LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Culture : La parenté à plaisanterie à la conquête de l’UNESCO

Publié le jeudi 19 mai 2016 à 02h35min

PARTAGER :                          
Culture : La parenté à plaisanterie à la conquête de l’UNESCO

La Direction générale du Patrimoine culturel (DGPC), du ministère de la Culture, des arts et du tourisme, a tenu dans ses locaux, le jeudi 19 mai 2016, une table ronde sur l’alliance et la parenté à plaisanterie au Burkina Faso. Les travaux ont pour objectif de poser les bases, en vue de la reconnaissance de la parenté à plaisanterie du Burkina Faso, dans le patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le premier pays à avoir inscrit la parenté à plaisanterie au patrimoine mondial de l’UNESCO est le Niger en 2014. Pour le Dr Méda Stanislas Bénilde, Secrétaire général du ministère de la culture, des arts et du tourisme, il est nécessaire que des pays comme le Burkina Faso, qui pratiquent également la parenté à plaisanterie, puissent étendre cette inscription et obtenir cette reconnaissance. D’autant plus que, selon lui, la documentation déposée en 2014 par le Niger à l’UNESCO, est largement inspirée de publications de chercheurs burkinabè.

Les travaux de la table-ronde de ce jour doivent permettre de dresser l’état des lieux et dégager les pistes nécessaires à la revitalisation de l’alliance et la parenté à plaisanterie au Burkina Faso. Aussi, Différents chercheurs conduiront des communications autour de l’historique de la pratique, ses usages contemporains et les perspectives pour sa valorisation.

D’après le Dr Sissao Alain Joseph, Directeur de recherche à l’Institut des sciences des sociétés (INSS), la parenté à plaisanterie est une « valeur sûre du Burkina Faso », qui loin d’être oubliée, sait se pérenniser. Selon lui, « il y a une forme de réappropriation par les citoyens dans la société moderne ». Ainsi, on retrouve la parenté à plaisanterie dans les arts tels que la littérature, le cinéma, le théâtre, et dans les manifestations culturelles comme le village des parentés à plaisanterie de la Semaine nationale de la culture (SNC). Elle vit aussi à travers des associations qui en font la promotion.

La parenté à plaisanterie peut se définir, selon le Dr Sissao, comme étant des liens qui existent entre les différents groupes ethniques, mais aussi les villages et les régions. Elle revêt une valeur de cohésion sociale et d’anticipation de conflits.
Initiée par l’Association pour la promotion des valeurs morales et l’éthique collective, la rencontre est organisée par la DGPC, en partenariat scientifique avec la Commission nationale pour l’UNESCO et l’INSS. Elle se tient dans le cadre des Journées du patrimoine africain au Burkina Faso et du 10e anniversaire du Fonds du patrimoine africain (FPA).

Roseline Nitiéma (Stagiaire)
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 20 mai 2016 à 06:25, par Hamane En réponse à : Culture : La parenté à plaisanterie à la conquête de l’UNESCO

    Félicitations ! Après, il faudra aussi se battre pour faire reconnaître le lévirat (petit frère du défunt marie la veuve laissée par son grand frère) et le sororat (petite sœur de la défunte se marie au Veuf laissé par sa grande sœur) comme patrimoine culturel mondial de l’UNESCO. En effet, dans les situations de lévirat ou de sororat, lorsque les deux partenaires et leur famille sont consentants, il s’agit d’une forme de mariage à valoriser. ces 2 formes de mariages sont des réponses très intelligentes que nos ancêtres ont trouvées pour une bonne gestion de la veuve, du veuf et des orphelins. en négligent cette forme de mariage par consentement mutuelle, notre société a contribué à une surproduction de veuves, de veufs et d’orphelins qu’elle n’arrive pas à mieux gérer que la société bêtement qualifiée de traditionnelle. Le lévirat et le sororat n’ont pas toujours été des formes de mariages forcés. Des gens propose de lutter contre ces pratiques en les réduisant à leur caractère forcé. Tout mariage (coutumier, religieux, civil) forcé est condamnable. A l’inverse, toute forme de mariage par consentement mutuel des parties engagées est à valorisé or, le lévirat et le sororat sont par essence des mariages par consentement mutuels. Comme dans la parenté à plaisanterie, dans le lévirat et le sororat, les gens sont aussi éduqués pour vivre ses situations.

  • Le 20 mai 2016 à 09:38, par Neekré En réponse à : Culture : La parenté à plaisanterie à la conquête de l’UNESCO

    Intervenant 1, Hamane, peut être que tu es de bonne foi mais, dites moi est ce que la limite entre mariage forcé et mariage par conesntement est -il clair ? Imagine une jeune veuve avec toute la pression de la famille et de la communauté, dans un village isolé à des années lumières d’un service de l’action sociale, qui ne sait ni lire, ni ecrire, qui n’a aucune source de revenues. Peut-elle vraiment dire non ? Vous voyez vous même que ça ne tient pas cette histoire de consentement.

  • Le 20 mai 2016 à 14:33, par SOME En réponse à : Culture : La parenté à plaisanterie à la conquête de l’UNESCO

    bonne initiative car cette pratique culturelle seculaire qui a fait ses preuves pour la coexistence entre nos peuples a failli etre detruite sous l’ere compaore tellement on l’avait instrumentalisée a tort et a travers dans des buts purement politiques et dans des situations ou ca n’avait rien a voir
    merci
    SOME

  • Le 20 mai 2016 à 15:31, par Cheikh En réponse à : Culture : La parenté à plaisanterie à la conquête de l’UNESCO

    Vraiment que ceux qui refusent d’avancer, laissent le passage aux autres. Alors qu’on parle d’actes positifs à capitaliser, certains s’accrochent à des pratiques longtemps condamnées par tous, et facteurs de sida et toutes sortes de pathologies exécrables. Si Hamane s’apprête à épouser la veuve d’un de ses parents, qu’il se sacrifie seul et discrètement, et non en comptant sur l ’assentiment de l’UNESCO ou du monde entier !

