnement en ce qui concerne la promotion, la politique et la stratégie à mettre en œuvre pour faire de notre culture un axe stratégique de développement ».

Au-delà des distinctions donc, c’est aussi et surtout une action de promotion, d’accompagnement et de soutien, selon le ministre pour qui « tant que nous n’avons pas un répertoire assez clair de toutes nos richesses, il est difficile de faire le travail de promotion ».

C’est le Centre-Est, à Tenkodogo qui accueillera la 10e édition des Trésors du Faso, au mois de novembre.

Palmarès des Trésors du Faso (Centre-Sud)

Meilleur site touristique : Les cases Kasséna de Tiébélé(Nahouri)
Meilleure révélation musicale : Gounabou Jean Kouakou alias sono Iana de Pô(Nahouri)
Meilleur restaurant : Le nutritionniste de Pô(Nahouri)
Meilleur guide touristique : Kouyizoura Dandiga Cyrille de Tiébélé (Nahouri)
Meilleur styliste : Kotirabia Abdoul Wahabou de Pô(Nahouri)
Meilleur artiste plasticien  : Wourougou Jean de Pô(Nahouri)
Meilleur établissement touristique d’hébergement : Hôtel de l’intégration à Dakola(Nahouri)
Meilleure révélation littéraire : Compaoré Gilbert de Manga (Zoundwéogo)
Meilleur journaliste culturel : Abbé Ganga Etienne de la radio Pax de Manga (Zoundwéogo)

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net