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Maraîchage au Nord : Plusieurs hectares de production dans les eaux

Publié le mercredi 13 avril 2016 à 23h34min

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Maraîchage au Nord : Plusieurs hectares de production dans les eaux

En pleine fête de la 7ème édition les journées promotionnelles des produits maraichers de la région du nord, dame nature a plongé les maraîcherculteurs dans un désarroi total. En effet, une pluie de 52mm tombée le 9 avril 2016 a occasionné d’importants dégâts aux producteurs qui exerçaient aux abords des barrages de Goinré, Kanazoé et sur biens d’autres sites de productions maraîchères dans la ville de Ouahigouya et sa banlieue. En attendant les conclusions de l’évaluation des dégâts par le comité mis en place par la direction régionale de l’agriculture et des aménagements hydrauliques, les producteurs lancent un SOS.

Dans la région du Nord, la production maraîchère est fortement dominée par les oignons, soit un taux de 27% de la production maraîchère totale, la tomate (23,4%), le chou (19,7%) et la pomme de terre (8,9%). Autres spéculations comme l’aubergine, le haricot vert, la salade, l’ail, le piment, le concombre, le poivre, le gombo, sont pratiquées par des milliers de producteurs dans cette contrée du Burkina. Les activités de maraichage faut-il le souligner, s’organisent essentiellement autour des exploitations familiales allant de quelques ares à plusieurs hectares sur les abords des barrages, sur des périmètres aménagés etc. Au regard de son apport considérable au développement de l’économie locale, le maraîchage se positionne comme une spécialisation régionale.

Des centaines d’hectares sous les eaux

Du site du barrage de « Goinré » en passant par celui du barrage « Kanazoé », le périmètre aménagé par le projet riz pluvial et des exploitations de Watinoma dans la banlieue Ouest de Ouahigouya, l’eau de la pluie du samedi 09 avril a pris de court les producteurs qui ne s’y attendaient pas en cette période de l’année. Yerbanga Sayouba qui travaille dans le maraichage depuis plus d’une vingtaine d’année, laissera entendre qu’il a perdu avec les siens des productions d’environ 20ha qui pouvaient lui rapporter au moins une quarantaine de millions de FCFA. Du côté du village de Toéssin tout au long du barrage kanazé la désolation est totale comme l’a souligné Ouédraogo Yacouba qui a perdu ses planches de plusieurs spéculations, un stock important d’oignons qui devaient être conditionnés dans des sacs, sa moto pompe qui a été noyée par les eaux sans compter les tuyaux qu’il utilise pour le drainage de l’eau. « Généralement c’est au cours du mois de juin que nous rencontrons les problèmes liés à l’eau, nous n’avons jamais vu une telle quantité en cette période de l’année » font remarquer la majorité des producteurs. Au périmètre aménagé à la sortie Ouest de Ouahigouya par le projet riz pluvial et où travaillent 260 personnes dont 90 femmes, se sont 15 ha qui sont totalement inondés. Plus loin dans le village de Watinoma, ce sont des producteurs qui ont été surpris par les eaux et qui ont perdu des quantités énormes d’oignons qui étaient entassés à l’air libre en attente d’enlèvement par des acheteurs de la Côte d’Ivoire.

Un comité d’évaluation des dégâts mis en place

Au regard de la situation, Adama Boro, directeur régional de l’agriculture et des aménagements hydrauliques qui a constaté les dégâts sur certains sites a mis en place un comité qui travaille d’arrache-pied pour une évaluation du sinistre. A quelque chose malheur est bon comme le dit l’adage, c’est pourquoi Adama Boro a profité une fois de plus supplier les producteurs à se départir des comportements à risque tels que la production sur les lits des barrages, la destruction des digues pour placer des conduits d’eaux, et de leur demander de mettre fin aux habitudes traditionnelles de conservations des récoltes sous les arbres etc.

Le cri de cœur des responsables de la faîtière

Ouédraogo Mamadi secrétaire général du groupement d’intérêt économique des maraîchers du Nord tout en compatissant avec les producteurs sinistrés, a invité les exploitants maraîchers à respecter les consignes des techniciens par rapport à l’utilisation des espaces de production tout en reconnaissant aussi qu’un problème de foncier se pose. Pour lui, l’indisponibilité des terres et le manque de moyens financiers appropriés amènent les producteurs à suivre la disponibilité de l’eau dans les barrages qui du reste tarissent vite.

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Yann NIKIEMA
Lefaso.net

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