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Journée internationale de la jeune fille : Les grossesses précoces en milieu scolaire, l’autre plaie à soigner

Publié le vendredi 14 octobre 2016 à 01h53min

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Journée internationale de la jeune fille : Les grossesses précoces en milieu scolaire, l’autre plaie à soigner

Le 11 octobre dernier, la communauté mondiale a célébré la journée internationale de la jeune fille sous le thème central, « Progrès des filles=progrès vers les Objectifs de développement durable ». L’UNICEF et Plan International Burkina Faso ont ciblé un des problèmes qui mine l’épanouissent de la jeune fille. Au siège de la représentation locale de Plan International à Koupela, les acteurs et en première ligne, les élèves ont célébré cette édition sous le thème « les grossesses précoces et non désirées en milieu scolaire ».

Ils étaient nombreux cet après-midi du 11 octobre 2016 devant la représentation locale de Plan International à koupéla. Les jeunes filles qui étaient à l’honneur ont animé la cérémonie commémorative de leur journée aux côtés de leurs camarades garçons. Du maitre de cérémonie, aux ballets, en passant par les sketchs et Slam, ce sont eux qui ont tout fait. Le même message a été véhiculé, endiguer le phénomène des grossesses précoces et non désirées en milieu scolaire.

Qui mieux que ces jeunes filles pour parler de ce problème qui fait basculer des vies, et met fin aux études, aux rêves ? Les élèves ont donc joué les scènes de leurs propres vies, devant les autorités qu’ils n’ont pas manqué d’interpeller pour des actions fortes afin de les aider à esquiver les pièges de leur vie de jeunes filles.

Depuis 2012 que la journée internationale de la jeune fille est célébrée, l’UNICEF et Plan International Burkina Faso ont toujours choisi Koupéla pour abriter l’évènement au plan national. Un choix qui n’est pas du tout fortuit, à entendre le Haut-commissaire de la province. La situation de la jeune fille y est préoccupante, à plus d’un titre.

Les grossesses précoces et non désirées en milieu scolaire comme thème national de cette année, sont « un mal qui frappe durement la province du kourittenga, aussi bien parmi les filles scolarisées que celles qui ne vont pas à l’école », précise Auguste Kinda.

A titre d’exemple, a-t-il poursuivi, au cours de l’année scolaire 2015-2016, il y a plus de 100 cas de filles enceintes dans les établissements scolaires uniquement. « Des parents sont désemparés, les filles également se sentent perdues lorsque surviennent ces grossesses précoces, vivent dans la gêne, et parfois dans l’isolement, ce qui affectent sérieusement les études de celle qui, malgré ces conditions difficiles parviennent à se maintenir à l’école ».

Des tonnes de difficultés sur des épaules si frêles

Déjà, il existe des disparités de genre dans l’accès et le maintien à l’école. Les filles sont moins loties que les garçons. Pour celles qui ont eu la chance d’aller à l’école, au fur et à mesure qu’elles progressent dans les études, beaucoup sont victimes de bien de facteurs qui occasionnent l’échec scolaire, voir l’abandon.

En 2013-2014, le taux d’achèvement au post-primaire était de 26,4 pour les garçons et 22,3 pour les filles. Au secondaire, ce taux était de 11 pour les garçons contre 6.8 pour les filles.

Une situation que tous les intervenants à la cérémonie ont déplorée. Elle s’explique entre autre par la pauvreté des ménages, la persistance de pesanteurs socioculturelles, l’existence des stéréotypes véhiculés par les manuels pédagogiques, les préjugés, les activités socioéconomiques et surtout la sexualité précoce des filles avec son corollaire de grossesses précoces ou non désirées.

Conjuguer les efforts

A l’occasion de cette 5e journée internationale de la jeune fille, le représentant résident adjoint de Plan International Burkina Faso, Laurent Blagogee a livré le message de l’organisation. Il tient en trois points.
-  la journée met surtout en lumière les obstacles uniques et manifestes que rencontrent les filles qui souhaitent apprendre, diriger, décider et s’épanouir,
-  Plan international exhorte les gouvernants et toutes les parties prenantes à aider à lever les obstacles pour réaliser les objectifs du développement durable récemment adoptés notamment en ce qui concerne les filles,
-  l’organisation considère que les opportunités d’implication des filles là où traditionnellement elles ne sont ni vues ni entendues ont besoin d’être multipliés, afin de témoigner du droit de chaque fille à voir les meilleures chances possibles pour s’épanouir, tout autant que les garçons.

