Après la 5e édition à Bagré, la région du Centre-Est abrite pour la deuxième fois la Journée nationale du Paysan, cette fois-ci à Tenkodogo. Une fierté dite légitime pour les populations qui n’ont pas marchandé leur mobilisation aux activités. A l’instar des précédentes JNP, celle de la capitale du Boulgou doit mener la réflexion sur une problématique d’actualité. Celle de 2016 est : « Agriculture et lutte contre le chômage : développer et soutenir l’entrepreneuriat agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique pour l’insertion socio-économique des jeunes ». Pour tous les acteurs, le secteur agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique est une opportunité à saisir au vol pour la réduction de la pauvreté et la baisse du chômage qui frappe avant tout les jeunes et les femmes.

Moderniser l’agriculture

Convaincu de l’agriculture est le domaine dans lequel le maximum d’emplois peut être créé, le président du Faso, Roch M. C. Kaboré pense tout de même que ce n’est pas en cultivant à la daba que les producteurs pourront nourrir le Burkina Faso. Pour lui, la modernité de l’agriculture passe par une meilleure organisation des agriculteurs, leur dotation en semences améliorées, en tracteurs. Aussi, la jeunesse doit s’engager, croire dur comme fer qu’il n’y a pas de sot métier, estime le Chef de l’Etat. Pour joindre l’acte à la parole, le premier des Burkinabè a offert symboliquement des semences améliorées aux producteurs des 13 régions du pays.

Impliquer davantage les jeunes

Pour le représentant-résident de la FAO au Burkina Faso, Aristide Ongoné Obamé, le thème de cette 19e édition répond aux travaux de la 28e conférence régionale de la FAO pour l’agriculture tenue en 2014 à Tunis consacré à « la jeunesse africaine et le développement agricole et rural ». A l’en croire, l’essor du marché de l’agro-alimentaire en Afrique devrait atteindre mille milliards de dollars américains d’ici à 2030. Ce secteur pourrait donc attirer les jeunes. Toutefois, le patron de la FAO au Burkina pense qu’au regard des obstacles qui dissuadent les jeunes à s’investir dans l’agriculture, les autorités devraient créer un environnement favorable à leur implication dans les politiques et programmes de développement agricole.

Vers un autre format de la JNP

Dans son discours de lancement, le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo a précisé que cette 19e édition constituait un tournant décisif car le président du Faso, a donné des instructions pour que les acteurs réfléchissent sur un nouveau format plus efficace de la Journée national du Paysan. En attendant, le président de la Chambre nationale d’agriculture (CRA) a égrainé un chapelet de doléances qui n’avaient pas trouvé solutions lors des deux dernières éditions à Banfora et à Dédougou. Il s’agit entre autres de l’adoption définitive du décret relu prenant en compte les CRA et la CNA (Chambre nationale d’agriculture), l’inscription au budget de l’Etat des ressources suffisantes au fonctionnement courant des CRA, la régularité des salaires des agents recrutés par les CRA et le paiement des indemnités des agents de l’Etat mis à disposition des chambres suspendues depuis 2009, etc.

70 récipiendaires

A l’instar des autres éditions, celle de Tenkodogo fut l’occasion de reconnaitre le mérite de 70 acteurs du développement rural. Ils ont été décorés pour le travail abattu, chacun dans son domaine.
Pour finir, les officiels ont visité les stands de la foire animés par des centaines d’exposants venus présenter leur savoir-faire et leurs produits. Des bovins aux fourrages en passant par les céréales, les semences et les pesticides, tout est là pour rehausser l’éclat de cette JNP qui devrait connaitre son épilogue avec les échanges directs prévus entre producteurs, éleveurs et le président du Faso.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net