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Récurrence des incidents environnementaux au Burkina Faso : Comment faire face aux enjeux de la pollution ?

Publié le lundi 26 septembre 2016 à 13h15min

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Récurrence des incidents environnementaux au Burkina Faso : Comment faire face aux enjeux de la pollution ?

Encore un reportage choc sur une tragédie environnementale. Un troupeau de plus d’une centaine de bovins fauchés au cours de leur traversée. Une véritable hécatombe qui ne laisse personne indifférent. On ne sait pas encore trop sur les causes de cette tragédie, le saura-t-on jamais ? Comme les fois précédentes, on annonce que des analyses de laboratoire sont en cours afin de nous situer sur cette question. En attendant les hypothétiques résultats de ces analyses, les pesticides sont pointés du doigt comme étant à l’origine de cette catastrophe.

Les incidents d’intoxication en masse d’animaux sont en passe de devenir un phénomène récurrent au Burkina Faso. En Avril dernier, une mortalité massive de poissons observée au niveau du fleuve Mouhoun avait défrayé la chronique. Ces incidents soulèvent de plus en plus de fortes inquiétudes au sein des populations. Ces inquiétudes sont en lien avec les risques que les substances chimiques rejetées dans l’environnement pourraient avoir pour la santé humaine.

Invité en tant que spécialiste de questions environnementales au JT de 20h de la TNB le dimanche 21 Août, et à la RTB le 27 Août 2016, l’essentiel des questions qui m’ont été adressées au sujet des pesticides confirment assez bien cette inquiétude grandissante : la santé des populations n’est–elle pas menacée par l’usage massif de ces produits chimiques souvent prohibés ? Peut–on réduire voir supprimer l’usage de ces pesticides ? Y a –t-il une réelle prise de conscience environnementale sur ces menaces graves ? Quelles solutions peut–on aujourd’hui apporter à ces phénomènes d’intoxications récurrentes ?

Le problème de fond qui se pose ici est celui des enjeux entourant la question de la pollution due aux activités humaines : comment y faire face ?

Deux secteurs d’activité en pleine expansion au Burkina sont souvent mis en cause lors des incidents environnementaux : la culture du coton et l’extraction minière. L’agriculture intensive du coton, responsable d’épandage massif de pesticides est reconnue très polluante pour l’environnement. L’industrie minière, en plus de déversement accidentels de produits chimiques, produit et disperse de nombreux déchets dont les métaux lourds (arsenic, plomb, nickel…)qui exposent l’environnement à la pollution.

Dans cet essai, je traite des enjeux de la pollution au Burkina Faso, en m’appuyant sur ces deux secteurs d’activité en pleine croissance.

J’expose, dans une première partie (I), les enjeux qui entourent l’utilisation des pesticides par l’agriculture intensive au Burkina Faso. Après un bref rappel sur les types de pesticides ainsi que les risques potentiels induits par ces substances sur la santé humaine et environnementale, j’évoque les insuffisances dans la gestion des pesticides au Burkina.Je conclue en appelant au renforcement de notre dispositif de veille en vue d’une meilleure protection de la santé publique et celle de l’environnement.

Dans un autre écrit (II), j’examinerai les conséquences de l’exploitation minière sur la santé humaine. La question de la présence et de la mobilisation de l’arsenic dans l’eau de boisson et les potentielles conséquences sanitaires induites me servira d’exemple.

I. Épandage de pesticides par l’agriculture intensive du coton au Burkina : une menace grave et silencieuse

Avant le boom minier, le coton était le premier produit d’exportation du Burkina Faso avec plus de 65 % des exportations. L’agriculture intensive du coton qui a connu un essor à partir des années 1990 a souvent défrayé la chronique du fait d’incidents environnementaux que l’on attribue à tort ou à raison aux rejets de pesticides qui l’accompagne. Le dernier incident en date rapporté par les médias en Août et portant sur une mortalité massive de bovins à l’est du pays, a encore jeté la suspicion sur les pesticides.

Je ne dispose d’aucune donnée me permettant d’imputer ou non cet incident (bien que survenu en zone agricole) à l’usage des pesticides. Toutefois, la culture du coton avec son potentiel élevé de déversement de polluants dans l’environnement représente un enjeu de santé publique auquel on doit accorder une attention de la plus haute importance. En effet, les effets des pesticides sur la santé humaine et environnementale sont généralement chroniques et apparaissent à long terme mais graves. Il n’est donc pas évident pour les populations de savoir que ces substances présentent des enjeux de santé publique.

