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« On ne peut pas dire que le Burkina est pauvre, ce n’est pas vrai. C’est parce qu’on ne travaille pas assez », estime le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba

Publié le lundi 26 septembre 2016 à 23h27min

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 « On ne peut pas dire que le Burkina est pauvre, ce n’est pas vrai. C’est parce qu’on ne travaille pas assez », estime le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba

Sur initiative de la Coordination des Mouvements et associations pour la vulgarisation du programme du Président, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a entamé une tournée d’explication du PNDES dans les chefs-lieux de région. Ce périple, qui va s’étaler du 10 septembre au 16 octobre 2016, a conduit le chef du gouvernement le samedi, 24 septembre à Gaoua dans la région du Sud-ouest. Bien avant, M. Thiéba a échangé la veille à Léo avec ses « camarades » députés du MPP, à la faveur de leurs deuxièmes journées parlementaires. Paul Kaba Thiéba et ses interlocuteurs en ‘’langage direct’’…

A Léo (dans la province de la Sissili, région du Centre-ouest) avec les députés du parti au pouvoir comme à Gaoua (dans le Sud-ouest) avec les forces-vives, Paul Kaba Thiéba a eu le même discours et la même verve sur son sujet, dans l’esprit de ‘’mettre tout le monde sur une longueur d’onde’’. Dans un style de cours magistral, il plante le décor en décrivant le contexte économique du Burkina, de 1960 à ce jour. Le Premier ministre s’est voulu sans équivoque : les politiques de développement mises en œuvre depuis les indépendances n’ont pas permis de réduire significativement la pauvreté et les inégalités sociales. Selon ses explications, ces politiques se sont révélé théoriques que pratiques, tant les résultats n’ont pas été à même de répondre aux attentes. A titre illustratif, Paul Kaba Thiéba soutient que la croissance moyenne du PIB (produit intérieur brut) de 2003 à 2013 a été de 6%. Une croissance qui n’a pas permis, selon lui, de venir à bout de la pauvreté et des inégalités sociales. Pire, ajoute-t-il, l’on a assisté à une « institutionnalisation » de la corruption sous l’ère Compaoré. Face aux « échecs » des politiques antérieures, il faut avoir, tire-t-il, le courage de changer le fusil d’épaule. D’où le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) qu’il va ensuite décliner dans ses grands axes à savoir « la bonne gouvernance », le « capital humain » et la « transformation structurelle de l’économie ».

Le PNDES, rappelle M. Thiéba, c’est 15 400 milliards dont 8 400 milliards pour les investissements. Un plan qui accorde une place importante à l’emploi des jeunes, rassure le communicateur, Paul Kaba Thiéba pour qui, il était également important d’avoir cet échange avec « les camarades députés » pour voir la meilleure façon d’approcher cette question et comment le PNDES traite cette préoccupation relative aux jeunes.

« Je ne connais pas un pays au monde qui se soit développé avec l’argent des autres »

« Le diagnostic a montré que le problème de fond de l’emploi des jeunes, de la lutte contre la pauvreté, contre les inégalités sociales, est la productivité et la compétitivité. (…) », a affirmé le chef du gouvernement, abordant sur ce point, la question du capital humain (la formation dans tous ses compartiments). Pour le Premier ministre, « tant que les problèmes qui bloquent la croissance ne sont pas réglés…, ça ne changera rien. Les analyses économiques sont claires. Même si on déverse des centaines de milliards de FCFA par avion, par hélicoptère sur le Burkina, ça ne changera rien ». Selon lui, le diagnostic montre aussi un problème structurel qui touche au capital humain, « une insuffisance de main-d’œuvre qualifiée ». La jeunesse est une richesse mais, à condition qu’elle soit qualifiée, jauge-t-il. Dans cet esprit, le Premier ministre a également parlé de la nécessité pour les Burkinabè d’avoir une vision, d’être déterminés et surtout d’accepter consentir le sacrifice au service du développement. Chacun à son niveau. « On ne peut pas dire que le Burkina est pauvre, ce n’est pas vrai. C’est parce qu’on ne travaille pas assez. (…). », estime Paul Kaba Thiéba avant d’exhorter : « On ne peut pas bâtir une nation sans sacrifice. Toutes les nations qui ont été bâties l’ont été sur le sacrifice de générations ». Fort de cette conviction, le Premier ministre a rassuré, face à certaines inquiétudes soulevées par des forces-vives à Gaoua, que le PNDES ne connaîtra pas le même sort que ses prédécesseurs (référentiels de développement).

‘’Le gouvernement sait où il va …‘’

Mais à condition que, engage-t-il, les Burkinabè sachent l’avenir qu’ils veulent réserver au pays et retroussent les manches. C’est pourquoi, parlant de mobilisation des ressources, le Premier ministre reste persuadé que les efforts commencent d’abord à l’interne avant un quelconque appui extérieur. ‘’Personne ne vous prendra au sérieux si vous-mêmes, vous n’êtes pas à mesure de faire des efforts’’, dit-il en substance avant de préciser : « Je ne connais pas un pays au monde qui se soit développé avec l’argent des autres ». En clair, Paul Kaba Thiéba appelle chaque Burkinabè à l’effort fiscal, chacun au prorata de ses moyens. « Au Burkina, on ne paie pas d’impôt, alors que si vous allez demander l’appui sans effort, personne ne va vous écouter. On revendique mais personne ne veut payer ses impôts dans ce pays », soulève le Premier ministre. Dans le même ordre, il rassure le contribuable que ses efforts ne seront pas vains ; indexant, entre autre, les dispositions anti-corruption récemment érigées par le Conseil national de la Transition et « la tolérance zéro » en matière de corruption prônée par le Président Roch Kaboré. « Aujourd’hui, nous avons une fenêtre historique avec la présence au pouvoir du Président Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir, qui est un patriote, qui aime son peuple, qui est proche de son peuple, qui est un homme humble et simple et qui veut transformer son pays », insiste Paul Kaba Thiéba. A l’en croire, le gouvernement sait où il va, car ayant opté pour une gouvernance de type nouveau pour asseoir un développement durable.

‘’ Qu’est-ce que nous voulons ? Réformer courageusement notre économie et mettre notre pays sur un chantier de croissance forte et durable ou prolonger les politiques mises en place jusque-là et ‘’endormir’’ l’économie. Si nous voulons faire comme les autres, on ne fait pas de réformes de fond ; on se contente de faire comme Blaise Compaoré le faisait, distribuer … et faire des choses de gauche à droite ; tout le monde sera content, l’argent circule. Mais, dans le fond, l’histoire nous le dira… », soumet le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba.

Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
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