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Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

Publié le samedi 30 avril 2016 à 03h25min

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Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

Le ministre en charge de la sécurité, Simon Compaoré a entamé une tournée de sensibilisation à l’endroit des Koglwéogo. Et au vu des deux étapes qu’a déjà parcouru le ministre, le constat général qui se dégage est que l’autorité gouvernementale et les Koglwéogo sont loin de parler le même langage. En tout cas, sur certains points qui sont pourtant d’une importance capitale.

En initiant cette tournée qui le verra parcourir les localités du Burkina Faso à la rencontre des Koglwéogo, Simon Compaoré se doutait certainement que sa mission ne serait pas facile.
S’il s’est décidé à dire ses quatre vérités aux Koglwéogo, ces derniers aussi n’ont pas avalé leur langue. En effet, beaucoup de passion a été relevé dans les interventions des uns et des autres, aux étapes de Boulsa dans le centre-nord et Zorgho au plateaucentral.
Simon a fait son « show » comme il l’aime, les Koglwéogo aussi ont fait le leur. Chaque camp est finalement resté sur ses positions, toute chose qui nous fait dire, qu’il s’agit d’un véritable langage de sourds qui a vu les deux protagonistes, prêcher chacun son évangile.

Dans la forme, l’autorité a usé tantôt du bâton et tantôt de la carotte dans le ton même du discours. Mais, elle s’est toujours évertuée en guise de conclusion, à jouer balle à terre pour ne pasfroisser son vis-à-vis ou se laisser déborder par des propos trop désobligeants. Ainsi, on a pu sauver les meubles et les apparences, et chacun est reparti avec son honneur sain et sauf.

Faites mais n’en faites pas trop tout de même !

C’est en ces termes qu’on peut résumer quant au fond, le message transmis par le ministre aux Koglwéogo des deux localités déjà visitées. En effet, le ministre n’a pas pu convaincre ses interlocuteurs, de la nécessité et de l’obligation d’abandonner les pratiques qui vont à l’encontre du respect des droits de l’homme et de la vie tout court tels les bastonnades et autres sévices corporels.
Pour les Koglwéogo, il est difficile d’obtenir des résultats sans ces pratiques. Ils ont tout de même promis, devant l’intransigeance du ministre, de ne plus battre ceux qu’ils arrêtent, jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Le ministre a prévenu les auteurs d’éventuelles atrocités, du danger qui les guettent, d’ être traduit devant les tribunaux. Autrement dit, tant qu’il n’y aura pas de problème, vous aurez la caution du gouvernement. Mais, on se lavera les mains en cas de pépin en laissant l’auteur face à ses responsabilités.

La question de la défiance aux autorités étatiques et des amendes

Certains éléments des forces de l’ordre ont été mis en cause par les Koglwéogo. Ils reprochent à ses derniers, des accointances avec les malfrats, s’ils ne sont tout simplement pas eux-mêmes des bandits.
Au sujet des amendes, les Koglwéogo ne semblent pas vouloir y renoncer. En effet, ils justifient ce fait par la nécessité de disposer de moyens financiers, qui leur permet de mener à bien leurs activités. Ils ont d’ailleurs saisi cette occasion pour solliciter l’appui de l’État en moyens financiers.

Le ministre, Simon Compaoré « chef suprême des Koglwéogo », qui a aussi reçu le titre de « président de l’association nationale des Koglwéogo »à Zorgho, a invité ses « éléments » (Koglwéogo), à collaborer avec ses autres éléments des forces de défense et de sécurité. Pour lui, les brebis galeuses existent dans tous les corps de métier et aussi au sein des Koglwéogo. Cependant, il a promis de faire le ménage aux seins des forces de défense et de sécurité.

Si le ministre n’a pas promis un appui financier de l’État, on a eu cette impression que la question sera examinée. Il a plutôt évoqué la possibilité de décorer les Koglwéogo qui vont s’illustrer positivement.

Quel avenir pour les Koglwéogo

L’Etat a opté d’encadrer les Koglwéogo et non de les supprimer. Et comme raisons avancées, les Koglwéogo répondent à « un réel besoin sécuritaire des populations ». Et pour le ministre, le pays ne dispose pas assez de forces de sécurité à même d’assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire national et à tous les Burkinabè. Il a insisté sur le fait qu’il faut considérer les Koglwéogo comme étant des initiatives locales de sécurité.

A Zorgho, l’un des chefs Koglwéogo a dit que leur mission prendra fin avec la réduction sensible de l’insécurité, mission à laquelle ils s’attèlent. Il a demandé à l’État de leur donner 5 ans pour bouter l’insécurité hors de nos frontières.
Simon Compaoré a avancé l’idée de leur organisation en coordination au niveau des communes, une chose qui sera effective après les élections municipales. Toute chose qui laisse penser que les maires, auront un droit de regard, sur les Koglwéogo qui exercent sur l’espace territorial d’une commune donnée.

