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Fidèle Bama, Directeur général de l’économie et de la planification (DGEP) : « L’Etat assume le leadership dans la définition et la mise en œuvre des politiques énergétiques »

Publié le mercredi 14 septembre 2016 à 21h23min

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Fidèle Bama, Directeur général de l’économie et de la planification (DGEP) : « L’Etat assume le leadership dans la définition et la mise en œuvre des politiques énergétiques »

Au Burkina Faso l’énergie a été retenue comme secteur d’appui au développement industriel par le président du Faso. Elle figure parmi les secteurs qui devront bénéficier des efforts du Gouvernement au cours de la période 2016-2018. Des études montrent que les inefficacités dans le secteur de l’énergie constituent un goulot d’étranglement de l’activité économique.

C’est pour trouver des solutions efficaces et efficientes, que la Direction générale de l’économie et de la planification (DGEP), structure chargée du pilotage stratégique de l’économie nationale, organise le samedi 17 septembre prochain une conférence publique sur le thème, « Energie et transformation structurelle de l’économie nationale : enjeux, défis et perspectives. » Deuxième du genre, cette conférence s’offre pour l’occasion de faciliter la réflexion et les échanges d’idées, entre des experts du monde des énergies et du patronat. A quelques jours de ce grand rendez-vous, le directeur général de l’Economie et de la Planification, Fidèle Bama, nous a accordé une interview. Ce fut l’occasion pour nous d’évoquer entre-autres, les raisons de la tenue de cette conférence, les objectifs poursuivis, les sujets à débattre, l’impact du déficit énergétique sur les activités économiques et le rôle de l’Etat dans la quête de solutions.

Monsieur le Directeur général, pouvez-vous nous situer le contexte dans lequel le ministère de l’Economie, des finances et du développement organise cette conférence ?

Tout d’abord, je voudrais rappeler que c’est en 2015 que le ministère a initié les Conférences publiques sur l’économie et le développement afin d’une part, de susciter des réflexions autour de certaines problématiques majeures et d’autre part, de déboucher sur des propositions probantes à même d’aider les décideurs dans les prises de décisions. L’exercice dont la première édition a été organisée le 30 octobre 2015, devait se tenir dans une périodicité trimestrielle mais certaines contingences liées notamment à la mobilisation des acteurs dans le processus d’élaboration du Plan national de développement économique et social (PNDES) n’ont pas permis de respecter cette programmation. En effet, le PNDES qui vient d’être adopté par le gouvernement se fixe comme objectif de transformer structurellement l’économie burkinabè, pour une croissance forte, résiliente, inclusive, créatrice d’emplois décents pour tous et d’accroissement du bien-être social. Il s’articule donc autour de trois axes, à savoir la réforme des institutions et la modernisation de l’administration ; le développement du capital humain et la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.

Il est important de souligner que le secteur de l’énergie de par sa transversalité et son impact apparaît comme un des secteurs clés de l’économie nationale. En effet, il ressort des analyses réalisées dans le cadre de l’élaboration du PNDES que "l’accès à l’énergie, notamment l’hydrocarbure, l’énergie renouvelable demeure une problématique assez importante pour les ménages et les entreprises au Burkina Faso ».

Par ailleurs, des études avaient déjà montré que les inefficacités dans le secteur de l’énergie constituent un goulot d’étranglement de l’activité économique et pénalisent lourdement nos opérateurs économiques. Pire, ces inefficacités contribuent à renchérir les coûts de production et grèvent la compétitivité de l’économie.

Pour ces raisons, l’énergie a été retenue comme secteur majeur d’appui au développement industriel et de ce fait, figure parmi les secteurs qui devront bénéficier des efforts du Gouvernement au cours de la période 2016-2018, dans l’optique d’engager véritablement la transformation structurelle au profit de nos secteurs économiques.

C’est l’ensemble de ces considérations qui ont motivé le choix du thème « Energie et transformation structurelle de l’économie nationale : enjeux, défis et perspectives. »

Quels objectifs, poursuivez-vous en choisissant d’aborder cette thématique ?

A travers cette conférence, la DGEP veut faciliter la réflexion et les échanges d’idées, entre des experts du monde des énergies et du patronat sur le sujet et leur permettre d’exercer une influence sur les politiques de développement.

