LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

Publié le jeudi 18 août 2016 à 22h20min

PARTAGER :                          
Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

Une ou deux bouteilles de gaz bien pleines dans le coffre arrière du véhicule du chauffeur de taxi. Cela a l’air dangereux et pourtant, en lieu et place de l’essence ou du gasoil, le gaz butane est utilisé comme source d’énergie par certains conducteurs de taxis. Le phénomène n’est pas nouveau. Fin février 2016 déjà, le gouvernement avait donné un délai d’un mois aux taximen pour retirer les bouteilles de gaz de leurs véhicules. Un délai jugé trop court par ces derniers. Où en est-on avec cette décision ? Pour en savoir davantage, nous avons rencontré Adama Emmanuel Nacoulma, président de la Fédération nationale de syndicat des taximen (FNST)/et des acteurs du transport urbain du Burkina. C’était le mercredi 17 août 2016.

Lefaso.net : Quel est le point qu’on peut faire de vos échanges avec les autorités sur le phénomène des taxis à gaz ?

En février, le ministre de l’administration territoriale, Simon Compaoré, nous avait donné un délai, fin mars, un délai trop bref à notre avis, pour interdire l’utilisation du gaz butane dans les taxis. Nous sommes allés négocier avec le ministre pour qu’il proroge l’ultimatum. Nous avions même écrit une lettre pour informer le ministre de l’administration territoriale, que nous étions en phase de sensibilisation, afin que les taximen arrêtent d’utiliser le gaz butane. Nous sommes également allés à Bobo, où l’utilisation du gaz butane est assez fréquente, pour animer une conférence de presse à ce sujet. Quand nous avons échangé avec les gens, ils nous ont fait savoir que c’est le manque de moyens qui serait à l’origine de cette pratique. Cependant, nous avons fait comprendre aux camarades que l’usage du gaz butane est assez dangereux pour eux- mêmes et pour leurs clients. A titre d’exemple, celui qui circule avec un taxi à gaz pendant au moins une année, a une santé fragile. Le conducteur respire l’odeur du gaz et celui qui conduit un véhicule à gaz butane, s’il parle avec vous tout de suite, vous allez voir que tout ce qu’il fait sortir,c’est du gaz carbonique. Il y a aussi le fait que tous les véhicules à gaz ont les moteurs irrécupérables.

Lefaso.net : A propos du délai, y a-t-il une nouvelle date fixée par le gouvernement ?

Le ministre en charge de l’administration territoriale a accepté de proroger l’ultimatum, il a écouté nos doléances et a ramené le délai en début octobre. Le ministre nous a fait comprendre qu’il ne veut pas voir un taxi circuler à gaz butane en octobre sur le territoire Burkinabè.

Lefaso.net : Pour se plier à la mesure, on se rappelle que les taximen avaient réclamé des mesures d’accompagnement. De quoi s’agissait –il ?

Nous avons demandé de renouveler le parc taxis, parce qu’il est vraiment vétuste. Au cas où le renouvellement ne serait pas possible, que l’Etat nous soutienne avec des prêts, afin que les taximen puissent réparer leurs véhicules. On avait également demandé de réduire le prix du carburant. Sur ce point, l’Etat nous a vraiment écoutés ; le prix du carburant a été réduit mais pas assez, ce n’est pas conforme à notre demande. Nous avons demandé de fixer le litre de l’essence Super à 500 francs CFA et celui du gasoil à 495 ou à 490 francs CFA. L’objectif était d’inciter les taximen à abandonner l’usage du gaz butane mais déjà, ça va, ils ont diminué le prix du carburant.

Lefaso.net : A ce jour, combien de conducteurs de taxis respectent déjà la mesure gouvernementale ?

