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Programme sécurité alimentaire et nutritionnelle : LA FAO et l’Union européenne visitent les réalisations dans le Centre-Nord

Publié le mardi 15 mars 2016 à 00h19min

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Programme sécurité alimentaire et nutritionnelle : LA FAO et l’Union européenne visitent les réalisations dans le Centre-Nord

L’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), en collaboration avec ses partenaires techniques et opérationnels, a organisé une visite de réalisations de la composante 1 du Programme sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina (PSAN-BF), le 09 mars 2016. Cette composante est mise en œuvre par la FAO avec l’appui financier de l’Union européenne qui était représentée à cette visite dans la région du Centre-Nord par Anna Maria Valdès Tellez, la responsable pays de l’UE à Bruxelles. Les bénéficiaires de ce programme n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction. Ils ont également soumis d’autres doléances à leurs bienfaiteurs.

A Soubeira-Natenga dans la commune de Ziga, province du Sanmatenga, Rakièta Sawadogo, trentenaire, vendait des beignets l’année dernière. Mais, depuis l’aménagement d’un bas-fond dans ce village, elle s’est reconvertie en productrice d’oignons. Comme elle, ce sont 350 personnes qui font de la maraîcher-culture sur ce site, dont 140 femmes. En plus de l’oignon, on y produit de la tomate, du chou, de la carotte. Pour mener cette activité, les exploitants ont reçu un appui substantiel de l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le cadre du projet « Amélioration des disponibilités et de l’accessibilité alimentaire et monétaire », composante 1 du programme Sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina (PSAN-BF). Un appui composé de semences, d’engrais, d’arrosoirs, de produits phytosanitaires, mais aussi de formation en technique de compostage en tas et de formation de brigadiers pour traiter les plants. A cela s’ajoute l’aménagement du bas-fond.

A l’occasion de la visite de ces réalisations organisée le 09 mars par la FAO accompagnée de son partenaire financier qu’est l’Union européenne, c’est une foule en liesse qui a accueilli les ‘’bienfaiteurs’’, à travers chants et danses. Après la visite des champs, place aux échanges à bâtons rompus, sous un arbre à palabre. Là, la représentante des bénéficiaires, Chantal Ouédraogo, a remercié la FAO et ses partenaires avant d’égrener un chapelet de doléances. Les préoccupations ont pour nom : besoin d’une motopompe, problème d’écoulement des récoltes, difficile accès des marchés environnants par manque de route, problème de stockage des récoltes, ensablement du barrage…

Autre village, même réalité. Rasmata Ouédraogo, la quarantaine, est chef de ménage résidant à Ouanobian, un village de la commune de Pissila dans le Sanmatenga. Grâce au PSAN, elle a reçu trois moutons dont deux femelles et un mâle. Aujourd’hui, son troupeau a doublé. Elle est également propriétaire d’une parcelle dans le bas-fond aménagé dudit village. Et cette année, elle a récolté huit sacs de riz. C’est la vente de ces céréales qui lui a permis de payer les frais de scolarité de ses enfants, mais aussi d’acheter deux brebis pour accroitre son cheptel. Grâce au PSAN, dame Ouédraogo est en train de sortir du rang des personnes très vulnérables.

Partenaires et bénéficiaires satisfaits

Tout en égrenant un chapelet de doléances, les bénéficiaires par la voix de leurs représentants, ont exprimé leur joie de bénéficier des réalisations du projet PSAN. Même son de cloche du côté des structures chargées du financement ainsi que ceux chargés de la mise en œuvre du projet. Anna Maria Valdez est la responsable pays de l’Union européenne à Bruxelles. Elle justifie cette visite en ces termes : « C’est très important de prendre connaissance des réalités du terrain si on veut vraiment appuyer de façon sérieuse la coopération au développement du Burkina sur la base des réalités de la population ». « C’est assez encourageant de voir que le financement des projets avance, on voit des réalisations concrètes, il y a des résultats qui sont visibles », s’est-elle réjouie.

