Mairie de Ouagadougou : Faute de grive, Nathanaël Ouédraogo mange des merles !

Il avait pourtant été perçu comme le principal et ‘’sérieux’’ challenger du candidat du parti au pouvoir. Nathanaël Ouédraogo (puisque c’est de lui qu’il s’agit), secrétaire national chargé des questions électorales de l’UPC s’est vu ‘’contraint’’ de revoir ses intentions à la baisse. ‘’La conquête du pouvoir commence par la capitale et dans de nombreux pays, la capitale est gérée par l’opposition’’, avait-il convaincu lors de la cérémonie de présentation des candidats de son parti dans la province du Kadiogo. C’était dans la soirée de jeudi 5 mai 2016 à Ouagadougou au cours d’une cérémonie aux allures d’une victoire avant la lettre.
La campagne a été battue dans cet esprit et dans cette hargne. Les résultats ayant livré leur ‘’réalité’’, le « lion » a vu ses chances de succéder à Marin Ilboudo (maire sortant) réduites. En clair, le candidat de l’UPC (donc de « l’opposition »’’) s’est vu obligé de surseoir au déroulement de son programme « Ouagadougou à visage humain ». Mais, à défaut d’hériter du contrôle de la commune, Nathanaël Ouédraogo a opté d’y être en occupant l’un des premiers postes. Stratégie politique ou alliance avec le parti au pouvoir ? Question à mille dollars.
Ce qui est sûr, au lendemain de cette élection, certains responsables politiques s’interrogent sur ‘’ce qui s’est passé’’ pour que
le directeur national de campagne présidentielle de Zéphirin Diabré
ait été porté au poste de 3ème Vice-président de la commune de Ouagadougou. ‘’ Ça a été par acclamations de l’ensemble des conseillers’’,explique un conseiller municipal, se réservant tout autre commentaire. Néanmoins, estime ce dernier, « le MPP ne voulait pas le ‘’ tuukguili ’’ (la razzia des postes) et a dû certainement négocier…’’. Ces propos montrent que tous n’étaient pas sur une longueur d’onde dans cette élection. Et pour cet autre cadre de parti, qui n’a d’ailleurs pas masqué son sentiment mitigé, cette présence de M. Ouédraogo dans l’exécutif de la capitale à ce rang apparaît désormais comme une « alliance avec le pouvoir ». Or, poursuit-il, les conseils municipaux gérés aux mains du pouvoir seront le prolongement des politiques du Président du Faso.
« Ouagadougou, ce n’est pas n’importe quelle circonscription ! C’est la capitale et c’est stratégique. C’est le gouvernement au niveau micro. Quand la première force de l’opposition commence par cohabiter là-bas, c’est quand même un signal fort… », analyse-t-il avant de se demander si l’UPC n’est pas en train de préparer l’opinion à une entrée au gouvernement à travers le remaniement qui se profile à l’horizon. Surtout que, rappelle-t-il, certains cadres de ce parti, avaient estimé, à l’issue des élections présidentielles, que la place du parti était dans le gouvernement (à l’image de l’UNIR/PS et du PAREN).
Wait and see donc !
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net