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Troisièmes Journées économiques du Burkina en France : renforcer l’assise économique du Burkina

Publié le lundi 2 mai 2005 à 09h42min

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Accompagné de plusieurs membres du gouvernement, le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli a conduit une délégation d’hommes d’affaires burkinabè, de responsables de structures d’appui au secteur privé, de chefs de sociétés et de projets aux troisièmes journées économiques du Burkina à Paris.

La délégation, forte de plus de 150 personnes était en France pour une offensive économique et commerciale en direction des investisseurs français, en vue de susciter des relations de partenariat solides et densifier les contacts d’affaires profitables à tous.

Au-delà des contacts et rendez vous d’affaires, ces troisièmes journées ont été pour le Premier ministre une occasion de rencontrer les plus hautes autorités françaises pour échanger avec elles de sujets de préoccupation d’ordre politique et économique non seulement pour le Burkina mais aussi pour la région ouest-africaine.

Ouvertes le 26 avril dernier, les troisièmes journées se poursuivent jusqu’au 1er mai avec une exposition-vente de produits de l’artisanat- burkinabè à la Bourse de Commerce de Paris avec des contacts individuels entre différents hommes d’affaires des deux pays aussi bien à Paris qu’à Toulouse où un groupe d’opérateurs économiques accompagnés de quelques ministres sont depuis le 28 avril pour des rencontres de travail avec les investisseurs français.

Pour Monsieur Issaka Kargougou, directeur général de la Maison de l’entreprise, ces journées poursuivent les objectifs suivants. D’abord, relancer le commerce d’exportation du Burkina vers la France en situation de baisse constante depuis une dizaine d’années. Ensuite, renforcer l’assise économique française au Burkina, à travers les filiales des groupes, les implantations de simples entreprises françaises ou la création d’entreprises conjointes franco - burkinabè. Enfin, conforter la présence économique du Burkina en France.

Ces journées ont été marquées par un séminaire à la Chambre de Paris présidé par Paramanga Ernest Yonli autour du thème : " Investir au Burkina, un pôle émergent en Afrique de l’Ouest ". Une rencontre qui a drainé de nombreuses personnalités françaises et burkinabè du monde des affaires. Le séminaire qui présentait un intérêt manifeste pour la communauté des hommes d’affaires a fait salle comble et a surtout offert au chef du gouvernement une tribune pour présenter les opportunités d’affaires au Burkina ainsi que les facilités d’investissement que présente notre pays.

Paramanga Ernest Yonli a présenté un exposé sur le thème de ces troisièmes journées. Il a passé en revue les différents secteurs de l’économie du pays, présenté l’environnement économique, les potentialités économiques ainsi que les principaux projets et programmes engagés par le Burkina, ces dernières années. L’exposé, suivi de débats, a permis des échanges entre le Premier ministre, les six ministres qui l’accompagnent et les investisseurs français.

Il a offert en outre, une occasion supplémentaire de connaître les préoccupations des nombreux investisseurs intéressés par le Burkina. Une opportunité que le chef du gouvernement burkinabè et les ministres qui l’accompagnent ont saisi pour apporter des réponses assez pertinentes aux investisseurs français. Toute chose qui aura contribué à apporter un meilleur éclairage sur le climat des investissements au Burkina, le dispositif juridique, réglementaire et sécuritaire des affaires.

Faire du secteur privé le moteur de la croissance

Ce séminaire a aussi été une tribune pour des témoignages assez édifiants de responsables de sociétés travaillant au Burkina comme l’ambassadeur de France au Burkina, M. Francis Blondet, le directeur général de PPI, M. Patrick Chevalier, la directrice générale de la SN-CITEC, Mme Bintou Diallo, qui ont partagé avec les participants au séminaire leur vision du Burkina.

Ils ont parlé de ses atouts, des qualités humaines de ses hommes et femmes, de son exemple de stabilité. Monsieur Patrick Chevalier dira que « le Burkina est une clé au cœur de l’Afrique de l’Ouest qui peut ouvrir et faire accéder aux autres pays. Quand vous y entrez et que vous vous y intégrez, vous avez la clé pour ouvrir de nombreux pays. »

Dans son exposé liminaire, Paramanga Ernest Yonli a défini le secteur privé comme le moteur de la croissance dans la perspective de la réduction de la pauvreté. Aussi a-t-il affirmé que, tout développement passe nécessairement par le développement du secteur privé et des efforts sont faits par le gouvernement pour créer les conditions favorables à une promotion des investissements. « Depuis une décennie, le Burkina Faso a pris l’option de bâtir une économie libérale, consacrant l’initiative privée comme moteur du développement économique. Cette politique est, pour l’essentiel, basée sur la création d’un environnement favorable à la promotion des investissements, par la prise de mesures législatives et réglementaires incitatives et par l’instauration d’un climat de sécurité et de stabilité politique », a-t-il souligné.

La volonté de développer le secteur privé s’est matérialisée par l’adoption d’une lettre de politique de développement du secteur privé dont les axes stratégiques sont une réponse aux attentes des acteurs de la vie économique. Parlant des atouts du Burkina, facteurs d’incitation à des investissements dans le pays, le Premier ministre a relevé avec insistance les performances économiques réalisées ces dernières années suite aux différentes réformes macroéconomiques.

