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Parlement : Les députés de la CODES se forment sur la sécurité nationale

Publié le jeudi 16 juin 2016 à 00h23min

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Parlement : Les  députés  de  la CODES se forment sur la sécurité nationale

« Contrôle du secteur de sécurité ». C’est autour de ce thème qu’est organisé conjointement par l’Assemblée nationale et le National Democratic Institute (NDI), un atelier au profit des députés membres de la Commission de la défense et de la sécurité (CODES). L’activité, dont l’ouverture a eu lieu dans la matinée de ce mercredi, 15 juin 2016 à Ouagadougou, s’étale au 17 juin prochaine.

« L’Afrique souffre d’un réel déficit de contrôle parlementaire institutionnalisé, effectif et efficace dans le domaine du secteur de la sécurité. Les membres des commissions de défense et de sécurité, dans leurs attributions, ne parviennent pas toujours et dans la plupart des Etats à jouer pleinement leur rôle de contrôle et à assumer pleinement leur statut d’acteurs dans la gouvernance de la sécurité », a dressé le vice-Président de l’Assemblée nationale, Bénéwendé Stanislas Sankara qui a présidé l’ouverture des travaux, pour situer toute la quintessence de l’atelier. Mieux encore, édifie Me Sankara, l’expérience des Etats ouest-africains a montré que la sécurité est un préalable au développement économique et social et à l’intégration sous-régionale. Or, poursuit-il, la plupart des experts reconnaissent aussi que la sécurité ne peut être assurée que par le contrôle démocratique de ce secteur. D’où la nécessité d’un système de contrôle civil et démocratique pour assurer la transparence et l’obligation de rendre compte des forces armées et de sécurité.

Le séminaire vise essentiellement à favoriser un échange d’expériences sur les outils nécessaires au contrôle parlementaire dans les secteurs de la défense et de sécurité, informer les députés sur les concepts, principes et exigences du contrôle du secteur de la sécurité, sensibiliser les députés sur l’importance d’un contrôle parlementaire efficace du secteur, renforcer la compréhension du rôle de chaque acteur du secteur de la sécurité sur la gouvernance de la sécurité. Dans un contexte où les questions sécuritaires se posent avec acuité, il est aussi attendu de cet atelier, un état des lieux du contrôle parlementaire sur les questions de défense et de sécurité au Burkina en vue de les renforcer.

Selon la représentante-résidente du NDI, Aminata Kassé, l’atelier s’inscrit dans le programme de la coopération danoise pour la stabilité et la paix dans la région du Sahel dont le projet-pilote « Renforcer le contrôle et la surveillance démocratique du secteur de la sécurité » est mis en œuvre depuis juillet 2014 par le NDI au Burkina, au Mali et au Niger. « Depuis quelques années, les défis posés à la sécurité des individus et leurs biens ne cessent d’augmenter dans notre sous-région, tout comme au Burkina qui continue d’ailleurs d’en essuyer les conséquences néfastes. La nécessité pour le Burkina de prendre des mesures concrètes pour faire face à ces défis réside dans la mise en place d’un cadre légal adéquat dont la prérogative incombe aux législateurs », s’est-elle adressée aux députés membres de la CODES. Une des fonctions du parlement étant, dit-elle, de légiférer pour donner à l’Etat, les moyens d’assurer ses missions régaliennes dans la sécurité du territoire national, des personnes et de leurs biens, la protection des droits du citoyen et des libertés fondamentales, le dépassement des considérations politiques pour regarder dans la même direction est impératif. « Pour vous accompagner dans cette tâche, le Danemark et la Norvège ont bien voulu appuyer les processus démocratiques et la stabilité des pays bénéficiaires dont le Burkina, en favorisant l’expertise pour le contrôle et le suivi du secteur de la sécurité par le législatif, l’exécutif et la société civile », a-t-elle précisé.

L’ambassadeur du Danemark, Bo Jensen, a salué l’engagement de l’Assemblée nationale pour un contrôle parlementaire du secteur de la sécurité en « cette période décisive pour le Burkina, tant sur le plan politique, économique que social ». Faisant un rapprochement entre paix, sécurité et développement durable, le diplomate a affirmé que sans stabilité, aucun processus de démocratique ne peut voir le jour. Le Danemark accompagne donc le Burkina dans le domaine de la sécurité pour renforcer la stabilité et lui permettre d’amorcer son décollage après les difficultés qu’il a connues. Cette coopération avec le Burkina s’incarne, d’une part par l’approche bilatérale axée sur le programme pays 2016-2020 dont un des volets porte sur l’appui au ministère en charge de la sécurité afin de renforcer ses fonctions stratégiques, entreprendre des réformes et renforcer ses capacités dans les régions de l’est, du nord et du sahel et, d’autre part par l’approche régionale via le programme régional Paix et stabilité au Sahel (Burkina, Mali et Niger) pour la période 2013-2017.

« Une des conditions préalables à une société pacifique, stable et démocratique est que les forces de sécurité acceptent et soutiennent l’ordre constitutionnel et se considèrent comme les serviteurs et les gardiens de cet ordre », a souligné l’ambassadeur du Danemark pour qui, les députés doivent construire cette force institutionnelle et veiller à ce que les forces armées continuent de servir le processus démocratique du pays en garantissant la paix et la stabilité.
L’atelier, prévu pour durer trois jours, bénéficie donc de l’appui financier du Danemark et de la Norvège. Il sera animé par des experts malien et burkinabè (Général Mamadou Niakaté et Colonel Jean-Pierre Bayala).

Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
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