Nous sommes actuellement dans une phase de sensibilisation, où beaucoup de taximen sont prêts à respecter la décision prise par l’Etat mais, c’est comme je vous l’ai dit, on ne peut pas dire à un taximan de déposer son véhicule tout en sachant qu’on n’a rien à lui donner. Nous avons rencontré le ministre de l’administration territoriale à propos du renouvellement du parc, il nous a même fait savoir que cela se fera en 2017.
En attendant, nous avons demandé aux taximen d’abandonner l’usage du gaz butane. Et au cours des échanges avec les camarades, nous n’avons pas eu d’énormes difficultés. Cependant, il y a d’autres personnes qui sont en ville, qui sont en train de monter les taximen pour qu’ils refusent de garer les taxis qui fonctionnent avec le gaz butane. Pourtant, ils oublient qu’avant ce phénomène de taxis à gaz, les taxis fonctionnaient. A notre niveau, nous négocions avec l’Etat pour qu’il nous accompagne ; au moins, si les gens vont garer leurs taxis, qu’ils gagnent au moins quelque chose pour pouvoir réparer leurs véhicules et circuler en attendant le renouvellement du parc.

Lefaso.net : Avez-vous une idée du nombre de taxis fonctionnels dans les villes de Ouaga et Bobo et ceux qui circulent avec le gaz butane ?

Nous n’avons pas encore une idée exacte du nombre de taxis dans la ville de Ouaga. Nous avons commencé à identifier les numérotations des taxis pour connaître le nombre mais selon le dernier recensement, il y aurait environ 1500 taxis à gaz à Ouaga. Pour la ville de Bobo, le recensement est également en cours mais pratiquement, tous les taxis fonctionnent avec du gaz butane à Bobo. Nous sommes actuellement en campagne de numérotation et on attend les derniers chiffres pour vous donner le nombre exact de taxis.

Lefaso.net : A quelques mois du délai, êtes-vous sûr que tous les taximen pourront respecter la décision du gouvernement ?

Nous sommes dans une situation où on ne peut pas faire confiance à tout le monde. Nous sommes tellement nombreux ; même cette affaire de numérotation, il y a de nombreuses personnes qu’on est obligé de poursuivre mais nous estimons que tous ceux qui ne veulent pas se faire identifier sont des malfrats. Concernant le gaz également, nous savons que tout le monde ne va pas appliquer la mesure, mais nous continuons la sensibilisation afin que les taximen comprennent que nous sommes en négociation avec l’Etat et nous faisons confiance à l’Etat.

Lefaso.net : Avez-vous un mot à l’endroit des autres taximen ?

Nous demandons aux camarades d’arrêter d’utiliser le gaz butane car le gaz n’est pas fait pour les taxis. Le gaz est fait pour nos mamans et nos sœurs pour la cuisine. Et si cela devient aujourd’hui une énergie pour les taximen, c’est un danger. Ce sont des installations anarchiques faites par les garagistes afin de permettre aux taximen de circuler. Nous avons demandé à l’Etat d’accorder des prêts aux camarades afin qu’ils puissent changer les moteurs de leurs véhicules en vue d’arrêter l’utilisation du gaz butane.

Entretien réalisé par Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 19 août 2016 à 01:37 En réponse à : Taxis alimentés au gaz butane : Fin de l’épopée le 30 septembre 2016 au plus tard

    @Lefaso.net
    Vous dites : "Fin février 2016 déjà, le gouvernement avait donné un délai d’un mois aux taximen pour retirer les bouteilles de gaz de leurs véhicules."

    Ensuite vous ajoutez que l’interview a été réalisé "le mercredi 17 février 2016".

    C’est une interview qui date quand même ! Du 17 février 2016 au 18 août 2016, il y a quand même 6 mois. La publication de l’interview est assez tardive même si elle est toujours d’actualité. Actuellement, il me semble que les journalistes n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent (ou disons sous la plume ou le clavier).

    @ Adama Emmanuel Nacoulma
    Vous dites : "Le conducteur respire l’odeur du gaz et celui qui conduit un véhicule à gaz butane, s’il parle avec vous tout de suite, vous allez voir que tout ce qu’il fait sortir,c’est du gaz carbonique."

    Vous devez savoir que tout le monde fait sortir du gaz carbonique. Tous ceux qui respirent (hommes, animaux, plantes) font sortir du gaz carbonique : c’est la respiration même qui est comme ça, ce n’est pas les taximen au gaz.

    Vous revenez avec : "Nous sommes actuellement en campagne de numérotation et on attend les derniers chiffres pour vous donner le nombre exact de taxis."