Quels sont les enjeux liés à l’usage et au rejet de pesticides par l’agriculture ? Quelle est l’ampleur du phénomène au Burkina ? Que fait-on pour faire face à ces enjeux ? Quelles seraient les mesures à prendre pour une gestion efficiente et durable de l’environnement ?

Une grande diversité de pesticides.

Le terme pesticide regroupe un ensemble de substances destinées à repousser, ou à détruire des organismes (plantes, animaux) considérés comme indésirables ou nuisibles.Développés dans les années 1940, après la 2e guerre mondiale, les pesticides sont épandus sur les cultures pour les débarrasser des mauvaises herbes (herbicides), des champignons (fongicides) ou des insectes nuisibles (insecticides) afin d’optimiser les rendements.

Malheureusement, lors de l’épandage une partie de ces pesticides est perdue dans l’atmosphère (dû au caractère volatile de ces substances), soit lors de leur application, soit par évaporation ou par envol à partir des plantes ou des sols sur lesquels ils ont été répandus. Dispersés par le vent (parfois loin de leur lieu d’épandage), ils retombent avec les pluies et sont à l’origine d’une contamination des cours d’eau, des nappes d’eau souterraines (ruissellement et infiltration), des sols et de l’air (1).

Les pesticides de première génération étaient des substances chimiques appartenant à la famille des organochlorés (hydrocarbures chlorés). On le sait, l’eau de chlore possède de remarquables propriétés désinfectantes et oxydantes ! Le fameux DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) est un digne représentant de cette famille.

Dans les années 1940-1970, les caractéristiques d’un bon pesticide se résumaient à sa toxicité inhérente (sa nature de poison), sa persistance (c’est-à-dire sa stabilité ou capacité à demeurer longtemps dans le milieu sans se dégrader) et sa capacité de bioaccumulation (c’est-à-dire sa faculté à se stocker dans les tissus des organismes vivants).

Ces pesticides de première génération se sont révélés très dangereux par leurs effets secondaires et certains se sont vus interdire d’utilisation. Pour les remplacer, une panoplie de produits moins persistants fut élaborée : les organophosphorés, les carbamates, les pyréthrinoides et autres herbicides organiques de synthèse.

Effets des pesticides sur la santé humaine et environnementale

En principe, les pesticides sont censés cibler les espèces végétales ou animales à détruire. Cependant, en se dispersant et en interférant dans des processus fondamentaux du métabolisme (photosynthèse, croissance, reproduction, etc.), ils ne sont jamais véritablement sélectifs. Nombreuses sont les études qui montrent aujourd’hui leur toxicité sur l’être humain, la faune et la flore.

o Effets des pesticides sur la santé humaine

Les effets potentiels liés à l’exposition aux pesticides chez les humains comprendront l’empoisonnement de tissus sensibles, des perturbations endocriniennes et des risques élevés de malformations congénitales et de cancers.
S’agissant des risques de malformations, en cette année 2016 au Brésil, la multiplication des cas de malformations congénitales de microcéphalies notifiées chez des nouveaux nés, initialement imputée à l’épidémie du virus Zika semble plutôt en lien avec l’utilisation d’un pesticide : le Pyriproxyfen de la firme japonaise Sumitomo Chemical (un partenaire de Monsanto) injecté dans le réseau d’eau potable afin de lutter contre la prolifération du moustique-tigre, vecteur de la dengue (2).

Aux États-Unis d’Amérique, une étude conduite par une chercheure du MIT (Massachussetts Institute of Technology), note une corrélation entre l’augmentation de l’usage du glyphosate (principe actif de l’herbicide Roundup) sur les cultures de maïs et de soja et l’augmentation de l’autisme, une maladie neurologique invalidante. Cette étude prédit que « d’ici 2025, la moitié des enfants nés aux Etats-Unis seront diagnostiqués autistes » (3).

Par ailleurs certains pesticides présenteraient des effets néfastes sur le système endocrinien des animaux y compris des humains. L’éventualité qu’ils puissent être à l’origine d’un dérèglement du système reproducteur des animaux, ou puissent entrainer des perturbations du fonctionnement de l’organisme suscitent de graves inquiétudes.

Enfin, le lien entre la fréquence du développement de la maladie de parkinson et l’utilisation de pesticides semble se confirmer (4).

o Effets des pesticides au niveau environnemental

La disparition d’insectes utiles, voire indispensables à l’agriculture (abeilles, bourdons et autres pollinisateurs) est un fait observable. Malgré les études scientifiques souvent contradictoires, le rôle des pesticides dans cette catastrophe est maintenant établi.