L’encadrement sera confié aux forces de sécurité des lieux où les Koglwéogo mènent leurs activités. Pour ce faire, il est prévu des rencontres bilan tous les trois ou six mois.
C’est donc clair que la fin des Koglwéogo , ce n’est pas pour bientôt. Reste alors à espérer que les jours prochains ne voient pas encore, ces derniers commettre des atrocités sur des personnes, pendant même que le ministre Simon Compaoré est en tournée de sensibilisation. Car ce serait bien embêtant pour le ministre. Cela donnera alors du grain à moudre, à tous ceux qui demandent leur démantèlement.

Angelin DABIRE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 avril 2016 à 18:30, par QUID En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    Il est des situations dans lesquelles on ne peut vouloir manier le baton et la carotte.
    L’Etat est souverain et dispose de forces legales qui ont en charge la securisation du territoire, de ses citoyens et de leurs biens.

    C’est desolant qu’ un pays descende si bas dans la gouvernance.
    On ne peut vouloir une cose et son contraire et je vous assure que cette histoire de Koglwéogo se terminera mal car des reglements de compte feront jour et ces memes groupes se rentreront dedans pour des istoires de femme, de champs ou toute autre chose.

    Lorsqu’on centralise le pouvoir moderne et le confie a des structures chargees des applications, il n’est pas de bon ton d’en avoir d’extra.
    Tout le monde au Faso est temoin des moyens tres limites mis a la disposition des FDS, des sacrifices individuels que font la police te la gendarmerie, et ce, au peril de la vie des elements suite a des commandes de materiels de protection inappropries faites par ces memes gouvernants.
    Si les Gendarmes et Policiers doivent utiliser les memes methodes que les Koglwéogo, il y a longtemps de cela que la securte serait revenue, si, bien sure, les magistrats arretent de liberer a tour de bras les delinquants apprehendes apres des efforts.

    Si vous voulez vraiment aider le peuple, mettez LES MOYENS NECESSAIRES A LA DISPOSITIONS DES FORCES DE SECURITE et lachez un peu de leste...
    Elles n’ont pas besoin de 3 mois pour nettoyer le territoire.

    Arretez donc vos sorties inutiles et appuyez vous sur vos forces car a la fin celles ci sont frustrees.
    Dans un Etat de droit, il faut toujours travailler dans la LEGALITE.

    Il est temps d’arreter de se leurrer et

  • Le 29 avril 2016 à 18:31, par ou allons nous ??? En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    Si Simon ne fait pas attention , ce problème peut provoquer une guerre civile dans ce pays. Ce problème le dépasse et dépasse aussi le MPP et seul il ne pourra rien faire. La sécurité d’un pays c’est un problème d’ordre national donc on doit impliquer toutes les personnes ressources pour trouver une solution. Il faut simplement convoquer des assises nationales sur la sécurité intérieure du pays et appliquer les résolutions d’une manière ferme. Il faut consulter et impliquer d’abord les spécialistes (armée, gendarmerie, police et justice) puis les sociologues, les chefs politiques religieux et coutumier. je ne suis pas contre l’organisation des populations pour se défendre mais ces gens d’auto octroient des pouvoirs au delà du tolérable. A y voir leur manière de défier les autorités c’est inquiétant. Si demain ils arrivent a acquérir des armes de guerres, que ne vont’ ils pas faire ? Si quelqu’un connait l’histoire des tontons ma-coutes en Haïti, des Ninja et Cobra au Congo, des milices au Rwanda, de la LRA en Ouganda, des zones tribales au Pakistan, Khmers rouges au Cambodge, guérilla au Pérou, Colombie etc... ; qu’il parte donner des cours d’histoire à Simon. On s’amuse mais bientôt on risque de courir.
    Les mêmes causes produisent les mêmes effets !

  • Le 29 avril 2016 à 18:37 En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    Vous avez dit dialogue de sourds entre Simon et les koglweogos ? Eh bien, voila qui vient infirmer les propos récents de Roch, qui affirmait que le Burkina disposait d’une capacité de dialoguer pour résoudre les problèmes, le mettant a l’abri des périls nationaux, que les autres pays n’avaient pas ! Moralité, si au Burkina on pouvait avoir un peu d’humilité, le pays s’en porterait mieux.

  • Le 29 avril 2016 à 18:39, par Saib En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    cest ca qui va les manger ! pas plus de commentaires

  • Le 29 avril 2016 à 19:26, par l’homme En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    La sortie de Simon n’a rien à voir avec la résolution du problème grave que constitue l’affaire des kolweogo. C’est purement et simplement une pré-campagne des municipales. C’est tout. On n’est pas dupe. La politique du 19e siècle que le MPP nous ramène ne prospera pas. Thomas SANKARA n’est pas mort pour rien.

  • Le 29 avril 2016 à 21:05, par YIRMOAGA En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    On rencontre les koglwéogo, on sensibilise, on utilise le langage de la fermeté, le respect des droits humains, et dans tout ça, où sont les voleurs ? Parlez aussi aux voleurs ? Organisez les voleurs à respecter les droits humains, à respecter le propriétaire, si possible à travailler aussi pour vivre du fruit de leur labeur ?Les autorités sont avec la population laborieuse ou avec les voleurs ? On sait qui est avec les voleurs, je veux parler des FDS véreux mais des magistrats dans sa globalité ? Beaucoup de Ouagavillois fréquentent les maquis avec les produits de vol ? La campagne a pour ennemi les citadins. Mr le Ministre, soyez clair et évitez d’être ridicule en affirmant les koglwéogo qui reconnaissent la loi ? Quelle loi ? Celle des voleurs ou celle de ceux qu défendent leurs biens par l’autodéfense ?