    6 mois plus tard vous n’avez toujours pas le nombre exact ? Ou bien ce sont des "malfrats" ? Moi je pencherai plutôt pour "malfrats" car les taximen à Bobo-Dioulasso (je ne sais pas pour Ouagadougou) agressent les femmes dans leurs taxis. Ma petite amie a failli être violée à deux reprises !

    Enfin vous dites : "Le gaz est fait pour nos mamans et nos sœurs pour la cuisine."

    Sur ce point, vous avez partiellement raison. Partiellement parce que le gaz permet de cuisiner en effet. Mais le gaz aussi permet de faire fonctionner les moteurs des voitures (la preuve est que ça fonctionne avec les taxis). En fait, l’essence (sauf le gasoil pour les diesels) que vous mettez dans vos voitures n’est pas utilisée directement : elle se volatilise et c’est cette vapeur d’essence (donc un gaz) qu’on brûle dans le moteur pour faire avancer la voiture. Comme le gaz c’est déjà un gaz, les garagistes ont eu l’idée de faire pareil. Techniquement, il n’y a pas de différences ! Ceux qui disent que les moteurs qui fonctionnent au gaz sont irrécupérables ont menti, c’est juste de la propagande !
    Le gouvernement ne veut pas du gaz dans les taxis parce que la SONABHY fait venir le gaz pour la consommation des ménages, pas pour le transport. Les taxis ont tellement consommé du gaz qu’il n’y en avait même plus assez pour les ménages et il y a eu pénurie à plusieurs reprises.

    Le gaz n’est pas nocif pour les taxis, c’est un mensonge !

    Webmaster, comme d’hab, tu peux bloquer ou laisser passer, c’est au choix. Mais dans tous les cas, tu auras lu mon message et c’est déjà quelque chose de gagné !

  • Le 19 août 2016 à 03:33, par Tapsoba R(de H) En réponse à : Taxis alimentés au gaz butane : Fin de l’épopée le 30 septembre 2016 au plus tard

    « Nous avons demandé à l’Etat d’accorder des prêts aux camarades afin qu’ils puissent changer les moteurs de leurs véhicules en vue d’arrêter l’utilisation du gaz butane. »
    - Ainsi l Etat est devenu une banque pour prêter de l argent à ses propres contribuables grâce à qui ce même Etat vit.
    - C est l histoire d un cycliste qui, circulant sans freins,fonce tout droit vers un puits.On l interpelle sur le danger qu il court s il ne fait pas demi tour ;lui de rétorquer que si l on veut qu il obtempère,on n a qu à lui réparer le système de freinage.
    - Comme si une tierce personne était responsable de son "désir de suicide".
    - Quel drôle de cynisme

  • Le 19 août 2016 à 10:39, par Cequejenpense En réponse à : Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

    @internaute 1. Quand on ne sait pas on s’informe. C’est des gens comme vous dont Adama Nacoulma parle lorsqu’il dit qu’il y a des gens en ville qui disent aux taximen de ne pas arreter l’utilisation du gaz. Vous incitez a l’indiscipline. On ne vous dit pas que le gaz est dangereux pour les taxi mais pour les usagers, le conducteur et meme la securite dans nos rues. Je suis personnellement monte plusieurs fois dans des taxi a gaz. Et a chaque fois je m’en appercois par l’odeur qui me rend la respiration difficile. A chaque fois que je fais de longue distance avec je m’enrhume. Le gaz des taxi ne brule pas assez comme a la cuisine. Nous respirons donc des particules de gaz qui sont dangereux pour notre sante et celle du taximan. Ensuite, on n’est jamais a l’abris d’une explosion en pleine rue et les degats que cela peut causer aux autres usagers de la route. S’il arrive que des bouteilles de gaz explosent dans des maisons c’est que ca peut arriver dans un taxi. Il ne faut pas attendre que ca arrive avant de reagir.