De par le monde, les abeilles désertent leurs ruches et disparaissent par milliers. Ce phénomène qualifié de désastre écologique, menace aujourd’hui l’agriculture et par là même la survie de l’humanité. En effet, 80 % des plantes à fleurs seraient dépendantes de ce type d’insectes pour leur reproduction et donc pour leur survie. Les cultures maraîchères et fruitières dépendent par exemple à 90 voire 100 % des abeilles. Leur disparition menace donc directement notre alimentation. Ces dernières années, les États-Unis ont dû importer massivement des abeilles d’Australie pour leurs vergers de pommes et leurs champs de myrtilles (5). L’abeille est une bonne sentinelle de l’environnement et sa disparition traduirait bien l’état de la planète en ce début de XXIe siècle.

Certes, des causes multifactorielles sont répertoriées dans l’effondrement des colonies d’abeilles mais les pesticides y joueraient un rôle majeur. Ces substances affectent le système nerveux des insectes. Les abeilles sont affaiblies par tous les insecticides (Pyréthroïdes, néonicotinoïdes …) et deviennent par exemple incapables de retrouver leur ruche. Les cultures OGM produisant elles-mêmes leur insecticide comme le coton Bt de Monsanto, sont source d’empoisonnement pour les pollinisateurs.

Face à cette contamination des différents compartiments de l’environnement par les nombreuses substances chimiques émises par l’agriculture intensive, des mesures de prévention de leurs impacts potentiels sont nécessaires pour assurer la protection des écosystèmes et la santé humaine. Ainsi, la santé environnementale est désormais un volet de la santé publique. La règlementation sur les pesticides en vue de minimiser les risques s’est renforcée dans plusieurs États. Des efforts sont faits dans beaucoup de pays pour réduire leur utilisation. À titre d’exemple, le DDT très utilisé dans les années 40 dans les luttes anti vectorielles a été dénoncé pour sa cancérogénicité et sa reprotoxicité, interdit d’utilisation depuis les années 70 et classé dans la liste noire des polluants organiques persistants de la Convention de Stockholm 2001. Malgré cette interdiction, le DDT et bien d’autres organochlorés de sa famille comme l’endosulfan, la dieldrine sont encore largement utilisés dans les pays tropicaux et continuent à polluer l’environnement.
Pour promouvoir le développement durable, de nombreux pays se sont dotés de politiques respectueuses de l’environnement, la surveillance environnementale comme outils de détection rapide de la pollution et les évaluations environnementales se sont développées contribuant ainsi à rassurer les populations quant à la protection de la santé humaine et environnementale.

Que fait le Burkina Faso dans ce domaine pour prévenir les pollutions ?

En matière de protection environnementale, le Burkina Faso dispose d’un certain nombre de lois, conventions, règlements, normes, décrets et arrêtés. Les textes de règlementation et de gestion des pesticides au Burkina sont codifiés par le Comité Sahélien des Pesticides (CSP), un organe du CILSS (Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sècheresse au Sahel)dont le Burkina Faso est un État membre.En 2015, plus de 300 formulations de pesticides sont homologués par le CSP. Au niveau opérationnel, le ministère en charge de l’agriculture dispose de directions chargées du contrôle de la qualité des pesticides, de la surveillance du territoire et de leur utilisation optimale, en somme, de la gestion des pesticides.

En dépit de cette règlementation, des produits prohibés appartenant à la famille des organochlorés et organophosphorés (dénoncées pour leur dangerosité) sont encore largement utilisés. La présence frauduleuse de ces produits (très efficaces mais dangereux) à l’intérieur du pays est un pied de nez fais aux services de contrôle et de surveillance du territoire en matière de pesticides. À cela il faut ajouter les produits périmés ou stockés dans de mauvaises conditions qui sont écoulés comme du sel hors de tout contrôle et dans l’indifférence générale.

Le monde rural laissé à lui-même !

Dans un écrit très édifiant de Mr MadiKebre parut au journal le pays du 13 septembre 2016, au sujet de la vente et de l’utilisation des pesticides (6), il est clairement rapporté que les pesticides dans certaines localités du Burkina constituent un business très lucratif mais dont la vente et l’utilisation semblent très peu encadrées. L’auteur rapporte : « On peut voir les pesticides exposés partout dans les artères de la ville de Nouna, aux petits marchés des villages, les lieux de réjouissance populaire, les boutiques, les kiosques, les librairies, à côté des restaurants, et même des buvettes sont des lieux par excellence qui servent à écouler ces produits chimiques à haut risque. »

Ce constat, je l’ai aussi personnellement fait dans la localité de Samandéni en 2015 au point où je me demandais s’il existait une règlementation sur les pesticides au Burkina Faso ? Peu importe la réponse, il est loisible de constater sur le terrain, en milieu agricole, une insuffisance (si ce n’est pas un euphémisme) de l’encadrement sur l’utilisation des pesticides : Prolifération des points de vente, écoulement de produits prohibés et désuets, entreposage non sécuritaire, absence d’étiquetage, usage non conforme à l’étiquetage, manque d’équipement de protection individuel lors des épandages, mauvaise gestion des contenants….