Il a fait cas de la stabilité politique dont jouit le Burkina Faso, de la paix et de la cohésion sociales qui y règnent, du cadre juridique et fiscal très favorable aux affaires, des nombreuses possibilités d’investissement existantes dans les différents segments de l’économie nationale ainsi que sa position centrale au cœur de l’UEMOA qui fait du pays un carrefour privilégié pour tout investisseur pour rayonner sur l’ensemble des pays membres.

Le Burkina, premier producteur africain de coton

Sur la situation économique, Paramanga Ernest Yonli a souligné que grâce aux efforts du gouvernement dans tous les secteurs, le Burkina a atteint un niveau de performance économique appréciable qui mérite d’être consolidé. Aussi, un afflux d’investissements dans le pays contribuera-t-il à renforcer le tissu économique et à accroître les capacités de développement.

C’est pourquoi le gouvernement a depuis quelques années travaillé à assainir l’environnement économique pour favoriser le libre jeu de la concurrence et la consolidation de l’initiative privée. Pour cela, les réformes économiques engagées depuis une dizaine d’années ont essentiellement consisté en la libéralisation du commerce et des prix, en la privatisation des entreprises à capitaux publics et en la révision de l’ensemble du dispositif législatif et réglementaire des affaires à travers entre autres : l’adoption d’une politique libérale, une réforme fiscalo-douanière favorable au commerce, un nouveau code des marchés publics rénové, la réforme du système financier, un code des investissements miniers très attractifs.

Paramanga Ernest Yonli a fait mention du rôle joué par les structures d’appui au secteur privé comme l’Office national du commerce extérieur (ONAC), la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Burkina, le Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), la Maison de l’entreprise, le Centre des guichets uniques... dont les directeurs, présents à ces journées, prennent activement part à l’encadrement des hommes d’affaires à travers l’appui-conseil.

Dans sa présentation des potentialités du Burkina, le Premier ministre a mis un point d’orgue sur les secteurs de l’agriculture sur lesquels repose l’espoir du pays du fait des nombreuses promesses qu’ils portent avec notamment une production cotonnière record, pour la campagne 2004 de 620 000 tonnes, faisant passer le Burkina au premier rang en Afrique de l’Ouest parmi les pays producteurs de coton. Une performance saluée par les investisseurs français.

S’agissant des grands projets d’infrastructures économiques, le Premier ministre a mis en évidence l’ambition du Burkina à promouvoir son développement à travers entre autres l’exécution d’importants chantiers ayant un large impact dans l’amélioration des conditions de vie des populations. Aussi, il a présenté les enjeux, les attentes du gouvernement par rapport à des projets comme ZACA, les interconnexions électriques entre d’une part, le Burkina et la Côte d’Ivoire et d’autre part, avec le Ghana, la construction de l’aéroport de Tabtenga dans l’Oubritenga, etc.

Un agenda de rencontres porteuses d’espoir

En marge de ces journées économiques, l’agenda du chef du gouvernement a été très chargé avec notamment plusieurs audiences, séances de travail avec les plus hautes autorités françaises, chefs d’entreprises et hommes d’affaires français. C’est ainsi que Paramanga Ernest Yonli a été reçu par le Premier ministre, Jean Pierre Raffarin le 28 avril à Matignon pour un entretien en tête-à-tête sur des questions d’intérêt politique et économique et de coopération entre les deux pays et sur d’autres points liés à l’actualité ouest-africaine et internationale.

Auparavant, le chef du gouvernement burkinabè avait après l’ouverture des troisièmes journées, rendu visite le 26 avril au secrétaire général de l’Organisation de la Francophonie, M. Abdou Diouf au siège de l’institution, au ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier au Quai d’Orsay. Les rencontres avec les autorités françaises se sont poursuivies avec la visite que lui a rendue en son hôtel de résidence, M. Michel de Bonnecorse, le conseiller de l’Élysée aux Affaires étrangères, un déjeuner de travail avec le Ministre français délégué à la Coopération, M. Xavier Darcos en son cabinet, une séance de travail à Bercy avec le ministre délégué au Commerce extérieur, François Loos et une rencontre de travail avec M. Michel Roussin du Mouvement des entreprises françaises.

Cette rencontre de travail a essentiellement porté sur une présentation par Paramanga Ernest Yonli de la situation et des perspectives économiques du Burkina, un tour d’horizon des opportunités dans les secteurs des mines, des carrières et de l’énergie, du commerce et des infrastructures. Un déjeuner de travail entre le Premier ministre et M. Jean Michel Séverino, directeur général de l’Agence française de Développement a été au programme pour la journée du 29 avril.

Paramanga Ernest Yonli a été sollicité pour des audiences avec différentes personnalités françaises, hommes d’affaires dont Gilles Pelletier, Président de Impérial Tobacco Afrique et Moyen-Orient, de John Gordon Cluff, Président de la société Cluff Gold.

Ces troisièmes journées économiques qui ont été fortement médiatisées ont été l’occasion pour les journalistes de plusieurs organes de presse de solliciter des interviews avec le Premier ministre. Dans cette optique, il a rendu une visite au groupe "Jeune Afrique L’Intelligent" à son siège où il a échangé avec la rédaction du journal. Il a accordé plusieurs interviews et entretiens à des radios et télévisions et journaux parmi lesquels TV5, RFO, People TV, RFI, la BBC, VOA, Africa N° 1, la Dépêche diplomatique, etc.

Jean Marie SAWADOGO
Sidwaya

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