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Festival de Cannes : <I>Delwendé</I> de Saint-Pierre Yaméogo représente l’Afrique

Publié le mardi 17 mai 2005 à 10h56min

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Ma participation est due au mérite. J’ai tourjours travaillé depuis que je fais ce métier pour etre distingué dans les grands festivals parmi mes confrères mondiaux. Je suis à Cannes, je suis assez fier et assez content, j’ai travaillé pour. ; foi de Saint-Pierre Yaméogo dont le dernier film, Delwendé représente l’Afrique à la 58è édition du festival.

De quoi est-il question dans votre film Delwende ?

Il y a des traditions africaines qui n’évoluent pas. On ne peut pas, en 2005, construire des en plein Ouagadougou pour héberger des femmes victimes d’une tradition. Cette tradition est perpétuée par des hommes, qui sont dénonçables à ce titre.

Je me dis qu’il est inconcevable d’accuser les personnes les plus faibles, à savoir des vielles femmes, d’être des "mangeuses d’ames". Je ne sais pas comment on peut manger une âme. Toujours est-il que ces personnes sont accusées, parce qu’elles sont seules, sans personne pour les défendre...

On n’accuse pas par exemple la mère de quelqu’un qui a les moyens de se défendre ou la mère d’un chef. La sorcière est toujours une personne seule, abandonnée, et qu’on devrait plutot protéger, mais que malheureusement tout le monde lâche et on construit des "camps de concentration" pour les héberger. Cela m’a indigné et j’ai essayé de dénoncer cette tradition-là.

Ce film n’est pas encore sorti en Afrique. Vous avez voulu en réserver la primeur à Cannes ?

Non, je l’avais réservé pour le Fespaco. Il n’y était pas mais je suis content qu’il fasse sa première dans le plus prestigieux des festivals du monde qu’est Cannes.

Ce film est-il en compétition ?

Ce film est en compétition dans la section mais pas dans la compétition officielle. Ma place y était et j’ai accepté, je la défends.

Comment voyez-vous la participation africaine à Cannes cette année.

La participation africaine dépend du niveau de la production aricaine. On n’a pas de production, l’Afrique ne produit pas de films.. On ne peut donc pas accuser le Festival de Cannes de ne pas sélectionner un cinéma qui n’existe pas.

Nous faisons des films avec bouts de ficelles parce qu’il n’y a pas une politique de production. On ne peut pas concurrencer les gens qui ont de gros moyens, qui font des films de très haute qualité. Le Festival de Cannes a raison. Si je prends l’exemple du football, c’est comme si une équipe sans moyens voulait participer à la coupe du monde du football. Si on veut aller à Cannes, il faut une politique de production.

Y a-til d’autres films à ce festival ?

Non, je suis le seul Africain pour l’instant en tout cas.. et c’est là où le bât blesse. Si on ne produit pas, on ne peut demander à ce qu’on sélectionne n’importe quoi. C’est dommage mais l’année dernière c’était un seul film, cette année un seul. On n’espère que l’année prochaine il y aura d’autres films.

Interview réalisée par samuel Kiendrébéogo
La Voix de l’Amérique (www.voanews.com)

P.-S.

Voir le site officiel : http://monsite.wanadoo.fr/delwende/

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Vos commentaires

  • Le 18 mai 2005 à 23:14, par Nogo En réponse à : > Festival de Cannes : <I>Delwendé</I> de Saint-Pierre Yaméogo représente l’Afrique

    A première vue c’est une raison d’être content que de voir son compatriote honoré à Cannes mais il est quand même bizarre qu’un film qui n’a pas été rétenu pour le Fespaco le soit pour CAnnes qui est sensé être beaucoup plus international. Quand on lit le résumé du film on comprend peut être mieux pourquoi. D’abord M. Yameogo dénonce de mauvaises traditions africaines à savoir des gens qui accusent d’autres de sorcellerie et les chassent du village, ce qui est légitime mais je me doute bien que ce soit la "démolition des traditions africaines" qui qui a été déterminante pour sa présence à Cannes.
    Ainsi ça serait plus facile de confirmer les préjugés négatives qu’ils avaient déjà sur les africains (sauvages au stade primitif). Présenter une réalité dont on n’a pas à être fier c’est bien mais privilégier cette réalité exclusivement au détriment des autres c’est un choix qui n’est pas neutre de sens, voir même révelateur de ce qu’est la mentalité "politiquement correcte" de Cannes et de ceux qui l’organisent.

