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« En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara

Publié le jeudi 6 octobre 2016 à 00h39min

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« En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives… », affirme le coordonnateur du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara

Après le CAR, le M21, le RAMJDD, pour ne citer que ces organisations de la société civile, c’est au tour du Collectif Pour un Peuple Uni (CPPU) de donner sa lecture de la situation nationale. C’était au cours d’une conférence de presse tenue ce mercredi, 5 octobre 2016 à Ouagadougou au cours de laquelle, l’organisation a également fait ses propositions face aux problèmes issus de son diagnostic.

Pour le Collectif, il était de son devoir, en tant qu’organisation de veille citoyenne, d’interpeller, « une fois de plus », les autorités sur leurs engagements et les priorités du peuple burkinabè. De l’avis du CPPU, le début du régime en dit long sur la suite de sa gestion. ‘’Etant aussi comptables des 27 ans de gestion du régime déchu, ces nouvelles autorités ont manqué de rentrer dans l’histoire de la plus belle des manières en marquant de manière positive les esprits du peuple burkinabè dominés par tant d’espoir placé en elles après la chute de Compaoré (Blaise) suite à l’insurrection’’, campe le coordonnateur national du CPPU, Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara ; interrogeant sur la capacité des dirigeants actuels à répondre aux attentes des Burkinabè.

Le Collectif note une situation économique, politique et sociale vulnérable avec à la clé, des revendications sociales de plus en plus nombreuses. De l’avis des responsables de l’organisation de la société civile, les autorités feignent d’ignorer les priorités des Burkinabè en s’attaquant aux moins urgents à l’image du projet relatif au passage à la Vème République. M. Ouattara et ses camarades appellent donc les dirigeants à aller à l’essentiel pour regagner la confiance des bailleurs de fonds et autres investisseurs qui, selon eux, plient de plus en plus bagages.

Pour le CPPU, le peuple a été ‘’berné’’ et « en moins d’une année de gouvernance, le Burkina a connu la pire histoire de son existence depuis son accession à l’indépendance ». Il y a une incohérence de visions au sommet de l’Etat, incarnée, poursuit le coordonnateur, par un conflit de leadership et « c’est le peuple qui en pâti sur tous les plans ». « Résultat, le pouvoir parlementaire se substitue au pouvoir exécutif, le pouvoir exécutif au pouvoir judicaire… », soutiennent les dirigeants du CPPU pour qui, le peuple est également pris dans son propre piège « pour avoir élu de vieux politiciens qui veulent se donner une virginité politique ». Pour le Collectif, dix mois, c’est suffisant pour poser des ‘’actions fortes’’ ; des Présidents ayant réussi en trois mois à poser des jalons du développement (citant en exemple le Président béninois, Patrice Talon). A en croire les responsables du CPPU, il suffit seulement d’avoir de la compétence, une force et volonté politiques, une bonne diplomatie.
Parlant de la gronde sociale, le CPPU déclare qu’il fallait s’y attendre, après avoir accédé à la plateforme revendicative des magistrats. « Pourtant, nous les avions prévenus de l’effet que cela pourrait engendrer », affirme le coordonnateur du CPPU qui dit constater par ailleurs que nombre de structures vont mal notamment dans le secteur de la santé où la gratuité des soins peine à produire les résultats annoncés et la crise à la CAMEG (Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels Génériques) qui met en exergue l’égoïsme personnel. Le CPPU jure de poursuivre ceux qui sont à la base de la crise à ce niveau, s’il venait à apprendre que quelqu’un est décédé par rupture de médicaments.

Abdallah Bafa Ben Azise Ouattara Coordonnateur national du collectif

« Et ce qui est regrettable, c’est le silence du Président et de son Premier ministre qui refusent de prendre leurs responsabilités face à de tels agissements qui causent la souffrance du peuple en privilégiant l’amitié, la camaraderie et les récompenses politiques. Où sont donc l’espoir et la confiance placés en ce pouvoir », s’interroge M. Ouattara. Selon le Collectif, « quand la machine est grippée, il faut s’arrêter, dépoussiérer et changer les pièces qu’il faut pour un meilleur fonctionnement de l’appareil ».

Fort de son diagnostic, le CPPU a fait des propositions. Ainsi, l’organisation propose « au trio de tête (Roch Kaboré, Salifou Diallo et Simon Compaoré) et au MPP (parti au pouvoir), une réconciliation avec le peuple burkinabè en demandant pardon pour lui avoir menti, trahi sur des promesses non tenues et aussi son incompétence à sortir le pays de ce gouffre socio-économique » ; que « un heureux bond soit orchestré pour permettre de récolter de l’argent frais nécessaire à la relance de l’économie nationale car, ce qui est pratiqué au sein de l’UEMOA ne permet seulement que le paiement des salaires et non de résoudre les problèmes actuels et pour cela, il faut des compétences nécessaires pour le faire ».

Le CPPU recommande, en outre, que le « pouvoir fasse face à la grogne sociale, aux fanfarons et aux menaces des OSC (organisations de la société civile) qui écorchent l’image du pays à l’international et tuent l’économie par la fuite d’investisseurs étrangers et nationaux », « l’épurement de la dette intérieure pour permettre de faire tourner l’économie », tout comme prône-t-il également de maximiser sur « la stabilité et la sécurité comme fer de lance du développement », « l’assainissement du milieu politique et une revue de la diplomatie qui piétine », la « poursuite des réformes constitutionnelles entamées par la transition afin de redonner confiance et assurance au peuple » et « mettre fin aux nominations fantaisistes dont les résultats ne sont profitables qu’aux promus et à leurs proches et au non au peuple ».

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