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Le Burkina Faso conquiert l’Allemagne

Publié le jeudi 27 octobre 2016 à 00h40min

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Le Burkina Faso conquiert l’Allemagne

Les ressortissants du pays des Hommes intègres vivant en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW) ont conquis le cœur des Allemands ce samedi 08 octobre 2016 à Bonn. Cette conquête a eu lieu lors de la célébration des 30 ans de l’Association des Ressortissants Burkinabè en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Cette association a vu le jour le 23 août 1986 à Bonn.

Il est 15h. La grande salle de l’ESG est archi-comble. Les djembés tonnent. Ils font trembler les murs. La rythmique emporte le monde. Les têtes cadencent et balancent. Les mains battent en symbiose. Le froufou du Faso Dani agrément l’ambiance festive. Les rires fusent.

Ces festivités ont lieu dans l’ancienne capitale fédérale de l’Allemagne et cela en présence de l’Ambassadeur du Burkina Faso en République fédérale d’Allemagne, Simplice Honoré Guibila, du maire de la ville fédérale de Bonn représenté par le maire Gabriele Klingmueller, de l’Ancien ambassadeur d’Allemagne au Burkina Faso, Dr. Michael Schmidt, du consul du Burkina Faso en Allemagne, Vice-Président and Trésorier du corps consulaire en Allemagne, Klaus-Dieter Wolf, et de nombreux sympathisant-e-s de l’Association. C’est la Présidente de l’Association Ramata Soré, journaliste, qui a accueilli toutes ses personnalités.

Dans son discours, Simplice Honoré Guibila, l’ambassadeur du Burkina Faso en Allemagnes’est dit ravi que la Présidente de l’Association des Ressortissants Burkinabè en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Ramata SORE, et les membres du Bureau de l’Association aient eu la bonne inspiration de marquer d’une pierre blanche le trentième anniversaire de l’Association. Il a profité de l’occasion pour manifester sa reconnaissance aux premiers responsables de la ville fédérale : « Madame le Maire et représentante du Maire fédérale, merci. Merci pour votre présence, et surtout merci pour l’hospitalité que votre ville, ses habitants et en particulier vous-même offrez aux Burkinabè. »

Par ailleurs, Simplice Honoré Guibila, a incité les Burkinabè a plus de solidarité et d’engagement. De ce fait, il a lancé cet appel : « Quelles que soient nos différences et nos divergences, l’appartenance à la même patrie, le Faso, devrait être suffisamment prégnante pour nous réunir et nous faire œuvrer dans l’intérêt supérieur du Burkina Faso en Allemagne. C’est ainsi que nous administrerons la preuve à tous ici, en Allemagne, que nous méritons vraiment notre identité de « burkinabè », c’est-à-dire d’homme intègre ! »

Et il faut dire que le maire Gabriele Klingmueller, Adjointe et représentant le Maire de la ville fédérale de Bonn a tenu a souligné l’importance d’une Association comme celle des Burkinabè. Pour elle, « Les associations de migrants comme le vôtre inspire et soutient de bonnes initiatives dans leur pays d’origine tout en enrichissant le débat. »Accueillie aux sons de djembé, et de chansons du chanteur burkinabé vivant en Allemagne Jul Martin Sanwidi dit Jimas, le Maire Klingmueller s’est dite heureuse de découvrir le Burkina Faso. « Votre approche différenciée nous donne une nouvelle perspective sur la riche culture de votre beau pays, mais aussi sur la politique et la société au Burkina Faso et ici en Allemagne également. »

L’Association par le biais de sa présidente a offert au Maire centrale de la ville fédérale de Bonn, Ashok-Alexander Sridharan et à son adjointe Gabriele Klingmueller, respectivement une chemise et un boubou. Egalement, l’Association les a encouragés à visiter le Burkina Faso et cela afin de découvrir le cœur de l’intégrité et la richesse absolue d’un pays connu pour exporter la mangue séchée, la mangue fraiche, le beurre de karité, le coco chip, etc. en Allemagne.

Il faut dire que la célébration de cet anniversaire a été l’opportunité pour la journaliste et Présidente de l’Association des Ressortissants Burkinabè en NRW de souligner les liens forts et historiques qui lient l’Allemagne et le Burkina Faso. Et pour elle, « Au-delà de faire le bonheur de leur pays d’origine, les Burkinabè en Allemagne font le bonheur de leur pays d’accueil. Dr. Issoufou Joseph Conombo, ancien Premier Ministre de la Haute-Volta à Wurmlingen, a été médecin militaire au Sud de l’Allemagne en 1946.

