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Burkina-Ghana : 2e réunion du Comité technique conjouint de gestion intégrée des ressources en eau

Publié le mercredi 11 mai 2005 à 07h26min

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S.E.M. Pierre Sanou

Le Comité technique conjoint Ghana - Burkina sur la Gestion intégrée des ressources en eau, créé en janvier 2002 à Ouagadougou, a tenu sa deuxième réunion de travail les 25 et 26 avril 2005 à Accra, au Ghana.

Il faut tout de suite distinguer cette structure de coopération bilatérale, regroupant les experts des deux pays, du Comité technique du Bassin de la Volta au sein duquel sont représentés tous les six pays riverains du bassin. Bien entendu, les deux comités sont tous les fruits d’une série d’initiatives visant à promouvoir la coopération régionale au sein des Etats riverains.

Car, il faut constater avec regret, que la Volta demeure de nos jours, l’un des principaux cours d’eau transfrontaliers en Afrique qui ne soit pas encore régi par un traité international ou par une structure de coordination de son bassin.

C’est pour y remédier en urgence, que les deux principaux pays riverains à savoir la Ghana et le Burkina qui se partagent 85 % de ce bassin, ont décidé de jouer le rôle de locomotive pour la mise en place des instruments et structures de coordination et de dialogue. L’expérience nous a montré qu’il n’y a aucune incompatibilité entre les accords bilatéraux et les réglementations multilatérales dans ce domaine.

Ainsi est né, en juillet 2004, le Projet d’amélioration de la gouvernance de l’eau dans le bassin de la Volta (PAGEV) basé à Ouagadougou ; ce projet est une initiative conjointe du Comité technique pour l’Afrique de l’Ouest du Partenariat mondial de l’eau (GWP/WATAC) et de l’Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN) qui l’abrite dans ses locaux.

L’objectif du PAGEV est de renforcer la concertation entre le Ghana et le Burkina dans la gestion de leurs ressources en eau partagées. Car il est reconnu que l’eau, source de vie, devient très rapidement source de conflits si des mesures préventives ne sont pas prises à temps pour maîtriser ou minimiser les risques qui y conduisent. L’exploitation non coordonnée des ressources en eau de la Volta était, de toute évidence, un facteur de risques.

La réunion d’Accra a non seulement consacré la redynamisation des activités du Comité technique conjoint Ghana - Burkina sur la GIRE, trois ans après sa création mais aussi permis de consolider les mécanismes d’échange et de coopération entre les deux pays dans le domaine de la gestion intégrée des ressources en eau, de décider de la mise en œuvre de la composante institutionnelle du PAGEV, à savoir l’élaboration d’un protocole d’accord sur l’officialisation du Comité technique conjoint, ainsi que le processus d’élaboration d’un code de conduite en prélude à la mise en place d’une autorité du Bassin de la Volta.

Les experts ghanéens et burkinabè ont également passé en revue, les questions relatives au partenariat engagé avec VIASAT - Canada pour l’exploitation des images satellitaires dans le bassin de la Volta.

Le DCPM/MARH


M. Francis Bougaïré

Interview de M. Francis D. Bougairé, DGIRH, chef de la délégation du Burkina

 : Quelles sont les principales conclusions qu’il faut retenir de cette 2e réunion du Comité technique conjoint Ghana - Burkina sur la GIRE ?

F.D.B : Les principales conclusions peuvent se résumer d’abord, à la volonté prise par les deux délégations de formaliser ce cadre de travail commun. Il s’agira d’élaborer des textes officiels qui seront approuvés par les ministres en charge de l’eau des deux pays, afin d’en faire un instrument de renforcement de la coopération entre le Ghana et le Burkina en matière d’eau.

Deuxièmement, c’est qu’il a permis aux experts des deux pays de faire un tour d’horizon des questions de l’eau, notamment de celles relatives à la gestion intégrée des ressources en eau, afin de consolider leur cohésion et la synergie de pensée et des actions qu’ils mènent dans la sous - région, plus particulièrement pour l’ensemble du bassin de la Volta.

Troisièmement enfin, nous avons pu à travers l’appui du Projet d’amélioration de la gouvernance de l’eau dans le bassin de la Volta (PAGEV) avoir concrètement les résultats d’une prospection d’une firme canadienne sur ce qui est possible d’être fait en matière d’imagerie satellitaire.

S. : La machine du Comité technique conjoint Ghana - Burkina se dégrippe à l’occasion de la rencontre d’Accra, êtes-vous optimiste pour la suite du parcours ?

FDB : En effet, depuis la première réunion en 2002, nous avons connu une léthargie totale de ce cadre naissant, et l’année dernière, plus précisément en avril 2004, lors de la visite du ministre d’Etat - MAHRH à Accra, celui-ci nous a instruit avec son collègue du Ghana, de tout mettre en œuvre pour la reprise des activités de ce cadre de concertation.

Et depuis lors, nous avons pris les dispositions nécessaires pour traduire en une réalité, cette instruction. Du côté burkinabè, nous sommes déterminés à trouver les voies et moyens institutionnels afin que ce cadre puisse servir d’instrument de promotion de la coopération entre les deux pays qui partagent la même ressource dont le potentiel contribue à leur développement tant économique que social.

S. : Pour revenir à l’utilisation de l’imagerie satellitaire, quels sont les avantages attendus de cette nouvelle donne du point de vue de la gestion des ressources en eau ?

FDB : Aussi bien pour les deux pays que pour l’ensemble des pays membres du bassin de la Volta, les avantages sont énormes. Vous savez que sans connaissance réelle, large, approfondie de la situation des ressources en eau, on ne peut ni planifier, ni programmer, ni aménager. L’imagerie satellitaire est un des outils qui permet une bonne connaissance des ressources en eau.

Notamment, elle permet de bien connaître le tracé des cours d’eau, de bien connaître les zones inondables, l’état du couvert végétal, l’état des sols qui sont tous des facteurs connexes ayant un impact sur les ressources en eau. Donc ces images permettront, par diverses interprétations, de mieux connaître les caractéristiques des ressources en eau afin de savoir ce qu’il faut faire pour pouvoir mieux les gérer.

Interview réalisée par Nouhoun Thanou
Sidwaya

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