En outre, il s’agit aussi de proposer des solutions durables en matière de production, d’approvisionnement et d’utilisation de l’énergie à moindre coût. Nous espérons également que les débats de cette conférence contribueront spécifiquement à poser un diagnostic sur les conditions de l’offre énergétique au Burkina Faso, les canaux d’approvisionnement et le système de production et à présenter les opportunités existantes. Ils devront permettre d’analyser les bonnes et mauvaises pratiques dans l’utilisation de l’énergie et de proposer des options de production et de consommation de l’énergie.

Quel est le public cible de cette conférence ?

Cette conférence est organisée à l’attention de tout citoyen, acteur de développement. Nous sommes tous concernés par cette question de l’énergie : le patronat, les chercheurs, les étudiants, les organisations de la société civile (OSC) , les ONG, les Partenaires techniques et financiers, les parlementaires, les cadres des administrations publiques et privés, les institutions d’enseignements supérieur et de recherche, les Collectivités locales, etc.

Pouvez-vous déjà nous décliner succinctement le profil des principaux animateurs de cette conférence ainsi que les personnalités qui y sont conviées ?

Cette édition de la Conférence publique sur l’économie et le développement est placée sous la présidence de Madame le ministre de l’Economie, des finances du développement et le parrainage de Monsieur le ministre de l’Energie, des mines et des carrières. Elle sera animée par d’imminentes personnalités qui sont en contact avec les réalités du terrain. Je citerais entres autres, Monsieur Pierre Claver DAMIBA, conférencier principal, consultant international, bien connu du monde intellectuel. Il est chargé de faire l’état des lieux des politiques énergétiques au Burkina Faso et d’établir le lien entre l’énergie et la structure de l’économie. A ces cotés, il y aura d’autres panélistes comme Monsieur Souleymane OUEDRAOGO, expert à la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL). Sa communication portera sur les offres présentes d’énergie, les canaux d’approvisionnement et le système de production énergétique du Burkina Faso ; Monsieur Ismaël Bachir OUEDRAOGO, Député à l’Assemblée nationale, Spécialiste des questions de l’énergie renouvelables lui donnera un aperçu des opportunités existantes notamment dans le domaine des énergies renouvelables. Nous aurons également à ce panel, un modérateur en la personne de Monsieur Bonoudaba DABIRE, Ancien Directeur général de l’économie et de la planification, ancien Ministre, ancien Député à l’Assemblée nationale. Monsieur DABIRE facilitera les échanges entre le public et les panélistes en vue de la synthèse des solutions optimales qui sortiront de cette rencontre.

Quelle est la responsabilité de l’Etat dans la recherche des solutions optimales au problème de l’énergie au Burkina ?

La question sera certainement évoquée par nos conférenciers mais d’ores et déjà je puis indiquer que l’Etat assume le leadership dans la définition et la mise en œuvre des politiques énergétiques. Il travaille notamment à la mise en place des conditions favorables au développement du secteur.

A quand la prochaine conférence et quelle en sera le thème ?

Notre souhait est de pouvoir organiser une troisième conférence avant la fin de l’année 2016. Mais cela dépend parfois de l’agenda des personnalités que nous voulons impliquer dans le débat. Nous avons identifié des domaines d’intérêts comme l’aménagement du territoire, la gestion foncière, l’exploitation minière, etc. Par ailleurs, les discussions de la première conférence nous enseignent sur la nécessité de faire une bonne analyse ex-post des solutions qui en ressortent afin de pouvoir formuler des recommandations judicieuses à l’autorité.

Compte tenu de ces paramètres, nous voulons reconduire la démarche que nous avons décidé de suivre à l’issue de cette première conférence et qui a simplement consisté à mieux circonscrire la proposition de thème, à identifier les personnes ressources qui vont animer la conférence avant d’annoncer des informations précises.

Quel est votre mot de la fin ?

C’est inviter tous les acteurs du développement qui sont intéressés par les questions de l’énergie, ceux qui veulent s’informer sur le sujet à faire le déplacement de la salle de conférences de la Direction générale de la Coopération le samedi 17 septembre 2016 à partir de 9 heures 30mn. Le débat est libre et toutes les propositions sont attendues.

Entretien réalisé par Zié Sibiri Dierra/Agence de presse DIGICOM

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