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Almamy KJ :« Que celui qui n’a jamais été Koglwéogo une fois dans sa vie lève le bout du doigt ! »

Publié le mardi 22 mars 2016 à 05h20min

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Almamy KJ :« Que celui qui n’a jamais été Koglwéogo une fois dans sa vie lève le bout du doigt ! »

Leader de l’AESO (association des élèves du secondaire de Ouagadougou) dans les années 2000 au Lycée Philippe Zinda Kaboré, Almamy KJ (Abdoul Kader Ouattara à l‘état civil) est resté fidèle à sa ligne de lutte et ne voile d’ailleurs pas ses propos pour dénoncer la corruption, l’injustice, la misère que subissent son pays et son continent. Fidèle des podiums de l’opposition politique aux moments forts de la lutte contre la modification de l’article 37, Almamy KJ se veut sans équivoque : « Tant qu’il y aura des menteurs radicaux, des voleurs radicaux…, il y aura des vérités radicales ». Et « Clé de justice », son dernier opus de quatorze titres, sorti le 19 décembre 2015 en dit long. Trois mois après le lancement de cet album évocateur, l’actualité politique nationale requiert un retour …

Lefaso.net : Quel est l’avis d’Almamy KJ sur ces groupes d’auto-défense, les « Koglwéogo », un sujet à polémique ?

Almamy KJ : Il faut seulement les cadrer et recadrer. Au Burkina, l’Etat a toujours pris les mesures sécuritaires sur papier, il n’a jamais défendu personne. Si l’Etat continue de prendre les mesures sécuritaires sur papier, les gens vont s’auto-défendre. Regardez, c’est très simple : moi, Almamy, je suis chez moi, on vient casser mon poulailler aujourd’hui, demain on casse, prochainement, je vais veiller au grain ! Mais, en veillant au grain, je ne vais pas tirer sur n’importe quel passant en disant que c’est celui qui a volé… C’est ça le problème et c’est pour cela que je dis qu’il faut un cadrage et recadrage. Vous avez un marché qui brûle aujourd’hui, un autre demain, vous êtes obligés de vous organiser pour défendre votre marché ! C’est cela les Koglwéogo. Que celui qui n’a jamais été Koglwéogo une fois dans sa vie lève le bout du doigt ! Parce que chacun de nous a dit un jour ou l’autre : aujourd’hui-là, je vais attraper mon voleur. Pourquoi ? Parce qu’on n’a plus confiance aux hommes de sécurité, à notre sécurité. L’Etat n’a jamais défendu personne. Il y a des dommages qui sont causés ; combien de fois les gens ont été braqués sur la route de Boromo ou Fada ? Les gens vont s’auto-défendre donc ! De toute façon, le débat est posé depuis longtemps. Mais, il faut que les gens fassent beaucoup attention parce que, ceux-là qui ont crié alternance nous ont conduits aujourd’hui dans une situation regrettable, ils nous ont amenés à remplacer Blaise Compaoré par Compaoré Blaise. Donc, quand une situation de ce genre se présente, que les gens restent prudents. C’est très important, il faut analyser la situation. Dans tous les pays, les populations doivent contribuer au système de défense. Je sais par exemple que chez nous au quartier, en 2008, il y avait un jeune qui passait le temps à violer les filles, notamment les ‘’facilitatrices’’ (les professionnelles du sexe, ndlr). Donc, on a pris l’initiative de s’organiser et on veillait au grain. Mais, quand on s’est organisé, on ne l’a plus vu ; c’est après on a appris qu’il s’est retrouvé à la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou). Il n’a plus agi au quartier encore. C’est un exemple de Koglwéogo.

Lefaso.net : Poursuivons l’actualité avec votre album, « Clé de Justice » ; quel écho, trois mois après sa sortie officielle, surtout lorsqu’on sait que la quasi-totalité des titres suscitent de nombreux commentaires ?

Almamy KJ : Bilan très satisfaisant, parce que les CD se sont vendus comme de petits pains. Nous avons même été en rupture à deux reprises. On a même eu des commandes de l’extérieur et à l’heure où je vous parle, des commandes sont en cours notamment de la France, de l’Allemagne et de l’Angleterre.

Lefaso.net : Vous êtes étonné de l’engouement autour de l’album … ?

