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Résumé du Plan de développement des infrastructures nationales d’information et de communication

Publié le mercredi 11 mai 2005 à 07h54min

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Du 22 au 24 avril 2004, la DELGI a organisé avec le Ministère des Postes et Télécommunications et celui de l’Information un atelier de validation de la stratégie d’opérationnalisation du Plan de développement des infrastructures nationales d’information et de communication qui a vu la participation de près de 800 personnes.

Le Plan national d’information et de communication qui comporte 180 pages, est le fruit d’un long processus. Avant sa validation en avril dernier, il a d’abord été examiné au cours de trois ateliers qui se sont tenus le 10 septembre 2003 avec les principaux acteurs impliqués dans la révision du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), avec les représentants des banques et établissements financiers et des sociétés et établissements de formation du secteur, le 10 octobre 2003 avec les représentants de la société civile. Une réunion qui s’est tenue le 6 novembre 2003 a également permis de recueillir les observations des représentants des partenaires au développement.

Le document issu de ces rencontres a été au centre d’une réunion de travail qui s’est tenue le 13 novembre 2003 avec les cadres du Ministère des Postes et Télécommunications qui a également axé le thème de son CASEM tenu le 19 décembre 2003 sur la promotion des NTIC.

Ce document a également servi de document de travail lors de la 1ère session de 2003 du Conseil Economique et Social qui s’est tenu du 10 novembre au 2 décembre 2003 sur le thème « Evaluation de la politique nationale des NTIC, état des lieux et perspectives ».

Un Conseil de Cabinet qui a connu la participation de 15 membres du Gouvernement s’est tenu a cet effet le 10 février 2004.

Le document commence par un préambule qui présente la situation du Burkina Faso : un pays au taux de croissance rapide de la population (2,4%), la faiblesse de la productivité du travail, notamment dans le secteur agricole qui occupe 80 % de la population active, la très grande vulnérabilité aux conditions climatiques, les préjugés et les pratiques rétrogrades dont sont victimes les femmes qui constituent 51,8% de la population et le très grand retard pris dans le domaine de l’éducation et de la santé.

Le document établit que pour une croissance durable il faut :

(1) une bonne gouvernance, (2) un accroissement du revenu des populations les plus pauvres, fondé sur un meilleur accès aux services de santé et une amélioration du niveau de formation, d’organisation et d’entreprenariat des producteurs ruraux et (3) une amélioration de la compétitivité des entreprises afin de garantir l’insertion de l’économie nationale dans l’économie sous-régionale et mondiale.

Le Plan national d’information et de communication dans son diagnostic souligne que même au rythme des meilleures performances de ces dernières années, il faudra encore un quart de siècle au Burkina pour doubler le revenu par habitant et l’élever au niveau de la moyenne (en 1996) de l’ensemble des pays d’Afrique au Sud du Sahara.

Et que de ce fait on ne pourra pas atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire pour le Développement sans un appui extérieur important et sans la création d’un ensemble de conditions objectives pouvant constituer un puissant levier et permettre un bond décisif dans le processus de développement économique et social.
Le document souligne aussi que la communication et l’accès à l’information pour le développement ont de tout temps été déterminants pour l’épanouissement et le bien-être des individus et le progrès de l’humanité. Les progrès réalisés en particulier ces dernières années dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication ont permis une avancée sans précédent sur ces questions et ont donné une nouvelle dimension à la mondialisation des échanges et de l’économie et à l’émergence d’une nouvelle économie fondée sur les connaissances.

Ainsi une bonne mobilisation du potentiel des nouvelles technologies de l’information et de la communication combinée à celle des technologies plus anciennes comme la radio et la télévision peut constituer un puissant levier pour l’enracinement de la bonne gouvernance, le renforcement des capacités, une meilleure appropriation des programmes de développement par les populations, l’ amélioration de la compétitivité des entreprises, le désenclavement, l’intégration sous-régionale et l’ouverture sur le reste du monde. Une telle mobilisation peut aussi offrir les moyens d’une refondation de la manière de livrer les services sociaux de base (éducation, santé, etc.) afin de les rendre plus accessibles et moins coûteux.

Le document considère que les technologies de l’information et de la communication peuvent constituer un puissant levier pour la valorisation des ressources humaines, le développement et l’atteinte des objectifs qu’il poursuit à travers le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté.

Le Gouvernement du Burkina Faso s’engage en conséquence à définir et à mettre en œuvre, avec la participation des différentes pal1ies prenantes que sont l’administration publique, le secteur privé, la société civile et les partenaires au développement, une stratégie globale et intégrée d’opérationnalisation du plan de développement de l’infrastructure nationale d’information et de communication qu’il a adopté en 2000. Il s’engage à faire de cette stratégie le principal cadre de référence de la stratégie nationale de promotion de la société de l’information et à ce titre, le cadre d’orientation pour la prise en compte des technologies de l’information et de la communication dans les politiques et stratégies sectorielles de développement.

Le plan national d’information et de communication se présente donc comme une réponse aux maux dont souffre notre pays, en jouant un rôle de levier de plus en plus déterminant dans le développement économique, social et culturel du pays.

