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SNC 2016 : Une édition vraiment pas comme les autres ?!

Publié le vendredi 1er avril 2016 à 12h00min

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SNC 2016 : Une édition vraiment pas comme les autres ?!

Les éditions de la Semaine nationale de la culture se succèdent, mais ne se ressemblent pas. Celle de 2016, la 18ème du genre, pêche à plus d’un titre. Et pour un événement qui a plus de trois décennies d’existence, c’est à se demander si les organisateurs ont réussi à capitaliser les expériences.

La semaine nationale de la culture, depuis le 26 mars, bat son plein à Bobo-Dioulasso. Une biennale tant attendue mais qui semble morose cette année. D’abord, à une semaine de l’événement, rien dans la cité de Sya ne l’annonçait. Si bien que nombre de personnes se demandaient si elle aurait effectivement lieu. Il y avait juste quelques problèmes de déblocage de fonds, avait-on appris. Ce qui justifiait le retard dans la communication autour de la semaine culturelle.

Mais c’est à l’ouverture que l’on s’apercevra qu’il ne s’agissait nullement d’un problème de déblocage de fonds. Le 27 mars à l’ouverture officielle présidée par le Premier ministre, la mobilisation était tout simplement désolante. Il ne s’agissait certes pas d’un meeting politique, encore moins d’un concert, mais pour un événement d’une telle envergure, l’engouement devait être patent. On a plutôt vu des gradins complètement vides. « C’est sans doute le match des étalons qui a retenu des gens à la maison. Ou encore qu’ils avaient peur du fait de l’insécurité grandissante ces derniers jours », chacun y allait de ses justificatifs. Toujours est-il que les artistes ont défilé devant un public timide. Les musiciens ont communié pratiquement seuls. Pendant que l’on annonçait certaines grandes pointures de notre musique, le maigre public se sauvait vers la sortie.

La SNC, après les trois coups de tambours donnés par le Premier ministre, a bien démarré avec le grand prix national des arts et des lettres à la Maison de la Culture. Puis le lendemain, on a assisté à l’ouverture de la foire commerciale et à bien d’autres activités connexes comme les plateaux off.

Justement, si les autres années, ces plateaux off offraient le spectacle au même endroit pendant toute la semaine, cette année, c’est tournant. Le plateau de la place Sitarail n’aura fait que deux jours. Pour ensuite se déporter vers le lycée Promotion, le plateau Yéguéré. Un changement qui semble désorienter plus d’un fan qui n’avaient pas le programme des plateaux mobiles. « C’est à travers ces plateaux que je sentais que la ville abrite un événement. Chaque soir je viens à la place Sitarail pour vivre l’événement. Cela a duré deux jours seulement cette année alors que je ne peux me rendre dans les autres quartiers », se désole Amidou alias Vieux.

Qu’est-ce qui ne va donc pas, est-on tenté de se demander. D’énormes efforts sont sans doute consentis pour cette édition post transition, pour sa bonne tenue mais il y a des failles inadmissibles que les acteurs, bien aguerris pour l’essentiel dans l’organisation de la SNC devaient éviter. En effet, si ce n’est pas le programme qui n’est pas disponible, c’est une cérémonie qui commence en retard. Pratiquement aucune activité n’a jusque-là commencé à l’heure, certaines commençant même avec trois heures de retard.

On passera sous silence ces artistes qui se plaignent du sempiternel problème d’hébergement et de restauration, de ces officiels qui prennent en otage les compétitions de lutte pour exiger une prise en charge.

Finalement, la SNC 2016 semble se résumer à ce qui n’est pas à l’origine son essence, la foire commerciale, qui ne désemplit pas, du matin au soir. Cette foire commerciale qui, comble du malheur comme nous l’apprenons à la dernière minute, a été en partie ravagée par un incendie dont l’origine est encore méconnue !

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 1er avril 2016 à 09:53 En réponse à : SNC 2016 : Une édition vraiment pas comme les autres ?!

    Soyez comprehensibles ! La population bobolaise est frustrée !déçus ! etc...
    La SNC 2016 est molle, pas comme les autres tout simplement parce qu" elle organisée dans une ville abandonnée à son propre sort"
    Jetez des clins d’oeil sur nos rues vous comprendrez la réalité.
    " NOUS (bobolais) préférons autant de fois reporter la SNC pour construire notre Bobo Dioulasso que d’organiser la SNC pour abandonner notre ville".

    Chères journalistes faites des micros trottoirs les artères de la ville, vous comprendrez

  • Le 1er avril 2016 à 10:25, par Da En réponse à : SNC 2016 : Une édition vraiment pas comme les autres ?!