Almamy KJ : Pas du tout étonné, je suis simplement satisfait. Là, sincèrement, c’étaient mes attentes. Autre chose également est que je m’attendais à ce que certains médias s’autocensurent …mais, c’est clair que les canaux de diffusion sont aujourd’hui diversifiés et par la force des choses également, ceux qui ont voulu étouffer l’album n’ont pas pu. Au contraire, aujourd’hui il s’arrache comme de petits pains et je remercie tout le public burkinabè et tous les fans et sympathisants de l’extérieur qui accompagnent cet album. Si jusque-là, je suis dans la musique et que je n’abdique pas, c’est parce qu’il y a des gens qui me soutiennent, qui m’encouragent (parce qu’il est clair que même si on a de la force morale et que financièrement ça ne suit pas, c’est compliqué). Vous savez, le monde de la musique, c’est un monde également à assainir ; il y a beaucoup de contours.

Lefaso.net : … donc fier de « Clé de justice » ?

Almamy KJ  : Je reste fier de cet album ; certains titres parlent d’eux-mêmes. Un album de quatorze titres, ce n’est pas évident mais quand on s’y met avec dévouement, on y arrive. Je me rends compte qu’avec des titres comme « Alibaba et les 40 voleurs », « Bien mal acquis », « Dabo Boukary », « Mon Balai » …, chacun trouve son compte dans l’album. A l’époque, quand je chantais « Mon balai », le balai de la trahison, les gens me disaient que c’est trop osé et je leur répondais aussi que je suis un artiste. Mais au moins, je n’ose pas dire certaines choses sans en être convaincu, sans preuve. J’ai donc dit en son temps, le balai de la trahison, de la garnison, de l’hypocrisie et de la bourgeoisie et à l’époque, certains m’ont traité de déstabilisateur de la transition. Et cela est arrivé à des structures nobles de ce pays comme la CCVC (Coalition contre la vie chère, ndlr) qui ont dénoncé pas mal de choses dans ce pays qui étaient réelles. Quand elle a demandé de revoir les prix du carburant à la pompe, les gens ont crié au scandale. De même, quand elle a dit que la transition n’était pas là uniquement pour organiser des élections ; si c’était le cas, elle pouvait le faire en 90 jours ! Mais, on a donné le temps à la Transition parce qu’il y a des questions de fond et il fallait poser les jalons d’une société de justice. Mais non, ils ont passé tout leur temps à faire des arrestations arbitraires (les gros morceaux sont encore dehors). Mais, comme on était à une période où les choses s’y prêtaient et quand on arrêtait on se faisait passer pour Sankara (Thomas Sankara, ndlr), pour Che Guevara avec des OSC soutien-gorge…Ici, il y a un balai qui a été pris pour accompagner un militaire au pouvoir. Et par cette même drôlerie-là, ces OSC disaient de ces mêmes militaires de Blaise Compaoré, que c’est la force la mieux organisée, la mieux structurée. Mais, on n’avait pas besoin d’être juriste pour comprendre que ce qui venait de se passer-là était un coup d’Etat militaro-civil. Et plus tard, pour soutenir l’action, des mouvements spontanés, fantoches s’en prenaient à ma personne sur les réseaux sociaux et à des structures comme la CCVC, le MBDHP, la CGT-B, l’ODJ, l’UGEB, etc., en disant qu’elles veulent déstabiliser la transition. Mais aujourd’hui, le peuple est témoin. Les gens disent qu’on a fait une révolution. Je dis non, moi j’ai fait une insurrection qui a été estompée par un coup d’Etat militaro-civil. Et quelques temps après, les mêmes personnes qui ont rendus pauvres les Burkinabè, qui ont géré avec Blaise Compaoré pendant plus de 25 ans (qui ont piétiné notre éducation, notre santé, etc.) reviennent au pouvoir…
Aujourd’hui, des noms se citent ; on parle en ce moment d’affaires de parcelles mais, il y en a pire !Les déballages se feront encore et c’est sûr qu’il y a des gens qui vont fuir le pays en plein matin (certains l’ont quitté à midi). C’est l’histoire, et les faits sont têtus. Je vis, je vois et donc, je dis. C’est clair ! Je ne peux pas me lever comme ça me mettre à dire des choses dont je n’ai pas les preuves, je suis un artiste donc, un messager. J’aimerais aujourd’hui voir mes détracteurs me revenir.
Il ne faut pas être champion du verbiage, comme ceux qui avaient dit que si le MPP accédait au pouvoir, les portes de l’enfer allaient s’ouvrir ! Aujourd’hui, ces gens-là, qu’ils nous disent qui a soupé avec le diable et qui ne l’a pas fait ! Ces mêmes personnes avaient dit que le peuple burkinabè était mouton. Mais attendez, si le peuple burkinabè est ‘’mouton’’, je pense que ces gens-là sont aujourd’hui des ‘’bœufs’’ ! On n’invente rien, c’est l’histoire et chacun se reconnaît dans ses propos.

Lefaso.net : Des contacts à l’étranger ?