Il a par ailleurs renouvelé la volonté de Plan International de nouer des partenariats forts et dynamiques pour faire bouger les montagnes d’obstacles qui se dressent sur le chemin de l’épanouissement des filles. Un partenariat qui existe déjà avec l’UNICEF et le ministère de l’éducation nationale et qui a permis, en dehors des programmes sectoriels, de mener des campagnes, donner des bourses, des moyens de déplacement et des kits scolaires à des filles.

Laurent Blagogee a saisi l’occasion pour annoncer le mouvement mondial en faveur des filles que Plan International va bientôt lancer. « Ce mouvement vise à franchir un nouveau cap dans la promotion des droits des filles, tout en élargissant la portée de la campagne parce que je suis une filles, dénommée, « Because I am a Girl », que Plan International mène depuis 2007 », a-t-il indiqué.

En tout cas, il faut multiplier les actions pour sortir les jeunes filles de la situation tragique qu’elles vivent. Pour la représentante de l’UNICEF, Dr Anne Vincent, ces jeunes filles de 13 ; 14 ans qui tombent enceintes avec ces corolaires de conséquences doit cesser pour ‘’briser le cercle infernal intergénérationnelle de la pauvreté ».

Les lignes pourraient bouger au Burkina, « ce matin, j’étais avec le président de la république, parmi les deux sujets qui ont fait l’objet des discussions, il y avait l’éducation des filles », a confié Dr Vincent pour qui engagement a été pris pour que les jeunes filles du Burkina aillent à l’école primaire et surtout poursuivent au post-primaire.

Aux enfants, elle a réaffirmé l’engagement et la détermination de l’UNICEF a toujours être à leurs côtés pour mener les combats qui leur permettront d’être plus épanouies.

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Vos commentaires

  • Le 14 octobre 2016 à 07:01, par 11 octobre En réponse à : Journée internationale de la jeune fille : Les grossesses précoces en milieu scolaire, l’autre plaie à soigner

    Felicitations aux organisateurs et organisatrices et surtout a la representante residente de l’unicef pour le pagne traditionnel. Bons vents aux filles dans leurs etudes.

  • Le 14 octobre 2016 à 09:20, par Nansamda En réponse à : Journée internationale de la jeune fille : Les grossesses précoces en milieu scolaire, l’autre plaie à soigner

    Le problème de grossesses précoces et indésirées d’une manière générale démontre l’immoralité des hommes (sexe masculin) dans le monde entier. L’homme (sexe masculin) est irresponsable. Non seulement il est irresponsable, faux, peureux, il est également faible. C’est ça faiblesse qui souvent le conduit a sauter sur les filles. C’est aussi parce qu’il est faible qu’il opprime la femme, l’empêchant l’émancipation.
    Prétextant les saintes écritures les hommes (chrétiens comme musulmans) soumettent les femmes à une vie d’enfer. Pourtant les mêmes écritures saintes ordonnent certaines mesures à l’homme. Ces mesures sont rarement évoquées par ce dernier.
    Chers camarades hommes, beaucoup accusent les filles du fait de leur habillement. Si nous les hommes voulons qu’elles changent se serait vite fait. La journée on fait semblant de ne pas aimer. La nuit tombée, chaque homme veut une fille, une femme qui va accepter partager des ébats pervers avec lui. PAUVRE HOMME.
    Vous les filles et les femmes, vous devez imposer le respect aux hommes. Prouvez-nous que vous n’êtes des corps exploitable mais des êtres humains de pensées, d’actions,.....
    Le problème comme le philosophe André Comte-Sponville a dit , "Pour la femme, l’amour est le but et le sexe un moyen pour atteindre ce but. Alors que pour l’homme, le sexe est le but et l’amour est le moyen au service de ce but".
    Vive la femme, vives les mamans !

  • Le 14 octobre 2016 à 14:56, par blaiso forever En réponse à : Journée internationale de la jeune fille : Les grossesses précoces en milieu scolaire, l’autre plaie à soigner

    c ’est pas un fait nouveau ! en effet , nous devons réaliser que nos filles pubères ne réalisent le danger de leurs actes spontanés , de leurs pulsions. leur amour est aveugle et à cet âge , ils n’ont pas la causalité. ils nous revient de les aider à franchir cette étape fougueuse caractérisée par le tâtonnement expérimental du genre " je vais essayer voir".
    je voudrais dire bravo au Blaiso , qui durant les 27ans a fait de la promotion de la femme une de ses priorités. le beau blaise comme elles se plaisent à le désigner . le Blaiso forever

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