  • Le 29 avril 2016 à 22:00 En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    Il ne faut surtout pas commettre l’erreur de leur donner un appui financier, aussi infime soit-il. Car on aura alors des KLGWs dans chaque village qui demanderont le meme appui. Au bout du compte ca coutera plus cher que de recruter un plus grand nombre de personnel de forces de defense et de securite.
    Les KLGWs ont travaille sans appui de l’Etat et il faut que ca continue comme cela.

  • Le 29 avril 2016 à 22:41, par VP En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    Vive les Koglwéogo !!!
    Regardez bien la salade que la justice nous a servit hier soir,elle est nauséabonde et"Miigdou".En plus ,si on devrait évaluer les actions des koglwéogo par rapport aux forces de sécurité,vous constaterez que les koglwéogo seront en tète en terme de rentabilité.S’il arrive à démasquer les brigands,c’est parce qu’ils vivent ensemble et se connaissent.
    Tous ceux qui crient contre les koglwéogo là,qui n’a pas peur d’être convoqué au commissariat de police de Wemtenga à Ouaga ?Les autorités elles même cautionnent les services de sécurité qui sont violents.Par ce que à chaque fois que l’État même a une affaire judiciaire à régler ,il préfère faire appel au service qui ne badine pas .Alors,je pense qu’il faut laisser les Koglwéogo secouer ces bandits sans les tuer seulement.

  • Le 30 avril 2016 à 06:49, par Johnson Melo En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    Il y a de la malhonnêteté dans le traitement de l’information au sujet des kogleweogo. Le travail qu’ils abattent n’est jamais médiatisé. Mais lorsqu’ils commettent une erreur, tout le monde en parle. Soyons justes. Pourquoi cette hypocrisie ?

  • Le 30 avril 2016 à 18:13, par lagitateur En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    Je propose à Simon le Chérif de créer la Direction Générale des koglewéogo au sein de son Ministère. Cela donnera du boulot à beaucoup de cadres au garage dans son Ministère.

  • Le 30 avril 2016 à 18:23, par Le Peuple En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    Lorsque le ministre dit que le pays ne dispose pas d’assez de forces de sécurité à même d’assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire national et à tous les burkinabè, il y a certes du vrai mais je pense que si nous arrivons à envoyer des milliers de nos forces de sécurité au Mali, au Soudan, etc, il est difficile de tenir un tel langage. Ou bien il s’agit d’utiliser les Koglwéogo qui ne coûtent rien d’un côté et se faire payer en dollars US avec les vraies forces de sécurité de l’autre côté. Ça ressemble à du mercenariat dans ce cas. Dans tous les cas, si on estime qu’ils sont utiles, il faut qu’on les dote de moyens conséquents. La sécurisation des biens et des personnes relève du pouvoir régalien de l’Etat.

  • Le 1er mai 2016 à 10:43, par kwiliga En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    En conclusion, il semble que le budget utilisé pour réaliser ces visites de "courtoisie", eut été plus utile pour renforcer, d’une manière ou d’une autre, les forces de sécurité légitimes de ce pays.

  • Le 1er mai 2016 à 14:18, par BABACOUL En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    D’une chose l’une.Oubien ils sont utils ,les koglwéogo et on les maintient oubien ils sont barbares et on les demantèle ,il y’a pas de demi mesure.Déja à l’etat embryonnaire le ministre n’arrive pas a les maitriser et qu’en sera-t’il quand ils seront bien organisés. Bogoharam version Burkina en couveuse.Attention Simon COMPAORE,tu vas te brûler les ailes.
    On parle des koglwéogo,et on ne parle pas de Dozo,la version koglwéogo de l’Ouest Sud ouest du Burkina,attention attention.....

  • Le 1er mai 2016 à 21:33, par Jeunedame seret En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    Qui fournit es armes aux koglewéogo ? C’est bizarre. Simon semble en campagne législative et en mission pour le renforcement des FS du MPP. Si ce dernier avait perdu le pouvoir, on risquerait une guerre locale. Ou bien Salif ? Dites-nous a vérité.

  • Le 3 mai 2016 à 20:13, par MBK En réponse à : Simon et ses Koglwéogo : Un véritable langage de sourds

    Il faut supprimer purement et simplement les Koglwéogo. Quand on vous arrêté revenant de votre village pour poser des questions sur le poulet que l’on vous a donné sous prétexte qu’on est koglwéogo, cela est inquiétant. Si en plus après avoir montré patte blanche vous êtes taxé car ils doivent bien vivre de quelque chose, c’est de la raquette et un état sérieux ne peut pas tolérer çà. Nous avons affaire à une véritable plaie qui va se gangrener et crée un sérieux problème pour notre pays. Donnez les moyens à nos policiers nos gendarmes et nos militaires de nous protéger. c’est leur métier

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