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Programme de croissance économique dans le secteur agricole : L’ambassadeur du Danemark a visité les infrastructures de la région du Centre-ouest

Publié le vendredi 21 octobre 2016 à 06h03min

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Programme de croissance économique dans le secteur agricole : L’ambassadeur du Danemark a visité les infrastructures de la région du Centre-ouest

Madame l’Ambassadeur du Danemark, Ulla Naesby Tawiah, a effectué sa première sortie hors de Ouagadougou, depuis sa prise de fonction, pour s’enquérir des réalités des infrastructures portées par le Programme de croissance économique dans le secteur agricole (PCESA). C’était le mercredi 19 octobre 2016, dans la région du Centre-ouest. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la revue à mi-parcours du PCESA qui se tiendra du 31 octobre au 12 novembre 2016.

Le Programme de croissance économique du secteur agricole (PCESA) constitue le 3e programme de collaboration entre le gouvernement burkinabè et la coopération danoise. Il s’agit d’un programme pour stimuler et faciliter les investissements productifs-privés et publics dans le secteur agricole avec pour but principal de contribuer à créer une croissance accélérée dans les sous-secteurs retenus. C’est pourquoi, Madame l’ambassadeur du Danemark, Ulla Naesby Tawiah est allée jauger les infrastructures réalisées par le programme dans la région du Centre-ouest. « Nous sommes ici pour voir les différents projets qu’on soutient sous le programme de croissance économique du secteur agricole (PCESA). Nous avons ce programme depuis 2012. Il intervient dans 5 filières que sont le karité, gomme arabique, bétail/viande, maïs et le niébé », déclare Mme Tawiah. Mais avant, elle a rendu une visite de courtoisie aux formateurs sur le concept des chaînes de valeur dans le secteur agricole. Puis à la gouverneure de la région, Alizéta Dabiré/Sawadogo.

C’est le parc de vaccination avec forage pastoral de la commune rurale de Dassa, situé à 50 km de Koudougou, qui a accueilli Mme Tawiah, les représentants de la direction régionale des ressources animales et des partenaires financiers, Eco Bank et Coris Bank, pour cette visite. En effet, le parc de vaccination avec forage pastoral est réalisé avec l’appui du PCESA pour la période 2015-2016. Le coût des travaux et contrôle de cette réalisation s’élève à 13.502.600 FCFA, avec une subvention de 12.827. 470 F CFA du PCESA. L’apport de la commune est de 675.130 F CFA. Selon le technicien supérieur d’élevage, L. Edouard Samba, l’impact socio-économique de cette infrastructure n’est plus à démontrer. « Elle améliore l’accès du bétail à l’eau d’abreuvement, aux soins vétérinaires et permet le renforcement de la sécurité dans l’exercice d’administration des soins vétérinaires », a-t-il rassuré.

Par ailleurs, la diplomate s’est entretenue avec la population sortie nombreuse pour l’événement. Une population qui à l’occasion, a émis un chapelet de doléances parmi lesquelles la construction d’un magasin de stockage, l’octroi des microcrédits et de forages. Une requête qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd puisque tout comme le PCESA, madame l’ambassadeur a pris l’engagement de l’accompagner dans ce sens. « Nous sommes totalement ouvert pour ça et il y a toujours le fonds à distribuer. Il suffit seulement de se renseigner vers les structures décentralisées, le ministère de l’agriculture, le PCESA etc. », a-t-elle lancé avant d’exhorter la population à fréquenter le parc de vaccination.

Une journée bien chargée…

Après cette première étape, la plénipotentiaire et sa suite se sont rendus à Réo où ils ont rencontré les membres de la Coopérative des entrepreneurs agricoles du Sanguié. Elle est composée de 50 entrepreneurs agricoles membres producteurs de céréales dont le maïs, niébé, riz, arachides, patates douces et les produits maraichers. Et l’une des principales réalisations de cette coopérative a été l’obtention auprès d’Eco Bank d’un prêt de campagne de huit millions de francs CFA déjà soldé et un deuxième de 25 millions en cours. Cependant, des difficultés existent et sont de plusieurs ordres. Il s’agit, à en croire le président régional, Bamouni Bagnimbié, du manque d’animaux de trait et des intrants etc.

Enfin, ce fut le tour de l’Union régionale Baomanagre des actrices des produits du karité du centre-ouest de recevoir les visiteurs du jour. 300 tonnes de beurre, c’est la capacité de production de l’organisation. Elle compte plus de 1025 femmes reparties dans 17 villages de la commune de Koudougou et de Réo. Les points forts de l’organisation appartiennent aux chaînes de valeurs de l’occitane et de olvea pour le beurre bio et les amendes bio. Cependant, la gestionnaire chargée de la production, Charlotte Silga/Zoungrana déplore le manque d’eau, le coût élevé de l’énergie (bois, courant..). A cela s’ajoutent les difficultés dans la gestion des déchets de production. Mais au regard des résultats obtenus durant les trois dernières années, elle s’est dit soulagée. « Le chiffre d’affaire de URBAPK-COS était de 28 000 000 F CFA en 2013, 40 900 000 F CFA en 2014 et 27 000 000 F CFA en 2015 », se réjouit-elle. Pour cette année 2016, le chiffre d’affaire prévisionnel attendu par l’URBAPK-COS est de 52 500 000 F CFA.

A l’issue de la visite, Mme Tawiah a exprimé sa satisfaction et assure avoir pris bonne note des préoccupations soulevées par les différents responsables des structures bénéficiaires du PCESA.

Les services du PCESA

Le Coordonnateur du PCESA, François Guira, pour sa part, a décliné les grandes lignes de l’appui du programme envers les groupements et entreprises. « Elle s’opère de deux manières : d’abord, il y a l’appui conseil qui est une subvention qui peut aller d’1 million à 10 millions en fonction de l’envergure du groupement ou de l’entreprise. Ensuite, le fonds vert dédié pour les technologies vertes notamment le solaire, les chaudières. Là, c’est une subvention et nous avons une enveloppe d’environ 500 millions à 1 milliard pour accompagner pendant une année les groupements. Il y en a qui ont déjà bénéficié de cela », a-t-il expliqué. En sus, a-t-il ajouté, « Nous avons maintenant le volet crédit. A ce niveau, les groupements peuvent bénéficier d’un appui qui va leur permettre d’aller vers Coris Bank ou Eco Bank qui sont les deux banques qui détiennent une ligne de crédits chacune de 2 milliards et demi ».

Pour lui, ce sont des lignes de crédit, car c’est l’Etat qui a rétrocédé le don danois et qui va au bout de 5 ans reprendre ce montant. De ce fait, le portefeuille Coris Bank a octroyé des crédits d’environ 111 000 000 F CFA, celui de Eco Bank avoisine les 246.000.000 F CFA. De plus, le Centre-ouest a bénéficié d’une subvention de 1 209 736 317 F CFA pour la réalisation d’infrastructures structurantes et stratégiques au profit des filières ciblées.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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