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Budget Ouvert 2015 : Le Burkina Faso encore mauvais élève en terme de transparence

Publié le dimanche 10 avril 2016 à 11h15min

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Budget Ouvert 2015 : Le Burkina Faso encore mauvais  élève en terme de transparence

Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et le Centre d’information, de formation et d’étude sur le budget (CIFOEB) en partenariat avec International Budget Partnership (IBP), ont livré les résultats de la cinquième édition de l’enquête internationale sur l’Indice du Budget Ouvert (IBO) 2015 ; c’était à Ouagadougou dans la soirée du 8 avril au cours d’un atelier. L’IBO évalue la quantité, la publication en temps opportun et la pertinence des informations budgétaires mises à la disposition du public. Même si le Burkina a fait des progrès en la matière, il est toujours à la traine, avec une moyenne de 43 points sur 100.

L’enquête sur le budget ouvert évalue les trois composantes d’un système de responsabilité des finances publiques à savoir, l’accès du public à l’information budgétaire ; les opportunités pour le public de participer au processus budgétaire ; et le pouvoir de contrôle des institutions étatiques de contrôle, y compris la législature et la Cour des comptes.

Menée de mars 2014 à septembre 2015 et impliquant 300 experts et 102 pays, l’étude mesure à travers l’indice sur le Budget Ouvert (IBO), l’état de la transparence budgétaire du pays en se basant sur des critères internationalement reconnus mis au point par les organisations multilatérales. L’IBO est calculé sur la base de 109 questions sur les 140 que contient le questionnaire.

Pour le Burkina, l’enquête révèle que le pays n’est pas encore un bon élève en matière d’accessibilité de l’information budgétaire par le public. Avec un score de 43 sur 100 en 2015, même s’il a globalement évolué depuis 2006, il reste légèrement plus faible que la moyenne qui est de 45. En 2006 le pays avait 11 points avant de se retrouver en 2010 avec 5 points.

Foi de Agnès Kaboré du CGD qui a présenté l’enquête, cette dernière indique ainsi que dans le cas du Burkina, les trois piliers de la redevabilité budgétaire sont globalement insuffisants. En plus du déficit dans l’accès à l’information, la participation du public au processus budgétaire est également très faible avec un score juste de 10 sur 100 pour une moyenne de 25. Ainsi, globalement le processus budgétaire au Burkina n’offre pratiquement pas d’opportunités de participation citoyenne. De même le contrôle budgétaire est globalement assez faible aussi bien dans le cas du Parlement, 39 sur 100 ; que dans celui de la Cour des Comptes avec un score de 50 sur 100.

Cette année donc, avec 43 points, le Burkina Faso se classe au 4ème rang dans la sous-région derrière le Mali (46/100), le Bénin (45/100) et le Cameroun (44/100). « Ce score indique que le Burkina offre au public une information partielle sur le budget », note le rapport.

Selon Dr Thomas Ouédraogo, directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), une des structures qui a mené l’étude au Burkina, l’objectif était de réhabiliter la dimension participation au niveau du budget national. Parce que le budget national est l’effort conjugué de tous les citoyens, il est de leur droit de savoir avant d’y participer.

« Cela participe de la bonne gouvernance et permet au citoyen de savoir ce qu’on fait de son argent. Cela permet également de contrôler toutes les dépenses publiques, de voir les recettes de l’Etat. Si tout le monde est informé sur toutes ces rubriques, les dirigeants n’auront pas d’autres choix que de se conformer à leurs prescriptions. Le budget est une loi, et nul n’est censé ignorer la loi », a clamé le secrétaire exécutif du CGD.

Des actions pour gagner des points
La place du Burkina n’est certes pas des meilleures, mais elle n’est pas non plus alarmante, au regard des bonds qualitatifs que le pays a faits depuis 2010. Et les autorités pourraient faire du pays un bon exemple en matière de transparence.
Il leur suffira de diffuser les documents existants, d’en produire et diffuser certains (le pré-budget, rapports revues de milieu et de fin de l’année) et d’améliorer l’exhaustivité du projet de loi de finances.
Aussi, le rapport précise que les progrès sont possibles si on décide d’établir un mécanisme de participation, crédible et effectif d’écoute du public.

D’autres recommandations sont également formulées aux plans du contrôle budgétaire, de la participation du public, et de l’amélioration de la transparence. (Cf. Documents)

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 avril 2016 à 07:50, par TIENFO En réponse à : Budget Ouvert 2015 : Le Burkina Faso encore mauvais élève en terme de transparence

    La meilleure moyenne obtenue par le Mali est de 9,20/20 (46/100). Je me réserve de la pertinence de cet indicateur toutefois tout laisse à croire qu’il y a du chemin à parcourir en la matière. Il faut voir aussi au niveau de l’élaboration des budgets des collectivités où tout est opaque de A à Z. Un peu de transparence à ce niveau fera du bien au développement de nos communes

  • Le 11 avril 2016 à 08:27, par L’Oeil du peuple En réponse à : Budget Ouvert 2015 : Le Burkina Faso encore mauvais élève en terme de transparence

    Le budget est une prévision des recettes et des dépenses. S’il est largement diffusé, cela pourra amener la population de comprendre le fonctionnement de l’ Etat, et partant, il pourra alléger la tâche aux gouvernants car il y aura moins de revendications sociales.

  • Le 11 avril 2016 à 13:52, par zemosse En réponse à : Budget Ouvert 2015 : Le Burkina Faso encore mauvais élève en terme de transparence

    Très belle initiative. Si le gouvernement est transparent ,les syndicats ,étudiants seront plus tolerants et les grèves moins engagés. Informés sur les recettes ,les dépenses de l’État, le gouvernement pourra convaincre les syndicats de l’insuffisance ou non du budget, la population pourra apprécier ce qu’on fait avec son argent et surtout si c’est bien fait. Dans la non transparence, le gouvernement à travers ses financiers arnaquent allègrement la population qui n’a aucun moyen de contrôle. Félicitation pour ce travail.j’invite les syndicats à s’approprier ce travail et à exiger la transparence à ce gouvernement

  • Le 12 avril 2016 à 18:11, par Yv En réponse à : Budget Ouvert 2015 : Le Burkina Faso encore mauvais élève en terme de transparence

    C’est donc dire que les députés sont nuls et d’aucun intérêt dans le processus de contrôle ? Alors que l’on supprime l’Assemblée nationale et qu’on remette tout aux osc. On économisera quelques milliards.

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