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Ferme agricole de l’Association Yelemani : Visite guidée avec des étudiants en politique et pratique du développement

Publié le lundi 22 août 2016 à 23h15min

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Ferme agricole de l’Association Yelemani : Visite guidée avec des étudiants en politique et pratique du développement

La ferme agricole de l’association Yelemani pour la souveraineté alimentaire au Burkina, a reçu la visite d’étudiants. Ces étudiants de l’exécutive master en Politique et pratique du développement (DPP), de l’Institut des hautes études internationales (IHIED) de Genève, ont pour l’occasion été initiés aux systèmes de production hors sol. C’était dans la soirée du samedi 20 août 2016, dans la commune rurale de Loumbila.

C’est dans le cadre de leurs études, que ces treize étudiants de l’Afrique francophone ont visité le site expérimental de l’association Yelemani. Un jardin potager, dans lequel le commun des Burkinabè peut y trouver son compte. De la tomate, de l’aubergine, du piment, tout ou presque y est pour un bon repas.

L’agroécologie est le maitre mot de cette production maraichère. Aucun pesticide n’est utilisé dans le traitement du jardin, ni de l’engrais. Uniquement du compost pour enrichir les sols et des feuilles de neem pour le traitement contre les insectes. Cette culture maraichère, associée à la plantation d’arbres se fait en rotation au niveau des planches. En effet, pour éviter d’appauvrir le sol, la production est alternée. Si l’on produit de l’aubergine sur une planche cette saison, la production suivante sera de la salade par exemple.

Une source de revenus pour ces dames

Cette visite guidée a permis aux visiteurs de connaitre les trois systèmes de productions utilisés sur ce site. Il s’agit de la production au sol qui consiste à faire des planches au sol. Et celle hors sol qui consiste à faire pousser les plants sur une table bien aménagée avec du compost et dans des sacs. Les étudiants ont eu droit à une initiation à ces deux derniers systèmes de production.

Pour atteindre ce résultat cela n’a pas été chose facile, reconnaissent les huit femmes qui font la production, lors des échanges avec les étudiants. Au départ, 34 femmes ont suivi l’alphabétisation et ont été formées en culture maraichère. Selon ces braves dames, il y a trois ans, personne n’aurait parié sur ce site tant le terrain était latéritique, donc très aride. Il a fallu creuser et enrichir le terrain avec du compost pour pouvoir produire. Avec 1500 F CFA comme revenu mensuel au début, ces braves dames gagnent 50 000 F CFA au moins.

Selon Amagnag Abdoulaye, de nationalité malienne et participant DPP 2016, cette visite entre dans le cadre de la consolidation des acquis de ce qui a été donné lors de leur formation. Pour lui, c’est « une occasion de s’entretenir avec une ancienne du programme qui a pu investir pour mettre en pratique ce qu’elle a appris et nous servir de base pour avoir des initiatives pareilles de retour au pays ». Il reconnait être« gâté et impressionné par le courage de ces femmes qui ont pu améliorer au bout de trois ans leurs revenus ».

Pour leur encadreur Dominique Rossier, enseignante de l’Institut des hautes études internationales (IHIED) de Genève, cette visite de terrain entre dans le cadre de la formation de ces treize étudiants. Pour elle, cette formation permet aux étudiants d’ « approfondir leurs connaissances en analyse et pratique politique et du développement ».

La Coordinatrice de l’association Yelemani, Blandine Sankara, elle-même issue de la première promotion de ce programme, se réjouit de la visite de ces étudiants. Ce projet de jardin potager est la suite des études qu’elle a effectuées dans le cadre du master. Et c’est dans ce cadre que l’association a été créée pour la mise en place de sa vision du développement. « En dehors de l’expérimentation sur le site, nous menons l’éducation à la souveraineté alimentaire dans des écoles pour apprendre aux adolescents avec des notions très simples la signification des termes comme, l’agroécologie, l’agriculture familiale, la souveraineté alimentaire et toute la problématique des produits importés », confie t-elle. Pourquoi cette cible ? Pour elle, les enfants sont « les consommateurs et les décideurs de demain ». Donc il faut « les sensibiliser par rapport au bienfait des produits locaux ».

Tous de l’Afrique francophone, ces étudiants de l’exécutive master en Politique et pratique du développement (DPP), ont trois modules à suivre. D’abords des cours de cinq semaines à Ouagadougou. Ensuite, un mémoire sur le terrain professionnel. Enfin trois semaines à Genève, où ils retrouveront les autres des différentes régions en janvier 2017.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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