    • Le 21 mai 2005 à 23:50, par BURKINBI En réponse à : > Festival de Cannes : <I>Delwendé</I> de Saint-Pierre Yaméogo représente l’Afrique

      BRAVO...BRAVO...MILLE FOIS BRAVO...T’ES UN VRAI FILS DU FASO UN HOMME INTEGRE...ET OUI...JE PARTAGE ENTIEREMENT TON ANALYSE...L’occident se complait dans sa vision BORNEE de l’Afrique si bien que tout ce qui met en valeur l’Afrique ne l’interesse pas !!!
      Elle préfère l’Afrique qui n’évolue pas...je respecte Saint-Pierre Yaméogo mais, je ne vois pas en quoi son film est meilleure que SYA LE REVE DU PYTHON, la NUIT DE LA VERITE, OUAGA SAGA, Etc...C’est plutôt le sujet qui a joué en la faveur de ce choix...un film comme SYA avec un beau scénario et de belle facture ne saurait être retenu !!! trop parfait pour être Africain !!! Ouaga Saga et la Nuit de la Vérité qui mettent en évidence l’Afrique Contemporaine celle des contraste ne saurait être sélectionné car elle montre une image de l’Afrique moderne...Vivement une nouvelle génération de cinéaste orgueilleux pour prendre le relève et DONNER UNE IMAGE POSITIVE DE L’AFRIQUE A TRAVERS LE CINEMA...Rappel : Idrissa OUEDRAOGO est passé à Cannes avce son film YAABA...Un film du même genre !!!
      MESSIEURS LES CINEASTES PENSEZ A FAIRE DES FILMS QUI SE VENDENT ET CRACHER SUR CEUX QUI VOUS CONSEILLENT DE FAIRE DES FILMS ETHNOGRAPHIQUES SUR LE CONTINENT...NOUS SOMMES AU TROISIEME MILLENAIRE QUE LES NOSTALGIQUE DE L’AFRIQUE PRE-COLONIALE AILLENT FOUILLER DANS LES LIVRES D’HISTOIRE ET LAISSENT L’AFRIQUE AUX AFRICAINS !!!
      C’est à ce prix que le cinéma Africain deviendra une Industrie...Je tire mon chapeau à Boubacar Diallo...Avec des cinéastes de ce genre on est sur la bonne voie...RESPECT A IDRISSA OUEDRAOGO ET A SAINT PIERRE YAMEOGO DE GRANDS HOMMES !!!

      • Le 29 mai 2005 à 15:53, par coco En réponse à : > Festival de Cannes : <I>Delwendé</I> de Saint-Pierre Yaméogo représente l’Afrique

        Bonjour, je suis français et contrairement à ce que vous auriez pu croire je partage une partie de votre analyse à tout les deux.
        Cependant je crois aussi que le film de S.P Yaméogo n’a pas été séléctionné au Fespaco parce qu’il y a, au Burkina, derrière ce phénomène des mangeuses d’âmes un réel tabou et de nombreuses réticences faces au traitement de ce sujet dans les médias le cinéma ou autre...
        Je pense aussi que des film de ce genre sont utiles non pas pour faire un "simple" sujet ethnographique ( là je partage votre analyse) mais surtout pour dénoncer une dérives des croyances, car quel que soit l’endroit où se pratiques ces dérives, il aurait fallu en parler. Je pense donc que la séléction de ce film au festival de cannes est surtout dû au fond (la dénonciation de pratique inhumaines) et pas à la forme où à l’arrière plan ethnographique de ce film.
        Pour finir je ne pense pas que les occidentaux dont je fais partie, conçoivent les africains comme primitif ou sauvage, on a dépassé ce stade pour une grande majorité de la population et les occidentaux de moins de quarante ans dont je fais partie aussi n’ont pas connu l’époque coloniale et sont extrêmement nombreux à critiquer cette nostalgie et les comportements ridicules et idiots qui s’y rattachent.

        Conclusion, peut être que certaines personnes voient dans ce film un témoignage ethnographique dont on peut critiquer l’impact, mais d’autres y voient la dénonciation d’un phénomène inhumain important et assez recent au Burkina.
        Pour ma part j’espère que c’est cette vision du film que cannes a privilégié.

        Enfin autre chose mais qui n’a rien à voir, savez vous si Ouaga Saga sera disponible pour la france, ou bien en vente à Ouaga, car je n’ai pas eu la chance de le voir lorsque j’étais au Fespaco.
        Amicalement merci.

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