C’est le feuilleton au sein de certains partis politiques à cette veille des élections municipales. Des militants de base se font entendre, estimant que le ‘’sommet ‘’ leur impose des candidats parachutés d’autres arrondissements.

A en croire les plaignants que nous avons rencontrés au siège du PAREN, la pilule est dure à avaler. Dans l’arrondissement 7 précisément au secteur 33, les candidats que le parti a proposés n’est pas le choix des militants de base qui ne s’y reconnaissent pas.

Leur choix, c’est Adama Tiendrébeogo et Charlotte Zongo. Mais le parti a imposé une liste, dont celle qui l’a conduit n’est pas de l’arrondissement. Mme Kam qui serait plutôt de l’arrondissement 8 a été choisie comme tête de liste dans ledit arrondissement, ce qui n’est pas du gout des militants de base.

« En tant que militant de base du PAREN, nous n’arrivons pas à comprendre cette imposition du parti. Depuis l’élection présidentielle, nous ne comprenons plus rien au sein du parti », se désole Daniel Kagambèga, militant du parti dans l’arrondissement 7 dans le secteur 33.

Il précise que suite à la grogne née de la liste querellée, une rencontre a eu lieu au siège du parti le dimanche dernier (Ndlr. 6 mars 2016), mais aucun consensus n’est née. Celui qui a dirigé la réunion, Carlos Toé, leur a plutôt demandé de travailler à faire accepter la candidate, parce que « c’est une question de principe », poursuit Daniel Kagambèga.

La tête de liste voulue par la base, Adama Tiendrébeogo de préciser qu’ils ont,« beaucoup travaillé pendant les élections présidentielle et législatives » et qu’ils n’ont pas attendu les financements du parti ; et mieux, ils ont même investi leurs propres ressources pour battre campagne pour leur candidat.

« Quand les élections sont passées, on nous a demandé nos dossiers pour déposer pour les municipales. Quand tu cultives et au moment de récolter, on te prive de tes récoltes, ça fait mal. On n’a pas connu le PAREN avec ce genre de pratiques. Imposer quelqu’un parce qu’on l’aime ou parce qu’il a les moyens pour conduire une liste, alors que la personne est impopulaire, ça ne marche pas », tempête-t-il, avant d’ajouter que les candidats imposés n’ont participé à aucune réunion politique du parti dans le secteur.

La désolation est partagée par Charlotte Zongo l’autre candidate ‘’de la base’’ recalée. « Ça nous fait très mal et ça nous étonne beaucoup. On a beaucoup travaillé pour le PAREN, et on ne sait pas ce qui les a motivés à la dernière minute de nous faire ça ».

Selon eux, au regard du rififi autour de sa candidature, Mme Kam est venue pour retirer sa liste, mais en a été dissuadée par le siège.

Les plaignants disent ne pas savoir à qui s’adresser véritablement. Celui qui dirige les listes du parti au niveau de la CENI, Carlos Toé aurait dit qu’il est juste un porte-parole. Le fondateur du parti leur aurait dit qu’il ne s’occupe pas de ces questions, n’étant plus président du parti. Le président lui-même, Tahirou Barry est en mission. Le mandat du bureau politique du PAREN est fini depuis le 26 Juin 2015.

Mais de l’avis des militants mécontents, le chargé des affaires politiques et électorales leur a promis qu’avec le retour du président du parti Tahirou Barry, le problème trouvera solution.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net