Lors de l’émission interactive en moré « Tond zoulosseyidgri » de la RTB sur la question des pesticides le 27 Aout 2016, il nous est revenu que les producteurs ne bénéficiaient pas systématiquement de matériel de protection avec les kits que leur livre la Sofitex dans le cadre des campagnes agricoles du coton. Certains producteurs des plus informés en réclamaient et suggéraient mêmes que ce matériel fasse parti obligatoirement des kits fournis aux producteurs.

« Très peu d’agriculteurs savent les dangers que représentent ces produits pour leur santé et l’ensemble de la communauté », fait observer Mr Madi Kebré dans son écrit ci-cité. Cela explique pourquoi, « ces produits toxiques sont gardés à l’intérieur des maisons d’habitation et dans les boutiques. Les emballages des pesticides sont même utilisés dans les ménages ».

Dans ce contexte d’utilisation peu responsable des pesticides au Burkina, il faut craindre pour la santé de nos braves producteurs mais aussi des populations dans leur ensemble. Les cas d’intoxications aigues rapportées chez les producteurs n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les effets chroniques de ces composés en font une menace grave et silencieuse. Une menace grave et silencieuse et pourtant, les efforts du gouvernement ne semblent pas refléter la gravité de la situation : Les paysans tout comme les commerçants qui écoulent ces substances dangereuses, sont laissés à eux-mêmes.

Il est pourtant de la responsabilité du gouvernement, de protéger la santé humaine et environnementale en réduisant au minimum les risques associés à l’utilisation des pesticides tout en permettant aux Burkinabè d’avoir accès aux outils de lutte antiparasitaires dont ils ont besoin pour l’agriculture.

Conséquences de l’utilisation désastreuse des pesticides au Burkina

Malgré cette utilisation peu responsable des pesticides en milieu agricole, peu de données sur les impacts de ces pratiques sur notre environnement sont disponibles. Pourtant, des études épidémiologiques, et écotoxicologiques sont nécessaires afin d’évaluer les impacts de l’agriculture intensive sur notre environnement et sur la santé humaine. Ces études sont même nécessaires pour donner plus de crédibilité aux travaux du CSP qui s’occupe de l’homologation des pesticides. De même l’élaboration des normes de rejets de substances dans les milieux récepteurs repose sur une bonne compréhension du devenir de ces substances dans lesdits milieux. On peut bien sûr se contenter d’extrapolations en utilisant des données de la littérature, mais le mieux est de travailler à avoir accès à des informations indépendantes pour supporter nos décisions.

Pour l’instant, seuls quelques travaux d’universitaires donnent un aperçu des impacts de l’utilisation des pesticides sur l’environnement. Ils rapportent une contamination de la nappe phréatique par des organophosphorés en zone cotonnière (7) ainsi que des sols agricoles et de quelques produits de grande consommation au Burkina Faso (8,9). Un programme national de surveillance de ces substances dangereuses dans l’environnement sera la bienvenue.

Comment faire face aux enjeux de l’utilisation des pesticides ?

Le discours sur l’environnement ne doit pas être un discours dont le seul but est de contenter les bailleurs de fonds. Il doit traduire notre sincère préoccupation face à un enjeu majeur de notre civilisation.

Au regard de l’intensification de l’agriculture et de l’utilisation peu responsable des pesticides en milieu agricole l’élaboration d’un code de gestion des pesticides est d’une nécessité impérieuse. Il n’est pas acceptable que les pesticides soient utilisés dans « les alentours des maisons, les terrains de football, les jardins, les vergers, les espaces vides des services, les abords des ruelles » comme le rapporte Mr Madi Kebre dans le journal Le Pays.

