Gabon : Les manifestations contre la réélection d’Ali Bongo se poursuivent
Beaucoup de personnes s’y attendaient, la réélection d’Ali Bongo à sa propre succession ne s’est pas faite sans heurts. Quelques heures après l’annonce de sa victoire dans l’après midi du 31 août, des partisans de l’opposition sont descendus dans les rues, et ont mis le feu à l’Assemblée nationale du Gabon, à Libreville. De même, le QG de Jean Ping a été attaqué occasionnant deux morts et plusieurs blessés par balles. L’opposition a appelé à manifester ce jeudi en fin de journée. Le début d’un bras de fer ?
C’était prévisible ! Les gabonais ont passé une nuit chaotique après l’élection présidentielle qui a vu la défaite de Jean Ping face au président sortant Ali Bongo. L’Assemblée nationale a été incendiée dans la nuit de mercredi à jeudi. Egalement, le QG de Jean Ping a été pris d’assaut par les forces de sécurité. « Ils ont attaqué vers 1 heure. C’est la garde républicaine. Ils ont bombardé par hélicoptères puis ils ont attaqué au sol. Il y a 19 blessés dont certains très graves », a déclaré le candidat malheureux à la présidentielle par téléphone à l’Agence France presse (AFP), précisant qu’il n’était pas sur les lieux.
Et Alain-Claude Bilie-By-Nze, porte parole du gouvernement de préciser que l’assaut visait des criminels qui avaient incendié l’Assemblée nationale dans l’après midi. « Des personnes armées qui ont incendié le siège de l’A.N se sont repliées au QG de Jean Ping en même temps que des centaines de pilleurs et de casseurs », a-t-il déclaré à l’AFP. En moins de quelques heures, le bilan des émeutes est lourd. Plus de 200 pillards ont été arrêtés, a annoncé le commandant de la police nationale gabonaise. De même, l’opposition gabonaise affirme que six de ses leaders ont été arrêtés. Il s’agit de René Ndemezo’o Obiang, directeur de campagne de Jean Ping, Paul-Marie Gondjout, commissaire de la Cenap et sa femme Michèle Myboto, Zacharie Myboto, président de l’Union nationale, Didjob Divungi Di Ndinge, ex-vice-président du Gabon, et Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement Héritage et Modernité. Ce jeudi, les manifestations se sont poursuivies. En fin de journée, Libreville a encore connu plusieurs heures de tirs sporadiques. La capitale était pratiquement vidée de ses habitants, la plupart ayant préféré se terrer chez eux.
Manifestement les prochains jours s’annoncent mouvementés surtout quand on sait que le procès-verbal final au niveau de la plénière de la CENAP n’a été voté que par 4 voix pour, 1 contre et 3 abstentions. C’est une victoire très serrée qui rend ainsi ingouvernable le Gabon, au regard du faible différentiel (à peine 5000 voix) qui sépare les deux hommes. Du coup, cette victoire « problématique » vient encore accentuer davantage l’hostilité grandissante entre les deux ex-beaux-frères, depuis que Jean Ping a pris définitivement ses distances avec le Parti Démocratique Gabonais, il y a plus de deux ans.
Mais, les réactions internationales se multiplient. Cette élection gabonaise est scrutée de l’étranger. L’Union européenne, la France et les Etats- Unis, tous demandent la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. En France, le parti socialiste déclare dans un communiqué : « voilà plus d’un demi-siècle que la famille Bongo gouverne le Gabon. Une alternance serait signe de bonne santé démocratique et un exemple ». De son côté, l’Union européenne dénonce un manque de transparence de ces élections.
Aïssata laure G. Sidibé
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 2 septembre 2016 à 00:41, par GAMBO En réponse à : Gabon : Les manifestations contre la réélection d’Ali Bongo se poursuivent
L’UE, USA et la France n’on pas pourtant réagit de la même manière au Tchad et au Congo de DIBI et de SASSOU pourquoi ?
2. Le 2 septembre 2016 à 01:22, par WHISKY En réponse à : Gabon : Les manifestations contre la réélection d’Ali Bongo se poursuivent
J’ai comme impression que la méthode MPP qui consiste à mettre les pays à feu et à sang afin de s’en servir de l’ascenseur du chaos pour parvenir au pouvoir ne marchera pas au Gabon
3. Le 2 septembre 2016 à 02:36, par aol En réponse à : Gabon : Les manifestations contre la réélection d’Ali Bongo se poursuivent
J’ai déjà vu ce film " élection présidentielle" en 2011 seulement le cadre (pays) a changé autrement le scenario de début est le même, j’attends la fin de la bande cassette pour conclure.
4. Le 2 septembre 2016 à 09:28 En réponse à : Gabon : Les manifestations contre la réélection d’Ali Bongo se poursuivent
Et que dit ce machin nommé pompeusement "Union Africaine" ?Toujours aux abonnés absents.Triste organisme qui ne sert vraiment à rien
5. Le 2 septembre 2016 à 09:28 En réponse à : Gabon : Les manifestations contre la réélection d’Ali Bongo se poursuivent
L’histoire dit que Jean Ping était dans le camp de ceux qui refusaient ce que l’ex président Ivoirien Laurent K. GBABO demandait en son temps. C’est à dire recompter les chiffrages exprimés pour chacun des candidats.
6. Le 2 septembre 2016 à 13:15, par Karissa En réponse à : Gabon : Les manifestations contre la réélection d’Ali Bongo se poursuivent
Pour nos désespoirs et malheurs,
D’épouvantables imposteurs !
Par ruse ou force contraints,
Nos cœurs à saigner sans fin !
Pauvre Afrique, encore des peines,
Dans la jarre déjà bien pleine,
A boire dans ta case mal gardée,
Où la joie n’est pas encore entrée.
Le roi fait décapiter le prince héritier.
La cour applaudit sa fermeté.
Sur le sujet il interdit toute presse.
La cour applaudit sa sagesse.
Pour mémoire il fait graver un écrit.
La cour applaudit son génie.
A quand l’Afrique ?
A quand notre Afrique ?
Qui ne craint d’être méprisé,
Sera toujours et encore abusé.
Tant que dure la complaisance,
Tardera pour sûr la délivrance.
Appliquer un coup de fouet,
Ou donner un coup de sifflet,
Pour faire entendre raison,
A un Peuple à l’abandon ?
Pour rappel cette histoire de tonneau,
Dans lequel craignait pour sa peau,
Un zèbre en un piège si profond.
Sensible au sort du moribond,
Un fou son chemin passant,
Montra un foyer ardent,
Comme remède oublié,
Pour sauver l’infortuné.
7. Le 5 septembre 2016 à 18:08, par LY En réponse à : Gabon : Les manifestations contre la réélection d’Ali Bongo se poursuivent
C’est très triste pour l’Afrique ! L’UA devrait être la première à réagir. Hélas, elle se fait devancer par l’UE, les EU et même la France. L’UA qui a ses observateurs doit exiger une proclamation saine et transparente des résultats du Scrutin et veiller à l’application du verdict des urnes pour éviter de venir "jouer après au Sapeurs pompiers". Nous attendons de voir.