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Médias Burkinabè : “Grande presse et petite presse” ?

Publié le jeudi 19 mai 2005 à 07h34min

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Si nous avons décidé enfin d’en parler, c’est que l’habitude étant une seconde nature, même des travers finissent par être perçus comme normaux. C’est là, la porte ouverte aux désagréments qui ne manquent pas de frustrer les uns et les autres. Y a-t-il au Faso la grande presse et la petite presse » ?

Les organisateurs des cérémonies ont pris la « vilaine » habitude de faire attendre souvent des heures durant après l’heure H donnée pour le début de l’activité au seul prétexte que la Presse, entendu par-là, la Télévision nationale n’est pas encore en place. Quid des autres : radios, presse écrite... ? Elles ne semblent pas beaucoup intéresser des organisateurs que les projecteurs et les caméra grisent.

Le message est clair : l’activité n’a une bonne couverture médiatique que si la télévision est là !
Pour certains responsables de cérémonies les consignes sont fermes : « On ne commence pas la cérémonie si la Télévision nationale n’est pas là » ! Il est même arrivé que, dans une province, une cérémonie d’ouverture soit pratiquement reprise parce que la Télévision est arrivée en retard et n’a pu immortaliser des images fortes.

Nous n’avons rien contre la Télévision nationale. Mais si nous dénonçons le fait, c’est que par ces comportements peut-être innocents, on est comme en train d’établir dans le milieu de la presse une hiérarchie de valeurs qui fait que certains, privilégiés, font la grosse tête au point de fausser l’esprit de confraternité. La preuve, il y a de cela quelques jours, plus exactement le 9 mai dernier, nous avons été témoin d’une scène déplorable et condamnable entre deux confrères, l’un de la radio rurale et l’autre de la Télévision nationale.

Pendant que le journaliste de la radio rurale était en train d’interviewer une autorité après la cérémonie, celui de la Télévision nationale est arrivé pour lui dire d’arrêter afin que « la grande presse » puisse faire son travail et cela devant l’autorité en question.

Ce qui n’était évidemment pas pour plaire au confrère de la radio rurale et les deux ont failli en venir aux mains n’eût été la « médiation » et du chargé de communication de l’autorité. Mais le journaliste de la télévision de persister en martelant à qui voulait l’entendre : « Tu ne sais pas que les gens aiment se voir à la télé... ? » C’était ridicule et choquant.

Si entre confrères, on se lance dans cette division manichéenne de la presse, ce n’est pas étonnant que certains organisateurs de cérémonie semblent « se foutre » des autres journalistes.

C’est le lieu de dire aux organisateurs de cérémonies que s’ils veulent seulement « se voir à la télé », comme le soutien ce confrère, qu’ils arrêtent d’inviter les autres organes de presse. La télé seule suffit. Quant aux confrères, il est temps d’arrêter les déclarations ridicules et les comportements puériles qui ne font pas honneur à la profession. Il n’y pas de « grande presse et de petite presse ».

Un journaliste reste un journaliste, même s’il est de la radio rurale, de la presse écrite... « grande presse » et « petite presse », même galère même combat. Donnons-nous la main pour réussir le vrai combat. Celui du professionnalisme et de l’amélioration de nos conditions de travail au lieu de se « gonfler » pour rien.

par Ben Alex BEOGO
L’Opinion

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