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Utilisation des pesticides : Des journalistes, comédiens et cinéastes sensibilsés

Publié le lundi 19 septembre 2016 à 23h23min

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Utilisation des pesticides : Des journalistes, comédiens et cinéastes sensibilsés

Les pesticides, qu’est-ce que c’est ? Comment les utiliser de façon raisonnable pour qu’ils ne créent pas plus de problèmes qu’ils n’en résolvent ? Quelles sont les dispositions législatives et règlementaires liées à leur gestion ? Voici autant d’interrogations qui ont trouvé réponses lors d’un atelier d’échanges organisé par la direction de la protection des végétaux au profit de journalistes, comédiens et cinéates, ce lundi 19 septembre 2016 à Ouagadougou.

Au Burkina Faso, l’utilisation abusive et incontrôlée des pesticides, même homologués, prend des proportions inquiétantes, de l’avis des experts de la protection des végétaux. Censés accroitre les rendements agricoles en détruisant les organismes considérés comme indésirables ou nuisibles, ces produits peuvent constituer des riques sérieux pour celui qui les utilise, le consommateur et l’environnement lui-même. La plupart des utilisateurs méconnaissent ou ignorent cela et les agriculteurs n’ont pas encore bien intégré les bonnes pratiques en la matière. Afin de toucher le maximum de Burkinabè, la direction de la protection des végétaux et du conditionnement (DPVC), structure technique de la direction générale des productions végétales du ministère en charge de l’agriculture, a organisé un atelier d’échanges avec des journalistes, comédiens et cinéastes afin qu’ils puissent être des relais auprès de la population.

"Nous ne sommes pas là pour faire la promotion des pesticides. Nous sommes des agents chargés d’informer sur les bonnes pratiques en matière d’utilisation des pesticides", a précisé M. Ouédraogo Dieudonné, Chef de service à la DPVC. Dans son exposé, il a fait remarquer que tout pesticide (insecticide, herbicide, mollucide, nématicide, etc) contient une matière active (poison) et des composés d’appoint. De ce fait, son utilisation nécessite des précautions particulières.

Tout traitement de plantes par les pesticides doit être justifiable, selon le communicateur car la présence d’un seul insecte amène certains agriculteurs à utiliser systématiquement des substances chimiques pour pulvériser leurs champs. Aussi, ajoute M. Ouédraogo, il est conseillé d’utiliser des pesticides homologués (liste à la fin de l’article) par le Comité Sahélien des Pesticides (CSP). L’homologation est de cinq ans mais avant, le produit peut bénéficier d’une autorisation provisoire de vente de trois ans renouvelables. . L’utilisateur ne doit pas oublier d’utiliser un pulvérisateur de bonne qualité et d’enfiler surtout son équipement de protection individuelle composé d’une combinaison, de casque, de lunettes, de masque à gaz, de gants et de bottes. A la fin de chaque opération, le communicateur a rappelé que l’utilisateur doit se laver les mains, sa combinaison aussi et mettre les emballages de pesticides restants dans un lieu sûr.

Il est indéniable que les pesticides, s’ils sont bien utilisés, augmentent les productions agricoles, limitent les irrégularités de productions, préservent la qualité des produits, mais les risques qu’ils présentent ne doivent pas être pris à la légère selon M. Ouédraogo Dieudonné. Des problèmes respiratoires dus à une intoxication par inhalation, des vomissements dus à une ingestion, les risques liés à l’utilisation des pesticides peuvent aller jusqu’au développement de cancers, à des malformations, à la mort. Malgré l’existence de la loi n°041/96/DDP du 8 novembre 1996 revisée en 1998, et la ratification de plusieurs conventions par le Burkina Faso, plusieurs pesticides non homologués inondent le marché. On en trouve à chaque coin de rue et à des prix dérisoires.

Selon Kambou Sansan Paul, l’un des combats actuels de la direction de la protection des végétaux et du conditionnement est de combler les lacunes de la loi à travers sa relecture afin de la rendre plus répressive. En attendant, le directeur de la DPVC, Moussa Ouattara a indiqué que la structure a entrepris des campagnes de formation et de sensibilisation au profit d’utilisateurs de pesticides et du fait de la porosité des frontières, des agents phyto sont postés au niveau des douanes, de l’aéroport, des gares ferroviaires, pour le contrôle des produits importés.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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