Du fait que les Nouvelles technologies sont devenues un véritable outil stratégique pour l’enracinement de la bonne gouvernance, le développement et la valorisation des ressources humaines et la transformation de la mondialisation en opportunités. Au premier rang de ces technologies figurent celles qui sont liées à l’Internet ainsi qu’à ses applications (courrier électronique, WEB, e-commerce, egouvernement, télé-enseignement, télémédecine, etc.).

Cependant, note le plan, ces technologies et les applications qu’elles permettent se répandent elles aussi difficilement au Burkina Faso tout comme dans les autres pays au Sud du Sahara.

Le document cite en ce qui concerne le Burkina Faso, les raisons qui font que ces technologies ont une progression lente. Il y a entre autres :
- le taux élevé des taxes fiscales et douanières qui ne favorise pas l’acquisition des équipements de base ;
- l’insuffisance, l’inadéquation et le coût élevé d’accès aux infrastructures de communication de base ;
- le coût élevé d’acquisition d’un ordinateur au regard du revenu moyen d’un travailleur salarié ;
- le caractère contraignant de la réglementation pour le développement de nouveaux services et le faible niveau d’organisation du secteur en vue d’attirer les investisseurs et d’ouvrir ce secteur à la concurrence ;
- les difficultés d’accès au crédit pour les acteurs du secteur des technologies de l’information et de la communication, les entreprises, la société civile et les ménages

- le chevauchement des missions des principaux acteurs du cadre institutionnel qui ne facilite pas l’élaboration et la mise en œuvre de politiques cohérentes de promotion ;
- l’insuffisance de la sensibilisation des planificateurs, des décideurs politiques et des partenaires au développement sur les enjeux de ces technologies dans le contexte actuel de la mondialisation ;
- le faible niveau d’appropriation de ces technologies par les individus, les entreprises et l’Administration ;
- le faible niveau de développement de l’expertise locale ;
- la quasi-inexistence de contenus et de services adaptés aux besoins locaux ;
- l’absence d’un cadre juridique et d’une, politique de sécurité, sécurisant pour les individus, les entreprises et l’Administration ;
- la très faible concentration des populations des zones rurales et le faible revenu de ces populations qui ne permettent pas la justification économique de services dont la viabilité ne peut dépendre que d’économies d’échelle ;
- l’insuffisance et la mauvaise utilisation des financements pour la réalisation de projets centrés sur l’utilisation de ces technologies pour le développement ;
- le faible niveau de coordination des initiatives publiques et privées ;
- la très faible pénétration de l’électricité en zones rurales ;
- les contraintes climatiques et environnementales.

Le plan national de développement des infrastructures nationales d’information et de communication s’est fixé pour principale ambition de mettre les technologies de l’information et de la communication, qu’elles soient nouvelles ou anciennes, au service des stratégies nationales de développement. Il s’articule autour de six grands axes correspondant aux axes du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté.

Ce sont :
- Axe 1 : L’intégration de nouveaux objectifs liés à l’e-gouvernance dans le Plan National de Bonne Gouvernance et dans le Cadre Stratégique de Lulle contre la Pauvreté afin de consacrer la promotion des nouvelles technologies de l’information et de la communication comme un choix politique et une orientation stratégique devant constituer un levier et contribuer à réduire la pauvreté et il accélérer le développement économique et social du pays.

- Axe 2 : La promotion du partenariat secteur public, secteur privé et société civile et le renforcement de la coopération internationale dans le domaine des nouvelles technologies de l’information afin de parvenir à une gouvernance partagée pouvant favoriser la mobilisation de toutes les énergies disponibles en faveur de la diffusion et de r utilisation effective de ces technologies.

- Axe 3 : La mise en place du cadre juridique de la société de l’information et d’une politique de sécurité afin de mettre en confiance les citoyens et de créer un environnement propice à la concurrence et aux investissements pouvant entraîner le développement des infrastructures de base et des services à valeur ajoutée adaptés aux besoins locaux.

- Axe 4 : Le renforcement de l’expertise nationale dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication et la promotion des l’emplois et d’une industrie locale de services basés sur ces technologies afin de garantir la maîtrise technique, la réussite de la mise en œuvre du plan de développement de l’infrastructure nationale d’information et de communication et la création de nouveaux emplois.

- Axe 5 : La mise en place d’une stratégie de communication afin de susciter l’adhésion de toutes les composantes de la société aux objectifs du plan de développement de l’infrastructure nationale d’information et de communication.

- Axe 6 : L’instauration d’un mouvement d’ensemble dans l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication à travers l’intégration de l’e-gouvernance dans les politiques et plans sectoriels grâce à des programmes structurants, à la mise en place d’un cadre de concertation des partenaires financiers et d’un cadre politique et institutionnel de mise en cohérence et de suivi - évaluation.

C’est donc désormais le principal cadre de référence de la stratégie nationale de promotion de la société et de l’économie de l’information et du savoir. Elle constitue, à ce titre, le cadre d’orientation pour la prise en compte des technologies de l’information et de la communication dans les politiques et stratégies sectorielles de développement et le référentiel pour la mise en cohérence de l’aide financière et technique des partenaires au développement..

Rachid TRAORE
DCPM/DELGI pour « La Dépêche »

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