Satisfaction aussi du représentant de la FAO au Burkina Faso, Aristide Ongone Obame. « Globalement, je suis satisfait. J’ai surtout accompagné aujourd’hui nos partenaires bailleurs, l’Union européenne, pour constater d’eux-mêmes les réalisations qui se font. Globalement, ça va dans le sens souhaité. C’est vrai qu’il y a toujours des préoccupations qui sont soulevées par les bénéficiaires. Nous allons voir dans quelles mesures on peut les prendre en compte peut-être dans un prochain projet. Mais, pour l’instant, ce qui a été prévu se réalise correctement », a-t-il confié.
« Je pense que les témoignages des hommes et des femmes que nous avons rencontrés ce matin nous laissent présager d’une satisfaction à l’issue de la mission. Il y a des résultats très intéressants et pour lesquels nous avons de réels motifs de satisfaction et de nous sentir encouragés à aller de l’avant », a souligné Irissa Ilboudo, coordonnateur de la première composante du programme PSAN, en l’occurrence le projet « amélioration des disponibilités, de l’accessibilité alimentaire et monétaire ».

Les femmes, principales bénéficiaires

Une chose est d’aménager des bas-fonds, une autre est de travailler à ce qu’ils soient régulièrement mis en valeur d’année en année. Pour ce faire, la FAO et ses partenaires ont mis en place un dispositif d’accompagnement des bénéficiaires à disposer de fonds de roulement, également les outiller à une gestion communautaire et participative de tous ces appuis. Et, c’est ce que tente de faire l’équipe technique de la FAO ainsi que les agents des ministères concernés par le projet.
L’accent est mis sur les femmes sur l’ensemble des investissements entrant dans le cadre du PSAN 1. Au jardin nutritif de Ouanobian, il y a 40 femmes pour aucun homme. Au niveau des bas-fonds, c’est au minimum 30% de femmes. Dans certains bas-fonds aménagés, les femmes constituent 75% des bénéficiaires. « C’est un réel motif de croire que notre message est passé, a porté, les communautés nous ont écoutés, nous ont compris et les efforts que nous constatons nous donnent davantage de motifs de croire que nous avons fait le bon choix en matière de stratégie et d’actions par rapport à ce projet », s’est réjoui Irissa Ilboudo. « Il y a des femmes qui ont bien récolté le riz, qui ont vendu une partie pour payer les frais de scolarité de leurs enfants, la santé de la famille et même acheter des animaux pour renforcer leur cheptel. Ça veut dire que c’est un exemple de bonne gestion sur lequel on peut se baser pour aller de l’avant en matière de gestion d’exploitation agricole », a-t-il poursuivi.

Présentation du PSAN 1

Le programme de sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina (PSAN-BF) est financé par l’Union européenne entièrement sous forme de subvention sur ressources additionnelles du 10e FED à hauteur de 25 millions d’Euros. Prévu pour être exécuté sur cinq ans, le PSAN-BF est actuellement dans sa phase de croisière et amorce son dernier virage. Ce programme a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle d’environ 85 000 ménages, soit 595 000 personnes pauvres et vulnérables. Le PSAN est mis en œuvre par six opérateurs à travers trois composantes.

La composante 1 intitulée « amélioration des disponibilités et de l’accessibilité alimentaire et monétaire », financée à hauteur de 16 millions d’euros soit 64% de l’enveloppe globale du programme, est exécutée par la FAO. Elle couvre les régions du Centre-Nord, du Nord et du Sahel et propose une intervention multisectorielle afin de renforcer les moyens d’existence des populations rurales vulnérables. Cette composante 1 s’effectue aussi bien par :

- l’appui en intrants (vivriers et maraîchers), l’aménagement de bas-fonds, des actions en faveur de l’irrigation (réalisations de puits à grand diamètre et de boulis), le développement de l’arboriculture nutritive accompagnée de formations ainsi que l’appui aux petits éleveurs (intrants zootechniques et vétérinaires complétés par un appui à la pratique de la culture fourragère et de la fauche et conservation du fourrage) ;

- l’augmentation des capacités de stockage et de conservation des productions agricoles et maraîchères au sein des organisations professionnelles ainsi que la réhabilitation de pistes rurales comme moyen de transferts sociaux.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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