    Enfin, je pense que le ministre Simon Compaore n’a pas fait preuve d’assez de responsabilite dans la gestion de cette affaire. Pour mois la mesure devrait etre immediat ou avec un delai maximun d’un mois NON NEGOCIABLE. On ne peut pas mettre en danger la vie et la sante des autres sous pretexte de gagner son pain. Tout le monde n’a pas l’odorat pour detecter un taxi a gaz une fois a l’interieur. Ceux qui ont cet odorat pourrai boycotter s’ils tiennent a leur sante. Malheureusement nous ne sommes pas dans un Etat de culture judiciaire. Sinon, si un malheur arrivait on devrait non seulement poursuivre le taximan mais aussi l’Etat pour avoir autorise la poursuite de la mise en danger des usagers en acceptant de proroger le delai de retrait du gaz des taxi.

  • Le 19 août 2016 à 11:42, par Time Will Tell En réponse à : Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

    Aucun argument pour un représentant syndical ! Pauvre Afrique ! Des ingénieurs et techniciens sortis de nos universités n’ont jamais eu d’alternatives à proposer aux populations. Des forgérons et mécanicien qui n’ont jamais mis pieds à l’école nous trouvent une solution et vous criez au scandale. Que proposez-vous face à la rarefaction du petrole au plan mondial entrainant son cout ? Rien !
    Que le gaz est fait pour fait pour nos maman !!!! prrrrr, quel argument ! et les soudeurs au chalumeau qui l’utilisent alors ? Tandis que ce meme gaz se trouve au marché pour cuir des beignet et galettes et personne ne parle. Une bouteille de gaz au marché n’est pas plus dangereux qu’une bouteille dans un taxi ?
    Nous sommes incapable d’évoluer avec le temps ! La betarave, le maîs, la carote sont faits pour la nourriture mais c’est aujourd’hui les sources d’énergie qui font fonctionner les vehicules ailleurs. Et Belwet (de Naaba Tigré) qui utilise la jatropha, le boit n’est pas fait pour les maman ?
    De nos jours on a des véhicules hybrides (qui fonctionnent avec 2 types de carburants).
    Je pensent que nous devons féliciter nos artisans pour leur technique. Maintenant si cela présente des dangers que nos ingénieurs apportent leur expertise pour mieux sécuriser le gaz dans les véhicules. Par exemple doter ces taxis d’un coffrage solide et solide et d’un conduit sécurisé. Actuellement le gaz est plus accessible par rapport au carburant. c’est donc une alternative pour nous.
    En terme d’enjeu, une bouteille de Gaz de 12 kg (4000f) fait parfois 2 mois. pourtant 4000f d’essence ne fait pas 2 jours. A chacun de choisir !!!

  • Le 19 août 2016 à 13:19 En réponse à : Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

    Faut nous épargner avec vos delais ridicules ; depuis le temps où Simon était maire, en passant par la Transition et même sous l’air de Rock vous avez toujours donné des ultimatun, delais...etc pour mettre fin aux taxis au gaz butane mais rien n’y fut.

  • Le 19 août 2016 à 21:16, par LE CITOYEN En réponse à : Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

    Ce sera comme la lutte contre les chambres noirs. Trop de bruits pour rien. On n’a pas besoin d’etre devin pour le savoir.

  • Le 20 août 2016 à 00:53 En réponse à : Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

    @internaute 3 (Cequejenpense) :
    Je te renvoie aux propos de l’internaute 4 (Time Will Tell) que je soutiens beaucoup. C’est quand même assez bizarre qu’on puisse utiliser une bouteille de gaz à la maison sans danger mais la même bouteille posera tous les problèmes du monde dans un taxi, c’est très bizarre !

    Qu’on interdise le gaz dans les taxis parce qu’ils créent une pénurie pour les ménages, je comprends. Mais l’interdire parce que c’est dangereux ? C’est incompréhensible !

  • Le 20 août 2016 à 09:23, par nikemsongo En réponse à : Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

    Internaute numéro 7, vous voulez confondre un réchaud à gaz ou une cuisinière à gaz, prévus pour fonctionner avec cette source d’énergie avec le moteur d’un véhicule prévu pour fonctionner avec autre chose ? Soyons quand même sérieux !

  • Le 20 août 2016 à 12:09, par Alexio En réponse à : Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

    Pourquoi defendre ce gaz est un ami environnemental versus le Gaz-oil et l essence ? Les moteurs hybrides sont en forces pour l amelioration de notre environnement partout en Europe. Je ne vois pas pourquoi pas developper cette technique qui va nous alleger notre Challenge present. En occurence le changement climatique, du aux effets a serre.

