LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Internale Consulting : Arouna Sanogo veut connecter l’Afrique noire au Maroc

Publié le mercredi 24 août 2016 à 22h45min

PARTAGER :                          
Internale Consulting : Arouna Sanogo veut connecter l’Afrique noire au Maroc

« Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts », disait le philosophe Isaac Newton au XVIIIe siècle. Même si cette pensée est d’actualité trois cent ans après, il est des hommes et femmes qui travaillent à briser l’infranchissable. Arouna Sanogo est de ceux-là. Directeur général d’Internale Consulting, un cabinet de conseils en stratégie, organisation et formation professionnelle qu’il a créé en 2010 à Casablanca, ce jeune entrepreneur burkinabè s’est fait une place au soleil au Maroc. Il veut à travers son cabinet établir un pont entre le royaume chérifien et l’Afrique Sub-saharienne. Portrait !

C’est au bord de la lagune Ebrié que le jeune Arouna passera toute son enfance. En 2003, il s’envolera pour le Maroc pour ses études universitaires. Comme tout africain qui va à l’étranger, il avait des a priori sur les Marocains notamment sur la question du racisme. Mais il a compris que le problème venait aussi de la communauté subsaharienne qui ne cherche pas forcement à s’intégrer. « C’était le communautarisme à outrance. On vivait entre sub-sahariens et même entre nous, les Burkinabè vivaient entre eux, les ivoiriens, les sénégalais aussi... Nous avons mis beaucoup de temps avant de comprendre et de commencer à fréquenter réellement les Marocains sans a priori et entamer notre véritable intégration », confie-t-il.

Du disciple au boss

Là, il aura l’opportunité de suivre un programme de formation d’abord dans le cadre d’une licence en économie et gestion à la faculté de sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca et ensuite un autre programme de formation à l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Tanger (ENCGT) « Le Master Métiers de Conseil et Direction d’Entreprise » qui s’intégrait dans le cadre de la stratégie de développement du Maroc.

Les Marocains voulaient en effet former de jeunes consultants pour participer à la mise à niveau de leurs entreprises afin qu’elles soient compétitives et cela dans le cadre d’un vaste Programme de Restructuration et de Mise à Niveau. « Cela s’imposait à eux après la signature des accords de libre-échange avec l’Union européenne en 2004. Ils se sont donné l’année 2012 comme échéance pour la mise en œuvre effective des accords de libres échanges, le temps de préparer les entreprises marocaines à cette ouverture. Les autorités se sont rendu compte que les cabinets de conseil censés accompagner les entreprises à la mise à niveau, eux aussi, devaient être mis à niveau d’où ce programme de formation de consultant », explique-t-il.

Après avoir roulé sa bosse dans des cabinets de conseils marocains et s’être intéressé à tout ce qui touchait à la stratégie de développement du Maroc, aux mesures d’accompagnement des petites et moyennes entreprises et au renforcement des capacités, Arouna a décidé de monter son propre cabinet conseil à Casablanca, non pas pour intervenir exclusivement au Maroc mais pour faire profiter au Burkina Faso et aux pays d’Afrique sub-saharienne les avancées que le Maroc est en train de connaitre dans plusieurs domaines tels quela modernisation de l’administration publique, l’énergie solaire, l’eau, l’agriculture, etc. Ainsi naquit Internale Consulting, un cabinet de conseil en stratégie, organisation et formation professionnelle. « Le Maroc a accompli d’énormes progrès sur lesquels le Burkina Faso peut capitaliser » nous dit-il. Son ambition, être un pont entre le Maroc et les pays au sud du Sahara.

Internale Consulting, le cabinet-sentinelle

Ainsi Internale Consulting accompagne les structures publiques et privées dans l’élaboration de leur plan de développement stratégique, à la mise en œuvre des projets d’organisation et l’assistance à l’ingénierie de formation. Internale Consulting, c’est aussi et surtout le renforcement des capacités avec une large gamme de formations : Gouvernance, politiques publiques, comptabilité, finances publiques, audit et contrôle de gestion, responsabilité Sociale et développement durable, communication commerce et marketing, informatique et système d’information, secrétariat et assistance de direction, etc.

Le cabinet intervient également en amont en aidant les structures à identifier leur besoin annuel ou triennal de formation. L’homme étant la pièce maitresse de toute entreprise, le cabinet intervient aussi dans le domaine du management des ressources humaines à travers l’assistance à la conception des Référentiels des Emplois et des Compétences (REC) , la conception et la mise en œuvre des procédures ressources humaines… afin « de répondre aux nouveaux enjeux de la responsabilité sociétale et environnementale », a-t-il laissé entendre.

Conquérir l’Afrique sub-saharienne

Le cabinet emploie à Casablanca, trois personnes dont un Marocain, une Ivoirienne et un Nigérien. Les Burkinabè, eux, sont des stagiaires pour le moment. Hormis le personnel permanent, Arouna Sanogo a indiqué que le cabinet travaille avec un réseau de consultants marocains, des experts français et subsahariens installés au Maroc. Depuis 2015, le savoir-faire du cabinet s’est exporté de Casablanca à Ouagadougou, avec l’ouverture d’un bureau et le recrutement d’un premier salarié. Pour le directeur général, cela marque la première étape de l’implantation d’Internale Consulting en Afrique de l’Ouest. C’est une manière aussi pour lui de préparer le retour au Pays.

Le partage de savoir et de compétences entre le Nord et le Sud du continent est en marche et le jeune burkinabè ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il compte conquérir très bientôt le marché ivoirien et tisser sa toile doucement mais surement sur l’Afrique sub-saharienne.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)
Burkina/Finance : L’ACEP fait des heureux gagnants