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Journée internationale de prévention des catastrophes : A Komsilga, les sinistrés demandent de les aider "à cause de Dieu"

Publié le dimanche 23 octobre 2016 à 20h42min

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Journée internationale de prévention des catastrophes : A Komsilga, les sinistrés demandent de les aider

Le Réseau national de plaidoyer sur la réduction des risques de catastrophes a célébré en différé la journée internationale pour la prévention des catastrophes, en collaboration avec Christian Aid et le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation. Ce 20 octobre 2016 à Komsilga avec les sinistrés, les acteurs ont commémoré cette journée sous le thème, « Vivre pour raconter ». Ce fut l’occasion d’interpeller les décideurs et les leaders d’opinion à œuvrer pour minimiser les risques liés aux catastrophes qui fragilisent les conditions de vie des populations affectées, déjà pauvres.

Répondant au maire de la commune qui a demandé aux sinistrés des dernières pluies de libérer les zones inondables, Hamidou Tapsoba du village de Saonré dans la commune de Komsilga a eu un langage, un peu plus clair. « Où allons-nous aller ? Si vous nous aviez dit où nous devrions aller, nous serions partis tout de suite. Nous avons tout perdu. Si vous nous aidez, c’est Dieu que vous avez aidé ». Un langage du cœur de celui qui a tout perdu lors des pluies diluviennes et qui vit depuis dans une école avec sa famille et d’autres victimes.

Une école qu’ils ont d’ailleurs dû quitter avec la reprise des cours. Comme Hamidou Tapsoba, ils sont 51 911 personnes sinistrées au Burkina Faso, pour la seule saison 2015. Les ¾ des sinistrés sont des femmes et des enfants. Malheureusement, 37 personnes ont perdu la vie. Il y a donc nécessité d’agir.

Le Burkina Faso n’est pas un cas singulier, à l’échelle mondiale, les catastrophes se multiplient et font chaque année de nombreuses victimes. Alors sous l’égide de la stratégie internationale des Nations Unies pour la prévention des catastrophes, l’Assemblée générale ses Nations Unies a désigné le 13 octobre comme date de commémoration de la journée internationale de prévention des catastrophes. L’objectif de cette journée est de promouvoir une culture mondiale de réduction des catastrophes, y compris les mesures de prévention, d’atténuation et de préparation.

Cette année, la journée est commémorée sous le thème « vivre pour raconter », tant il est vrai que seuls les survivants peuvent raconter les faits qu’ils ont vécus. C’est également l’occasion pour rappeler à tous les habitants de la planète le caractère sacré de la vie et interpeller les décideurs et les leaders d’opinion sur la nécessité de travailler à l’atteinte de l’objectif N°1 du cadre d’action de Sendai (Japon) qui est « réduire considérablement la mortalité due aux catastrophes au niveau mondial d’ici à 2030 ».

Pour Gervais Nadembèga, directeur des programmes de Christian Aid pour le sahel, il faut agir en aval en prévenant. Il faut questionner les textes pour faciliter l’accès des populations aux ressources de base et surtout trouver les moyens qui permettent la résilience des populations affectées. Il a également plaidé pour que les autorités donnent aux populations, des endroits adéquats pour dormir, parce qu’il ne suffit pas de leur distribuer des vivres et à boire.

Le choix de Komsilga pour célébrer cette 5e journée est d’ailleurs une manière de soutenir les populations de cette commune rurale touchées et leur apporter du soutien.

Le coordonnateur du réseau pour le développement et la promotion des Méthodes actives de recherche et de planification participative au Burkina (MARP), Issaka Sawadogo a également appelé à engager des actions pour éviter d’intervenir toujours après coup. Prévenir les risques de catastrophe, la gestion des crises lorsqu’elles surviennent et la résilience à travers des actions de développement. Les pertes environnementales, sociales et économiques sont énormes à chaque catastrophe.

En tout cas, pour Johanny Kaboré conseiller technique du ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, le message est bien compris et « un compte rendu » sera fait à son ministre.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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