Alamamy KJ : Les contacts sont énormes pour l’étranger, notamment pour les festivals. Il y a même un groupe de producteurs qui sont entrés en contact avec moi et qui disaient qu’ils ne me connaissaient pas et qu’ils étaient de passage où ils avaient écouté le maxi sur l’article 37 et Dabo Boukary. Ils souhaiteraient que je sois d’un certain nombre de festivals. Ils disent mais est-ce que cet engagement ne pourrait pas porter préjudice, parce que ceux-là mêmes que je décrie ont parfois des alliés chez eux. Je dis mais, ce n’est pas grave, c’est une lutte pour la justice, une lutte pour la liberté, pour la bonne cause et de ce fait, il y aura toujours des gens pour faire le contrepoids pour que ne triomphent pas ces valeurs, ces aspirations des peuples. De toutes façons, on peut m’attribuer les noms qu’on veut, il y en a qui m’ont dit que je suis ‘’rouge’’. Je dis que je ne comprends pas ce que cela veut dire ; moi, je suis noir et tu m’appelles‘’rouge’’. J’ai cherché à comprendre et c’est-là qu’il m’a dit que c’est à cause de ma position. Je dis, si demander de meilleures conditions de vie pour les peuples, pour mon peuple, c’est être rouge, c’est que je le suis vraiment. Je n’ai pas honte de le dire et j’ai foi que le changement positif viendra en Afrique ; il y aura la santé pour tous, l’école gratuite, etc. Tôt ou tard. Aujourd’hui, quelqu’un qui fait un accident et qui se retrouve à l’hôpital, s’il n’a pas d’argent, il crève. Même pas les premiers soins…. ! Mais quand tu demandes cela, on dit que tu es un ‘’rouge’’. Mais je dirai la vérité, peu importe le qualificatif qu’on me donnera. Tant qu’il y aura des menteurs radicaux, des voleurs radicaux…, il y aura des vérités radicales. Il y a des invitations pour prestations où on me dit : on ne veut pas que tu chantes le titre « Alibaba et les 40 voleurs », « compromission », etc. Mais, pourquoi les gens n’aiment pas la vérité ?
La vérité n’a pas de demi-mesure, la justice n’a pas de demi-mesure. C’est la vérité qui fait de moi ce que je suis.

Lefaso.net : A la dédicace, certains s’inquiétaient du sort que pourrait subir votre album, avez-vous eu vent de certaines actions de censure ?

Almamy KJ : ça, c’est clair. Je ne citerai pas de noms mais j’ai plusieurs fois été invité et on m’a dit : Almamy, on ne parle pas de ceci ou cela. Je dis mais, il y a des lois qui régissent notre société. On ne peut pas s’asseoir regarder les choses se faire …Les décisions politiques-là, elles touchent qui ? C’est nous ! Donc, nous, nous avons un mot à dire là-dessus et c’est dans ce sens que j’ai une chanson sur le système « LMD », « Tampicratie »,« DaboBoukary », « Alibaba et les 40 voleurs », « Mon Balai », « Compromission », etc. Des gens se sont battus chèrement pour acquérir des espaces de libertés et nous, on nous demande seulement d’en profiter et on ne peut pas le faire.
Pourquoi certaines personnes ont tant peur de la vérité ? Pourtant, c’est elle qui doit être notre alliée parce qu’elle permet de nous améliorer, d’avancer. Ils n’ont pas peur du mensonge et du dilatoire mais ils ont peur de la vérité. Ça c’est un problème ! Je ne sais pas d’où vient cette misanthropie-là. Si moi, je refuse la vérité, je vais dire quoi à Dieu ?

Lefaso.net : Le titre Dabo Boukary…, quelle est son histoire ?