On peut faire beaucoup mieux pour réduire les incidents environnementaux dus aux pesticides, protéger nos écosystèmes et lever les inquiétudes sur les dangers qui pèsent sur la santé publique. Pour cela, il faudra améliorer la gestion des pesticides en milieu agricole, renforcer la législation et la règlementation, promouvoir une éducation relative à l’environnement, instaurer la surveillance environnementale ainsi que les évaluations de risques environnementaux associés aux polluants afin d’informer le public et d’anticiper la prise de mesures préventives.

o Mieux encadrer l’utilisation des pesticides

L’ignorance est au cœur de l’usage peu responsable des pesticides dans nos zones rurales. Le code de gestion des pesticides doit accorder une place importante aux questions de formation, de certification.et aux mesures de protection des ressources en eau.

Une éducation relative à l’environnement bien suivie devrait nous permettre de faire des avancées dans ce domaine, mieux que la surveillance et la répression des fraudes.

En s’inspirant du modèle mise en place par le ministère de la santé, des auxiliaires agronomes (désignés par chaque village) pourraient bénéficier de cours dans des centres de formation afin d’aider les producteurs qui utilisent les pesticides.

Les paysans et les commerçants (y compris ceux des points de vente) doivent être formés et certifiéspour faire en sorte que les produits soient achetés et utilisés de façon responsable. Pour bénéficier de certificat, il faudrait faire la preuve de connaissances minimales sur les risques de l’utilisation des pesticides sur la santé humaine et environnementale.

o Renforcer les analyses environnementales

La récurrence des incidents environnementaux est inacceptable ! L’époque où une mortalité d’animaux renvoyait un signal d’alerte d’un danger environnemental imminent est maintenant révolue. Lorsque les effets de la pollution s’expriment en termes de mortalité d’animaux (dommage imparable), il est souvent tard d’agir. Les outils d’un diagnostic précoce sont maintenant disponibles, et il est possible de détecter les changements induits par l’exposition aux polluants au niveau environnemental et cela à tous les échelons d’organisation de la vie : du niveau cellulaire jusqu’aux écosystèmes. Oui une surveillance épidémiologique s’impose, notamment pour les populations les plus sensibles comme les enfants ou les femmes enceintes,il faut aussi surveiller et règlementer chacune des substances utilisée dans notre environnement et qui est susceptible de présenter un intérêt toxicologique et écotoxicologique majeur. Les instances gouvernementales doivent s’ajustent à cette nouvelle exigence.

Conclusion

Nous pouvons renforcer notre expertise dans le domaine des analyses environnementales, renforcer les capacités techniques de nos structures de recherches (universités, centre de recherche) pour avoir accès à des informations indépendantes pour supporter nos décisions.
Au regard des pressions diverses qui s’exercent sur notre environnement, la lutte contre la pollution apparait comme un enjeu majeur auquel il faut faire face pour promouvoir un développement durable. Dans la suite de cet écrit, j’examine cet enjeu à travers une analyse de risque induit par l’exploitation minière.

À suivre : « Exploitation minière au Burkina Faso : des mesures urgentes pour protéger la santé humaine et environnementale ».

Ousséni Ouédraogo, Ph.D., Toxicologie de l’environnement, enseignant-chercheur université Ouaga 1, Pr Joseph Ki-Zerbo. Courriel : ousseno@yahoo.fr

Références consultées

1. http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/06_pollution.htm

2. http://www.mondialisation.ca/le-virus-zika-ne-provoque-pas-de-malformations-congenitales-mais-les-produits-utilises-pour-le-combattre-probablement/5539488

3. http://www.mondialisation.ca/lautisme-favorise-par-les-pesticides-monsanto-pointe-du-doigt/5449563

4. Brown T.P., Rumsby P. C., Capleton A. C., Rushton L. and Levy L. S. (2006). Pesticides and Parkinson’s desease. Is there a link ? Environmental Health perspectives, 114 :2 156-164.

5. http://www.mondialisation.ca/la-disparition-des-abeilles/9275

6. http://lepays.bf/vente-illicite-utilisation-incontrolee-pesticides-couteau-a-double-tranchant-monde-agricole/

7. Tapsoba K. H et Bonzi-Coulibaly Yvonne, (2006). production cotonnière et pollution des eaux par les pesticides au Burkina Faso, J. soc. Ouest-Afr. Chim. 21 87-93

8. Savadogo P. W., Traoré O., Topan M., Tapsoba K. H., Sédogo P. M. et Bonzi-Coulibaly L. Y., (2006). Variation de la teneur en résidus de pesticides dans les sols de la zone cotonnière du Burkina Faso. Journal Africain des Sciences de l’Environnement, 1, 29-39.

9. Nebie R.C. Yameogo T. R. et Sie SIB F. (2002). Résidus de pesticides dans quelques produits alimentaires de grande consommation au Burkina Faso ; Bulletin d’information de la SOACHIM N°4 68-78.

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