En 1946, il y avait soigné la population de Wurmlingen et cela juste après la deuxième guerre mondiale. Dans ce village, les vieillards se souviennent toujours de lui. Tout comme leurs petites-filles et petits-fils. »Puis, de renchérir « Le Burkina Faso a soutenu l’autodétermination de l’Allemagne de l’Est. En octobre 1962, aux sièges des Nations Unies à New York, le diplomate Frédéric Guirma, le premier représentant permanent du Burkina Faso, ancien Haute Volta, aux Nations Unies dans un franc parlé a fustigé l’Union soviétique qui empêchait l’autodétermination des Allemands de l’Est en construisant le mur de Berlin. Mur que l’Ambassadeur Frédéric Guirma, avait qualifié de Mur « pour cacher leur honte. » »

Nombreux sont les invités aussi bien Allemands que Burkinabè qui ont été heureux d’entendre ces faits historiques qu’ils ignoraient. « J’ai appris un peu de l’histoire qui lie nos deux pays et aussi beaucoup sur l’histoire du Burkina Faso » a affirmé Dr. Thomas Richter.

En Allemagne, et plus particulièrement enRhénanie-du-Nord-Westphalie, l’Association oeuvre à consolider le lien fort qui existe entre le Burkina Faso et l’Allemagne, entre les Burkinabè et les Allemands. De ce fait, « notre Association a demandéà la ville fédérale de Bonn l’autorisation de planter L’Arbre du Burkina Faso ou l’Arbre de la Fraternité entre le Burkina Faso et l’Allemagne. Nous remercions Monsieur le maire et Madame Ute Odenthal-Gerhardt, Chef du service de l’environnement, qui nous ont concédé la permission de planter cet arbre dans la Rheinaue. » a assuré Ramata Soré.

La question de l’immigration au cœur des festivités

Au cours de ces festivités, outre l’exposition d’objets d’art et artisanaux – sac, vêtements, chaussures et de produits du Burkina Faso : mangues séchées, biscuits de pain de singe, le buffet a permis aux invités de déguster du haricot au riz, du tô sauce gombo, les crêpes de haricot, etc.

Par ailleurs, laquestion de l’immigration a été le principal sujet de discussion de la soirée et a été l’objet d’un débat. Une projection suivie de débats sur le documentaire « Réussir ou périr, rester ou partir ? » du cinéaste burkinabè Bernard Yaméogo a permis de s’interroger sur la nécessite pour les immigrants de rester dans leur pays d’accueil ou de repartir dans leur pays d’origine vu les conditions parfois inhumaines dans lesquelles ils vivent en Europe.

Ousmane Djibo, chef de projet Politique agricole et sécurité alimentaire au Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), a été le modérateur des discussions. Il trouve le film « Très impressionnant ! » et pense que « Souvent le paradis est plus proche qu’on ne le pense. Ce film montre la reconversion réussie d’un migrant dans son pays d’origine. »

Le thème de l’immigration est sujet chaud en Allemagne et fait l’objet, entre autre, de plusieurs publications dans les médias. Concernant les pays, africains, certains experts comme le professeur Helmut Asche de l’université de Leipzig n’hésite pas souligner ce qu’il appelle« la contradiction de l’aide au développement qui consiste à détruire d’un côté ce que l’on a contribuéà construire de l’autre côté. »Helmut Asche fait référence aux efforts et contributions de l’aide au développement dans les pays en développement àtravers par exemples des projets de promotion de filières agricoles et de l’autre, les exportations de l’Europe fortement subventionné vers l’Afrique en ce qui concerne la viande surgelée, le lait, qui anéantissent les efforts fournis sur place par les petits producteurs. » De ce fait, le Ministre Gerd Müller du BMZ, dans une interview soutenait que« les pays industrialisés doivent reconnaitre qu’ils ne peuvent plus continuer àconstruire leur bien-être au dépend des pays du sud. La Globalisation doit être organisée de manière équitable, partant des champs de coton en passant par les plantations de cacao jusqu’à l’exploitation des matières premières ».

Une solution de l’Allemagne à cette migration ?« Ces derniers jours Gerd Müller parle de plus en plus de Plan Marshall pour l’Afrique en lieu et place de petits projets, assure Ousmane Djibo. Toutefois, il trouve dommage « qu’on entend très peu les politiques africains concernant la crise migratoire. Qu’est-ce qui explique cela ? Que peut faire l’Afrique de son côté ? »

En attendant de savoir la politique des leaders africains sur l’immigration et le mauvais sort que leurs compatriotes subissent en Europe et ailleurs, Bernard Yaméogo, producteur et réalisateur deRéussir ou périr, rester ou partir ?« Le monde appartient à tout être qui peut s´épanouir où il le désire. Nul ne peut se définir ni se développer sans l´autre. La peur de l’autre engendre les barrières et rejets. L´ouverture d´esprit, le regard de l’autre comme un enrichissement et non une menace sont les clefs de la paix et de la stabilité de la planète des hommes. »Outre cette pensée, Bernard Yaméogo affirme s’être intéressé au sujet de l’immigration« pour démystifier l´illusion de Eldorado en Europe.

Témoin de la situation des immigrés en centre de rétention en Allemagne et en Suisse, j´ai même dormi dans une cellule d’un compatriote pour vivre et écouté les histoires personnelles. Beaucoup souffrent pour l´obtention des papiers et le travail. D´autres ayant les papiers souffrent de l´insertion et l´adaptation.Les rêves du départ se brisent face à la réalité.Pour beaucoup, on y est donc, on affronte. Pour d´autres, pas question de repartir à la maison sans rien. Pour dire quoi ?

