Depuis l’an 2000, le championnat d’Afrique de lutte n’avait plus eu lieu, et la Centrafrique désignée pour l’organisation se désiste.

La Fédération burkinabè de lutte (FBL) saisit le bon bout et obtient l’aval de la Fédération internationale de lutte associées (FILA) pour faire renaître une compétition, dont la discipline est en nette promotion au pays des Hommes intègres. La FILA représentée à Ouagadougou par son secrétaire général Daniel Robin a situé l’importance de ce rendez-vous burkinabè, avant de traduire la reconnaissance de son association au Burkina Faso qui a accepté accueillir le championnat.

Le ministère des Sports et Loisirs, le haut-commissaire du Kadiogo, la BACB, le CNOSB, la députée Sarah Sérémé ont été distingués par la FILA. Juste récompense, œuvre de leurs efforts tendant à promouvoir le lutte burkinabè.

Le taureau du Nayala s’est refait un petit moral de santé

Hermann Koané, Basile Konané et Athanasse Moussiané

Les trois Burkinabè champions d’Afrique. De la gauche vers la droite Hermann Koané, Basile Konané et Athanasse Moussiané. La compétition en elle-même a connu du succès sur le plan technico-tactique. Sénégalais et Nigériens très redoutés dans cette discipline ont été surpris par les Burkinabè très volontaires qui ont ravi la vedette à tous.

Dans la catégorie des 65 kg, le jeune Basile Konané, l’une des valeurs sûres de la lutte burkinabè a terrassé tout sur son passage. Il s’en sort avec l’or. Son exemple a été suivi par Hermann Konané chez les 75 kg. Il a peiné, mais grâce à son courage, il s’octroie la médaille la plus convoitée.

Le taureau du Nayala Athanase Moussiané s’est refait un petit moral à la faveur de ce championnat d’Afrique. Il a permis aux Etalons de glaner leur troisième médaille d’or dans la catégorie des 85 kg.

La déception côté burkinabè viendra dans la catégorie des 100 kg où le champion en titre, Denis Toé, a occupé la troisième place, laissant l’or au très expérimenté nigérien Harouna Balla. Le seul médaillé d’or côté sénégalais est Youssouf N’Dour dans la catégorie des plus de 100 kg. Au niveau de la compétition par équipe, le troisième et dernier tour qui devait permettre à chaque formation de connaître son sort mettait aux prises le Burkina Faso et le Niger et le Sénégal et le Bénin.

Une partie facile pour les Sénégalais qui n’ont pas eu besoin de trop forcer leurs talents pour venir à bout des Béninois, ces Béninois n’avaient ni le poids ni la technique de leurs adversaires sénégalais.

Sur les 5 combats, les Sénégalais plus remporteront tous et souvent avec la manière. Le Burkina Faso dans son duel face au Niger n’a pas pu résister. Pourtant, Basile Konané donnera l’exemple à suivre en domptant le Nigérien au cours du premier combat. Mais hélas, il ne sera pas suivi par Herman Koané, Athanase Moussiané, Denis Toé et Laopan Ky qui perdront tous leurs combats, permettant au Niger d’occuper la deuxième place avec 4 victoires contre 1.

La formation béninoise (très jeune) bien qu’elle reparte bredouille s’est distinguée par son courage et son esprit fair-play qui ont prevalu durant la compétition. Pour le président de la FBL, Nicolas Paré "ce championnat a montré la bonne santé de la lutte burkinabè et cela en perspective des prochains jeux de la Francophonie au Niger".

Yves OUEDRAOGO
Sidwaya