    Bobo est vraiment un no man land, ville abandonnée.

  • Le 1er avril 2016 à 14:34 En réponse à : SNC 2016 : Une édition vraiment pas comme les autres ?!

    qu’est ce qui n’a pas marché ? on se pose la question . comment peut on arriver à comprendre que pour un évènement qui ne se déroule que chaque deux ans soit bâclé de la sorte ?

  • Le 1er avril 2016 à 21:42, par Wam-Wam En réponse à : SNC 2016 : Une édition vraiment pas comme les autres ?!

    Tout le saccage qui se passe à Bobo est l’oeuvre du clan de Blaise (CDP) et de sa famille. Ces derniers ont juré qu’ils feraient tout ce qu’ils peuvent pour que le MPP soit chassé du pouvoir.
    Ces eux les pyromanes de nos yaars et marchés depuis l’échec du coup d’état de diendéré gilbert. Il faut que nos gourvernants et tous les citoyens honnetes se penchent sérieusement sur ces problemes qui ne sont que des sabotages programmés pour nous faire regretter l’assassin et couard Blaise Kouakou Compaoré.

  • Le 2 avril 2016 à 12:19, par Saho En réponse à : SNC 2016 : Une édition vraiment pas comme les autres ?!

    Que s’est-il passé en effet pour que cet évènement qui fut le pouls de notre culture en soit à végéter de la sorte ? Je crois d’abord que le contexte national y est pour quelque chose. Certes,la morosité ambiante qui trouve un écho particulier dans une ville au bord de asphyxie économique est sans nul doute un facteur important du désinteret d’une population qui peine à joindre les deux bouts. Mais il faut aussi reconnaitre que la SNC n’a pas évolué avec son temps. Les artistes d’aujourd’hui ne sont pas nos parents que l’on partait ramasser dans les villages pour venir parquer dans des écoles. Il y’a aussi des défaillances techniques : une manifestation de l’envergure de la SNC ne peut se permettre des ratés de mobilisation sociale,de communication ou de programmation. Tout ceci pose nettement le sens de l’orientation de cette activité : où voulons-nous aller ?

  • Le 2 avril 2016 à 20:38, par Alvin En réponse à : SNC 2016 : Une édition vraiment pas comme les autres ?!

    Sa ne nous étonne pas. Des problèmes de restauration et d’hébergement. Comment peut-on attribué des marchés de restauration a des individus qui n’ont pas de restaurant et a des associations fictives a but non lucratives au détriment d’entreprise de restauration légalement constituée et reconnues. Nous n’avons pas fait cette révolution pour que les mêmes comportement de petit copains et copines demeure la règle. Le ministre Barry doit s’atteler a nettoyé cette boîte. Qui vivra verra.

  • Le 4 avril 2016 à 18:13, par seri En réponse à : SNC 2016 : Une édition vraiment pas comme les autres ?!

    Chapeau à internaute 6 : en tout cas, ce qui me déçoit de ce régime, c’est toujours les mêmes pratiques du régime déchu. Des comités d’organisation formés où les membres ne voient que leurs panses au détriment des objectifs visés par la manifestation. Dans ces genres de manifestations, vous verrez que des programmes sont pré établis de part et d’autres ; les présidents de commissions veulent bouffer, de même que les vices présidents et membres. A force de grignoter, le budget n’est jamais bouclé et crée ainsi des désordres pareils à l’image de celui vécu cette année à la SNC avec un bilan à mi-parcours (désastreux) qu’est cet INCENDIE. Hormis cet incendie même, lorsque les membres du comité d’organisation vont se réunir après la clôture pour dresser le bilan de cette manifestation ; jamais il n’ yaurait profit, il ressort toujours des déficits. Encore qu’un incendie est arrivé, suivez donc mon regard !

    Il faut que les pratiques que nous avons connues par le passé changent surtout que l’Etat a besoin de ressources pour financer l’économie et c’est aux autorités d’être fermes dans leurs démarches plutôt que d’être là à balbutier devant les gouvernés. C’est dommage !!!!!!

    C’est vrai qu’il faut rester ouvert au dialogue, mais quand l’heure de siffler la fin de la récréation arrive, point d’hésitation. A mon humble avis, nous ne sommes pas sortis de l’ornière avec ce gouvernement que j’observe et qui m’enchante peu. A part le PF lui-même, son premier ministre n’est pas éloquent et je reste souvent sur ma soif lorsqu’il s’exprime. L’expérience fait défaut et je crois que ce gouvernement devait être formé sur la base de ce critère pour sortir le pays de sa torpeur. QUE DIEU NOUS ACCOMPAGNE !

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