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Santé de la reproduction au Burkina : Sensibiliser pour que le silence et l’inaction ne tuent plus

Publié le mardi 28 février 2017 à 22h17min

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Santé de la reproduction au Burkina : Sensibiliser pour que le silence et l’inaction ne tuent plus

L’accès des jeunes et des adolescents aux services de la santé de la reproduction au Burkina n’est pas une chose aisée. Pour y remédier, l’ONG américaine ‘Planned parenthood global’ et ses partenaires burkinabè compte lancer une campagne de communication mass médias dénommée « Le silence tue ! ». Les grands axes ont été livrés lors d’une conférence de presse le dimanche 26 février 2017, à Ouagadougou, capitale du cinéma africain.

C’est en marge de la tenue de la 25e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) qui offre une belle tribune de diffuser des messages d’interpellation que la campagne « Le silence tue ! », débute au Burkina. De mars 2017 à mars 2018, « Le silence tue ! » est un spot qui retrace l’histoire de deux jeunes filles en grossesses précoces. L’une meurt par manque de soins de qualité et l’autre n’accouchera plus jamais. Le spot tournera en boucle partout où de besoin. L’objectif étant de contribuer à l’augmentation d’une opinion publique favorable à l’accès des adolescents et jeunes aux services de la Santé sexuelle et reproductive (SSR) d’ici à mars 2018.

Au Burkina Faso, 23,9% de la population totale soit près de 4,3 millions sont des adolescents âgés de 10 à 19 ans, selon l’enquête démographique et de Santé (EDS 2010). Les jeunes filles de 15 à 19 ans contribuent pour 11% de la fécondité totale. Sur cet ensemble des adolescentes non mariées et sexuellement actives (15 à 19 ans), 54,5% n’utilisent pas de méthodes contraceptives.

Des comportements à risque qui ne peuvent qu’engendrer des conséquences comme les grossesses non désirées qui conduisent souvent à des avortements clandestins et bien entendu à des infections sexuellement transmissibles. En témoigne l’analyse de la situation de la santé sexuelle des adolescents et des jeunes dans le plan stratégique de santé des adolescents et jeunes 2016-2017. Cette déplorable situation aurait pu ne pas l’être, si l’éducation sur la santé sexuelle et reproductive à la maison et à l’école était de mise. Des efforts restent aussi à faire dans l’adaptation des infrastructures médicales à l’offre de Santé de la reproduction des adolescents et jeunes (SRAJ).

Ayant compris cette nécessité, l’organisation non gouvernementale ‘Planned parenthood global’ en partenariat avec sept organisations de la société civile burkinabè actives dans ce domaine, comptent donner de la voix par cette campagne, dans le cadre du projet de plaidoyer « Voix pour la santé ». Une initiative que le département de la santé à travers le docteur Ramatou Sawadogo, directrice de la santé de la famille apprécie car cela ne peut qu’accompagner l’Etat dans ses efforts de promotion de la santé de la reproduction.

200 millions de jeunes et femmes en attente

Par la voix du directeur exécutif de l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF), Boureima Ouedraogo, les partenaires ont souhaité la réussite de cette campagne « Le silence tue ! », deuxième du genre. « Après le lancement réussi de la 1ère campagne de communication intitulée « 1.000.000 de voix pour la santé sexuelle et de la reproduction et la planification familiale », la présente, est un appel à l’action, à l’endroit de l’ensemble des populations du Burkina Faso », avance-t-il. Cela pour l’effectivité d’une sexualité épanouie des jeunes et adolescent(e)s.

Venue des Etats-Unis avec une forte délégation, Latanya Map Frett, vice-présidente de ‘Planned parenthood global’ a laissé entendre que son ONG vise un monde sain. « Vous ne pouvez pas promouvoir le développement durable sans investir dans les hommes », confie-t-elle. C’est grâce à cet investissement que les jeunes et adolescents pourront être sains et travailler pour le devenir de leur pays.

En dépit des risques, elle a insisté sur les obstacles qu’ils (jeunes) ont pour accéder à l’information. « Cela ne touche pas seulement les jeunes du Burkina, car dans le monde, plus de deux cent millions de jeunes et de femmes ont un besoin non satisfait de contraception, ce qui conduit à des taux élevés de grossesses non désirées, des avortements et des abandons du cursus scolaire », indique-t-elle.

Le projet de plaidoyer « Voix pour la santé » cible les leaders politiques, religieux, coutumiers ainsi que l’ensemble des jeunes et adolescents, pour susciter leur engagement sur les questions d’accès des populations aux services et aux soins de santé sexuelle et reproductive, à la lutte contre les grossesses non désirées des filles, enfin à la lutte contre la mortalité maternelle.

Marcus Kouaman
Lefaso.net


Les sept partenaires burkinabè du projet « Voix pour la Santé »
-  Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF)
-  Réseau africain jeunesse santé et développement au Burkina Faso (RAJS)
-  Union des religieux et coutumiers du Burkina pour la promotion de la santé et développement (URCB/SD)
-  Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF)
-  Association des journalistes et communicateurs en population et développement (AJC)
-  Association des professionnelles africaines de la communication section du Burkina (APAC)
-  SOS jeunesse et défis (SOS/JD)

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Vos commentaires

  • Le 1er mars 2017 à 09:16, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Santé de la reproduction au Burkina : Sensibiliser pour que le silence et l’inaction ne tuent plus

    - Adressez-vous en priorité aux jeunes mossis et aux jeunes peuls. Ce sont eux qui se multiplient plus.

    Moi Kôrô Yamyélé je vous ai toujours dit que quand il s’agit de planification familiale ou quelque chose de ce genre comme la santé de la reproduction, il faut surtout vous adresser aux mossis et aux peuls. Ce sont eux qui se multiplient comme des fourmis-magnats ! Remarquez ! Dans les cours mossis dans les petits villages, il y a plein d’enfants tous poussiéreux qui y fourmillent. Voyez aussi les peuls, c’est plein et vous ne pouvez pas voir une femme peule venue vendre du lait sans un bébé au dos ! Bon Dieu ! A croire que dans les camps peuls, les cases bruissent trop une fois la nuit venue !

    Ne vous occupez plus de l’Ouest du pays . Là-bas on n’en a pas besoin ! Nos frères et amis bwabas, bobos, dagaras, lobis, gourounsis, etc. n’ont plus besoin d’être sensibilisés sur cette question. Le patassi et les liqueurs frelatées tchrr-tchrr ont fait le travail à votre place. Inutile donc d’aller endommager vos véhicules là-bas.

    CONCLUSION : Maintenant, que ceux qui refusent la vérité m’insultent !

    Par Kôrô Yamyélé

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