    En plus sur le plan economique le gaz est moins cher que l essence et le gaz-oil qui nous polluent l air. Nos perspectives futures en decoulera. Car on a qu une seule terre, et elle doit etre conserver pour l avenir des arts vivants. Pas nous les hommes et femmes.

    Les Bus, les bateaux a moteurs hybrides sont introduits pour ce combat pour la sauvegarde de notre planete terre.
    Jen vois pas qui sont ces lobbiyistes qui veulent empecher le gaz comme carburant dans ses vehicules taxis au Faso ? Un conflit d interets ?

  • Le 23 août 2016 à 04:13, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : Taxis alimentés au gaz butane : Fin du phénomène le 30 septembre 2016 au plus tard

    Hum… En clair donc, les taximen réclament environs un milliard à l’état pour arrêter cette pratique dangereuse et illégale et ce des mois après après le délai initial fixé fin Février. Ils parlent même tantôt de fin Septembre et tantôt de fin Octobre selon les versions. Sachant comment dans le passé se sont déroulé les remboursements de ce genre de « prêt » moitié rançon, moitié politique, on peut penser que c’est une dépense nette.

    Et l’expérience a montré que nos braves « burkindi » ont toujours compris l’intérêt de ce genre de situation et ont rarement abandonné un « filon » porteur. Voyez ceux qui réclament des indemnisations et des parcelles après inondations parce que l’état l’a déjà fait en 2009, alors qu’ils sont dans l’illégalité la plus totale.

    Déjà, le nombre de taxis recensés peut paraitre un peu grand par rapport aux deux villes de Ouaga et Bobo. Est-ce sincère ou est-ce la perspective d’un financement qui explique ce nombre ? Sans compter les « filons » annexes, c’est-à-dire tous ceux qui sont dans l’illégalité d’une manière ou d’une autre et qui vont réclamer des indemnisations pour arrêter. On peut craindre le pire… Tôt ou tard, il faudra taper du poing sur la table, et en reculant cette échéance, le ministre d’état ne fait que compliquer la situation au nom des précédents.

    Le débat sur l’utilisation du gaz n’a pas lieu d’être, il existe des véhicules qui sortent de l’usine prévus pour fonctionner au gaz de pétrole liquéfié (GPL), au gaz naturel véhicule GNV (méthane) ou en carburation mixte (essence et GNV ou diesel et GNV), ainsi que des groupes électrogènes. Le butane par contre n’est pas prévu en tant que tel, son utilisation étant marginale en Europe au profit de propane à cause des températures. L’utilisation du butane par les taximen pose deux problèmes, l’un de sécurité et l’autre économique.

    Du point de vue sécuritaire, les "débrouillards" qui modifient les véhicules pour les rendre "au gaz" font un travail bâclé qui d’une part permets des fuites de gaz (dangereux même à la maison), et d’autre part ne mets pas la bouteille à l’abri de l’échauffement donc de l’explosion. Sans compter que la combustion du butane attaque peu à peu les cylindres et les pistons du moteur (non prévus à cet usage) dont la durée de vie est raccourcie.

    Du point de vue économique, le butane est subventionné pour lutter contre la désertification, alors que l’essence et le diesel sont fortement taxés pour financer le budget de l’état, car considérés comme consommés par les plus nantis. Les taximen truandent donc deux fois l’état, en ne payant pas de taxes sur le carburant, et en profitant indument de la subvention du gaz. Laisser le butane être utilisé comme carburant fausse le modèle économique et risque à terme d’entrainer l’abandon de la subvention avec toutes les conséquences économiques, sociales et environnementales, sans compter les ruptures de stock.

    Sinon, il est tout à fait possible de faire rouler des véhicules au gaz si la modification technique est bien contrôlée et agrée par un organisme reconnu. Plusieurs villes Européennes font rouler leurs bus au gaz naturel GNV et plusieurs fabricants sortent des véhicules de tourisme et des bus ainsi conçus. Mais le méthane ou GNV (le même gaz produit par les bio-digesteurs) est le gaz le plus indiqué car il n’y a pas de concurrence avec lui et les moteurs sont conçus pour cela. En plus c’est écologique !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique