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Institut africain de santé publique : Le cours magistral du ministre de la santé sur l’Assurance maladie universelle

Publié le jeudi 6 octobre 2016 à 23h28min

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Institut africain de santé publique : Le cours magistral du  ministre de la santé  sur l’Assurance maladie universelle

Le ministre de la santé était ce jeudi 6 octobre 2016 à l’Institut africain de santé publique(IASP) où il a donné la traditionnelle conférence inaugurale de la rentrée universitaire de cet institut. La conférence a porté sur le thème « L’assurance maladie universelle au Burkina Faso : Etat des lieux, défis et perspectives »

Le ministre de la Santé, le Dr Smaïla Ouédraogo a de prime abord planté le décor sur l’état général de santé de la population burkinabè. De sa communication, il faut retenir que le taux de mortalité est élevé au Burkina Faso. En 1990, il était de 13,6% et en 2015, il est passé à 11,5%, soit une baisse de deux points en 25 ans. Les raisons de cette mortalité élevée selon le ministre sont l’insuffisance de l’offre de santé, le paiement direct des soins qui freine la fréquentation des centres de santé par les personnes aux revenus modestes et l’absence ou l’accès tardif aux soins.

C’est donc en vue de permettre à chaque Burkinabè d’avoir accès aux soins de santé, quel que soit son revenu, qu’a été prise la décision de mettre en œuvre l’Assurance maladie universelle(AMU), qui selon la loi 060-2015/CNT du 05 septembre 2015 portant régime d’assurance maladie universelle (RAMU) au Burkina Faso, rend obligatoire pour tous les Burkinabè la souscription à l’AMU.

Pour se faire, l’Etat prendra en charge la souscription de toutes les personnes démunies et n’ayant pas les moyens de souscrire à l’assurance. Et cela passe par la solidarité. Ce qui signifie que « Toutes les personnes qui ont des conditions relativement meilleures doivent développer leur solidarité en faveur de ceux- là qui n’ont pas les moyens, afin que leurs contributions puissent permettre à l’Etat de supporter les charges liées à ceux qui n’ont pas les moyens nécessaires pour faire la souscription. », souligne le Dr Smaïla Ouédraogo.

La mise en œuvre de l’assurance maladie universelle au Burkina Faso se fera par étape. Une phase test a déjà débuté à Tougan, Séguénéga et Sebba par la gratuité des soins des enfants et des femmes. Cette gratuité est selon le ministre, une porte d’entrée de l’AMU. La phase test permettra de voir comment fonctionne l’offre de soins, le contrôle et le système de paiement.

A l’issue de cette phase test, l’AMU sera étendue progressivement à l’ensemble de la population et le panier de soins élargie afin d’assurer la prise en charge de toutes les pathologies qu’il est possible de soigner au Burkina Faso.

Dans le cadre de l’AMU, le patient paiera 20% des soins dont il bénéficie et les 80% seront payés par la Caisse nationale de l’Assurance maladie.

Mais avant de mettre en œuvre l’assurance maladie universelle, de nombreux défis restent à relever.

Il s’agit entre autres :

-  d’opérer des choix stratégiques pour l’immatriculation du secteur informel
-  d’opérer les réformes dans l’offre des soins pour répondre aux exigences de l’AMU
-  Garantir le soutien financier de l’AMU par l’Etat dans les premières années à cause des investissements que cela nécessite en logistiques et en ressources
-  Rationaliser les dépenses de santé
-  Renforcer les capacités des districts sanitaires face aux engagements
-  Créer les conditions nécessaires à l’intégration du secteur privé dans l’offre de service de santé.

Le gouvernement travaille donc selon le ministre de la santé, à relever ces défis afin que l’AMU soit une réalité au Burkina Faso.

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