C’est une bouffée d’oxygène que la République française apporte aux détenus du bâtiment annexe de la MACO. Un bâtiment censé abriter 400 détenus mais qui accueille plus de mille personnes, selon le directeur Ousséni Ouédraogo. Cette surpopulation est la chose la mieux partagée au niveau des maisons d’arrêt et de correction et cela n’a pas laissé indifférente la république française à travers son ambassade à Ouagadougou. Elle a financé la construction d’une cour de promenade dont l’inauguration a eu lieu ce lundi 18 juillet, jour de la naissance de Nelson Mandela et retenu pour promouvoir des conditions de détention humaines.

Un peu d’air et de soleil

Selon le ministre en charge de la justice et des droits civiques, René Bagoro, l’humanisation des prisons est l’un des axes majeurs du pacte pour le renouveau de la justice. Il s’est donc réjoui de la construction d’une telle cour qui permettra aux gardes de sécurité pénitentiaires de sortir tous les détenus en une journée pour qu’ils puissent prendre de l’air et un bain de soleil. Toute chose nécessaire pour leur santé car l’on sait que la surpopulation carcérale entraine très souvent chez les détenus "une paralysie physique et morale", comme l’a indiqué le porte-parole des bénéficiaires.

Les actions de la France

Les prisonniers sont des humains et font partie de la société, telle est la conviction de l’ambassadeur Gilles Thibault. Ce projet estimé à près de 40 millions de francs CFA marque, selon lui, la force des liens entre la France et le Burkina Faso qui se traduit par des gestes concrets au quotidien. La république française a également financé un guide des droits et devoirs des détenus traduit en dix langues nationales et qui sera distribuée dans toutes les prisons burkinabè. Rappelons au passage qu’en 2010, la France a financé la cour de promenade du bâtiment principal de la MACO.

Doléances des détenus

Les bénéficiaires n’ont pas manqué d’exprimer leur gratitude aux donateurs. Ils ont fait montre de leur talent d’acteurs à travers un sketch sur le permis de communiquer, document délivré par le tribunal de grande instance et qui doit être présenté lors de la visite d’un détenu. Un certain nombre d’idées reçues sur les maisons d’arrêts, leurs occupants et les GSP ont été abordés par les acteurs. Par la voix de leur représentant, les prisonniers ont demandé au ministre de la justice de transmettre au président du Faso, leur message afin qu’il leur accorde sa grâce en termes d’amnistie ou de remise de peine.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

La journée internationale Nelson Mandela

Chaque année le 18 juillet, jour de la naissance de Nelson Mandela, l’ONU se joint à la Fondation Nelson Mandela pour exhorter le monde à consacrer 67 minutes de son temps à aider les autres, afin de commémorer la Journée internationale qui lui est consacrée.

En décembre 2015, l’Assemblée générale a décidé d’étendre la portée de la Journée internationale Nelson Mandela pour qu’elle serve également à promouvoir des conditions de détention humaines, à sensibiliser l’opinion au fait que les détenus continuent de faire partie de la société et à reconnaître l’importance particulière du travail social accompli par le personnel pénitentiaire.

A travers la résolution A/RES/70/175, l’Assemblée générale a non seulement adopté l’Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus sous sa forme révisée, mais a également approuvé sa dénomination "Règles Nelson Mandela" pour rendre hommage à l’œuvre accomplie par l’ancien Président sud-africain, Nelson Rolihlahla Mandela, qui, du fait de son combat mondial en faveur des droits de l’homme, de l’égalité, de la démocratie et de la promotion d’une culture de paix, a passé 27 ans de sa vie en prison.

Source : http://www.un.org/fr/events/mandeladay/