Almamy KJ : Oui, le titre Dabo Boukary a toute une histoire. Il a été officiellement lancé le 21 décembre 2013 au Centre national de presse Norbert Zongo, c’était un maxi qui comportait, en plus de ce titre, celui sur l’article 37. Mais avant même que je chante Dabo Boukary, depuis le Lycée on a cherché à comprendre l’histoire de sa mort, on n’avait pas les moyens de quitter des papiers aux disques mais on en rêvait ; on s’interrogeait pourquoi personne ne chante Dabo Boukary. Là, j’ai encore cherché à comprendre les raisons de sa mort, ce pourquoi il a été sauvagement assassiné. Donc au grin, je disais aux amis qu’il faut que je chante Dabo Boukary et ils disaient, toi encore avec tes…., quelqu’un même que tu n’as pas connu. C’est vrai, je ne l’ai pas connu parce que quand il mourrait j’étais à l’école primaire. Mais, ce n’est pas pour autant que je vais admettre qu’on bafoue la vie humaine de la sorte, surtout quand on entre en contact avec son histoire, assassiné lâchement pour avoir revendiqué de meilleures conditions de vie. Même quand on n’a point de sensibilité et qu’on voit les conditions dans lesquelles ce monsieur-là a été assassiné…, d’aucuns disent même qu’il a été assassiné à trois mois de sa soutenance. Je ne suis pas femme, mais allez-y demander à toute femme, celle qui donne la vie, comment elle vit ce genre de situations scrupuleuses. Dabo Boukary, c’est le symbole de toute une lutte. Dans mon entourage, les gens m’ont dissuadé. Mais, mon paternel qui m’a beaucoup soutenu, il m’a dit : mon fils, tu as certainement donné des coups, et quand tu donnes des coups, il faut t’apprêter à en recevoir. Je préfère ce genre de conseils que de me dire des propos du genre : Dabo est qui pour toi ? La première fois que le titre est passé à l’Université de Ouagadougou…, je vous dis que ça a été émouvant. Moi, je me dis encore jeune mais il y a plus jeunes que moi, qui n’étaient pas encore nés quand il mourrait, mais qui ont vibré à la chanson. Les gens m’appellent de l’extérieur, de l’Allemagne, pour me dire que c’est ce titre qui leur a le plus marqué, parce qu’on sent même des pleurs dans la gorge. Je leur ai simplement dit que c’est bien cela. Dans cette chanson, la famille de Dabo Boukary m’a approché, d’abord lors de la commémoration du 25èmeanniversaire de son assassinat et une deuxième fois lors de ma dédicace de mon album, et j’ai même reçu un grand portrait de Dabo Boukary plus un soutien financier (je le dis et je souhaite plein courage à la famille). Ce portrait que m’a remis la famille du regretté me tient à cœur plus qu’une médaille en diamant.
Ce qui me fait encore mal…, si le Burkina était à l’époque à un médecin pour un million d’habitants, allez-y comprendre donc qu’il n’a pas été assassiné seul à l’époque, il a été assassiné avec un million de Burkinabè. Il a été assassiné par le régime bourgeois de la IVème République, victime du pouvoir Compaoré, victime de ceux-là qui sont au pouvoir aujourd’hui. Ceux qui ont commis ces actes sont toujours-là ; certains ont été exfiltrés par les Français, d’autres sont là et dirigent aujourd’hui. Il y en a tellement d’assassinats de sang et économiques que quand on en parle aujourd’hui, c’est révoltant. Avec ça, je ne pouvais pas voter ; je ne peux pas faire de choix entre la peste et le choléra. Les gens disent qu’ils vont gagner les élections parce qu’ils savent que les élections leur appartiennent, parce qu’ils sont des marchands d’illusions, ils le savent !

Lefaso.net : Des spectacles en vue ?

Almamy KJ : Du côté de l’hexagone surtout avec des festivals notamment. Il y a également un concert prévu pour le 8 avril prochain au Jardin de la Musique Reem-doogo. Il sera suivi d’un festival le 19 mai à l’Université de Ouagadougou, sur le terrain Dabo Boukary, c’est la première édition et va regrouper des dizaines d’artistes et ce, en live. Le festival est dénommé « justice et liberté ». Nommé ainsi, les gens s’attendent à voir des reggae-maker uniquement. Non, il y aura des reggae-maker, des rappeurs et la musique d’ambiance.
Je profite pour m’excuser auprès du public bobolais pour le spectacle avorté du 22 janvier dernier, lié aux attaques terroristes. Les gens étaient vraiment déçus et nous allons mettre les bouchées doubles pour offrir ce spectacle.

Lefaso.net : Avez-vous un clin d’œil … ?

Almamy KJ : Je vais faire une mention à cette jeunesse, cette jeunesse révolutionnaire, intrépide qui, tout le temps a su démontrer qu’elle reste égale à elle-même. Cette jeunesse qui a su faire preuve d’abnégation au travail et dans la revendication de ses droits. Quand bien même les vautours, menteurs et roublards étaient à côté.
Pensée positive également à tous ceux-là qui, en son temps, ont dit qu’il fallait l’alternative et non l’alternance. Mention spéciale à toutes ces structures qui sont restées elles-mêmes, la CCVC, la CGT-B, le MBDHP, l’ODJ, l’UGEB, le REN-LAC…, malgré les intimidations des politiques, elles sont restées égales à elles-mêmes.
Quant aux autres mouvements nés en 2013 et après, et qui sont devenus par la suite des putschistes, je leur dirais : ce n’est pas tard…, ils peuvent faire un mea culpa… Mais après, s’ils ont à payer, chacun paiera devant la justice ! Tout le monde paiera sa compromission.

Entretien réalisé par Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net

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