Face à cela, je me suis dit, qu´est-ce qu’il faut laisser comme message d´encouragement et de solutions pour ceux qui veulent repartir ? Capitaliser les expériences du savoir, du savoir-faire et de la gestion de la terre d´accueil et les re-exploiter dans son propre milieu. Cela pourrait arrêter l´hémorragie de l´immigration qui fragilise l´économie et le développement local. » Pour lui, la capitalisation des acquis dans l´immigration est une force pour réinvestir dans le développement. Par ailleurs, l´exploitation assistée et modernisé des ressources du terroir réduisent le chômage des jeunes.

Dr. Andrea Riester, experte en questions de migrations au Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) soutient que le film Bon séjour, Bon retour « aborde le sujet délicat de la migration échouée. Cela montre que la migration peut toujours servir à quelque chose, dans ce cas-là, de donner de nouvelles idées à la personne qui est sortie et retournée. » Elle souligne que du fait que la migration a toujours existé et va toujours exister. La question n’est donc pas comment l’arrêter, mais comment mieux la gérer ? Par ailleurs, Andrea Riester dit être convaincue que « la migration peut faciliter l’échange entre les êtres humains et servirà mieux se connaître – pourvu qu’il y ait de bons contacts et de l’intégration. »

Cette manifestation de l’Association des Ressortissants Burkinabè en en Rhénanie-du-Nord-Westphaliepermettent de voir la Communauté burkinabè comme étant une source pouvant fournir des informations de premières mains sur l’immigration en Allemagne, les questions d’intégration, et également sur les perspectives d’un engagement actif au Burkina Faso et en Allemagne.

Parlant d’engagement en Allemagne, bientôt aura lieu le BurkinaTag ou la Journée du Burkina à Frankfurt a assuréle promoteur de cette journée Gustave Sawadogo lors des festivités des 30 ans de l’Association des Ressortissants Burkinabè en en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Cette manifestation se veut une tribune culture burkinabè en Allemagne.

Fatoumata Sawadogo

Les anciens Présidents de l’Association récompensés

Des médailles et des certificats ont été remis aux premiers présidents de l’Association. Avant que l’actuelle présidente, Ramata Soré, ne prenne les rennes de l’Association en mars 2015 pour un mandat deux ans, ont succédéà la tête de l’Association :

1. Feue Mariam Alceni
2. Feu Dr. Amidou Séré
3. Dr. Idrissa Kaboré
4. Monsieur ZangréSibiri
5. Monsieur BadielAdama
6. Dr. Badiel Honorat
7. Monsieur Ahmed Ouédraogo dit John
8. Monsieur Samuel Ouédraogo

L’Association a été créée le 23 août 1986 à Bonn comme fruit de la volonté de pionniers qui ont uni leurs forces et ont porté plus loin les Burkinabè et par-delà le Burkina Faso. Et parmi ces pionniers on peut citer : Robert Tapsoba, Charles Tapsoba, Roger Zongo, Idrissa Kaboré. Un hommage leur a été rendu car selon la Présidente Ramata Soré, ils ont fait connaître l’intégrité du Burkinabè auprès d’un large public – comme d’ailleurs les autres membres de l’Association.

Par ailleurs, elle insiste sur le fait que la contribution à la vie de la communauté à travers la gestion de l’Association vise le bien-être bien-être commun. L’engagement renforce les liens de solidarité en stimulant les sentiments d’appartenance à cette communauté. De ce fait, elle pense que toute personne membre de l’Association oeuvrant pour la transparence doit abandonner une position de simple bénéficiaire, de la recherche de privilèges, et mettre sa pensée et ses actions au service de l’Association donc de la Communauté burkinabè résidant aussi bien en Allemagne qu’au Burkina Faso.

F.S.

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Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2016 à 07:23, par BIG En réponse à : Le Burkina Faso conquiert l’Allemagne

    courage a vous et surtout bon vent...au moins vous etes biens unis, vous n’etes pas comme les tube digestif comme ici en Italie....

  • Le 27 octobre 2016 à 08:36, par yombo En réponse à : Le Burkina Faso conquiert l’Allemagne

    Si l Europe n est pas le paradis, pourquoi vous etes restes la bas ? Laissez nous aussi on va venir voir nous-meme. Donnez nous seulement les astuces pour rentrer en Allemagne.

  • Le 27 octobre 2016 à 12:55, par Mussa ouedraogo En réponse à : Le Burkina Faso conquiert l’Allemagne

    Merci de m’avoir rassurer qu’il y a une st ructure en Deutchland qui peut m’accueillir. Je demande à ce que cette association mette en place une politique d’acceuil des jeunes ambitieux burkinabè. Rien ne peut empècher les africains d’envahir l’Europe car autrefois ils avaient envahi et pillé l’Afrique. La vie est un éternel recommencent en faveur des ex-defavoris

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