  • Le 20 mai 2016 à 16:57, par Jeunedame seret En réponse à : Culture : La parenté à plaisanterie à la conquête de l’UNESCO

    Valorisez aussi le PPS ou mariage traditionnel comme preuve de mariage à brandir et servir dans nos administrations ; pour le réclamer plus tard à l’UNESCO.

  • Le 20 mai 2016 à 18:00, par Hamane En réponse à : Culture : La parenté à plaisanterie à la conquête de l’UNESCO

    Intervenant2 Neekré . si c’est l’imagination, on peut tout imaginer. si on imagine des situations difficiles qu’on rend complexe on a raison. Je dis et je persiste, le sororat et le lévirat n’ont pas toujours été des mariages forcés dans l’espace et dans le temps. Dans nos sociétés, ce sont souvent les 1ères épouses qui ont négocié une 2ème épouse pour leur mari. Je propose une approche intelligente : le lévirat et le sororat ne sont que des formes de mariages et aucune forme de mariage n’est mauvaise si les parties engagées ne sont pas forcés. Je condamne toute forme de mariage forcé que ça soit coutumier, religieux ou civil. car le mariage civil forcé aussi existe.
    Neekré, pourquoi ne regardes tu pas les inconvénients ou les cas d’échec de la parenté à plaisanterie pour dire de ne pas l’inscrire au patrimoine mondial ? penses tu que cette parenté à plaisanterie marche toujours ? ne sait pas que si la parenté à plaisanterie contribue à prévenir et/ou à gérer les conflits, elle est quelques fois source de conflits ? alors pourquoi ne pas regarder les cas de parenté à plaisanterie qui ne marche pas pour dire que ce n’est pas une bonne chose ?

  • Le 21 mai 2016 à 06:14, par Hamane En réponse à : Culture : La parenté à plaisanterie à la conquête de l’UNESCO

    Dans le monde, de valeurs, droits ou pratiques dits universels valorisés par le système des nations unies (UNESCO, UNICEF, UNFPA, OMS, etc.) tirent leur origine d’Afrique. C’est d’ailleurs pour cela que certains disent que les africains ne sont pas rentrés dans l’histoire, d’autres ajoutent par la grande porte. Ce n’est pas la faute du système des nations unies ou des occidentaux. Ce’st aussi et surtout parque les Africains ont eux même peu valorisé leurs pratiques, valeurs, droits, etc. les autres cultures non africaines ont réussit à complexé les africains. Pire les Africains eux mêmes sont dangereusement et extrêmement complexés devant leurs propres valeurs, pratiques et droits. Quand on doit en parler il ne voient ou ne parle que des aspects négatifs, des aspects déviants ou des aspects qui ne marchent pas. Quand je suggère d’inscrire le lévirat et le sororat dans le patrimoine mondial de l’UNESCO, des voix s’élèvent pour montrer le côté négatif et ridiculiser ma proposition. Si le seulement si l’homosexualité était d’origine purement africaine, jamais le système des nations unies n’allait assurer la protection et la "promotion" de ces pratiquants. c’est une pratique quasi-universelle (à des degrés différents) mais qui a plus d’effet néfaste pour la reproduction naturelle de l’espèce humaine que le lévirat et le sororat qui sont des formes de mariage et des formes de gestion de la veuve, du veuf et des orphelins. l’intervenant 2 me parle de "une jeune veuve avec toute la pression de la famille et de la communauté, dans un village isolé à des années lumières d’un service de l’action sociale ...". une autre question pourra être : que fait les services de l’action sociale en ville pour protéger ce jeune garçon qui du fait des intempéries de la nature, des contraintes sociales et surtout financières, du fait des pressions des "gourous" se courbe pour donner son anus à son semblable garçon (rapport sexuel anal insertif) pour suivre ? il est vraiment consentant ? Les Africains doivent dépasser leur complexes d’infériorité culturelle pour regarder les aspects positifs de leur culture et les valoriser et non dire que telle pratique à des aspects négatifs et n’en parlons plus.

  • Le 21 mai 2016 à 17:19, par Hamane En réponse à : Culture : La parenté à plaisanterie à la conquête de l’UNESCO

    Cheikh, je te prie de bien vouloir lire et relire les écrits sur le lévirat le sororat et le VIH. tu verras que même les blancs qui ont été les 1ers à écrire sur ce sujet pour l’associer au VIH, on encore récrit pour dire que ça n’a rien n’a voir avec le VIH. Beaucoup de gens ont précipitament condamné ces pratiques et se rendent comptent que ces ratiques ont été mal présentées. cheick je te prie de rechercher les travaux de Bernard Taverne sur el Levirat et le sida. tape sur google : Taverne levirat et VIH. aussi wikipédia te dit ceci : "Certaines campagnes de prévention du sida, en Afrique, stigmatisent la pratique du lévirat en indiquant que celle-ci favorise la propagation de la maladie. Outre le fait que cela n’est pas vrai sur le plan épidémiologique, certains auteurs font remarquer que la pratique du lévirat est la seule mesure de protection sociale dont bénéficient les veuves dans ces pays et qu’il n’est pas forcément bienvenu de lutter contre elle sans en remplacer l’aspect social" vois tu je ne suis pas si retragrade que cela. il y a des gens qui ont mieux defendu ce que je défends en ce moment.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique