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Bourse régionale du riz : Stimuler la professionnalisation des acteurs de la commercialisation du riz

Publié le vendredi 4 mars 2016 à 01h30min

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Bourse régionale du riz : Stimuler la professionnalisation des acteurs de la commercialisation du riz

Dans l’optique d’apporter des réponses aux difficultés d’accès au marché des produits rizicoles des exploitations familiales, des acteurs de la filière riz du Burkina et ceux de la sous-région organisent les 3 et 4 février 2016, la bourse régionale du Riz, à Ouagadoudou. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « organisations paysannes comme acteurs clefs dans une bonne gouvernance des filières rizicoles au niveau national et régional en Afrique de l’Ouest ». C’est le ministre de l’agriculture et de l’aménagement hydraulique qui a présidé l’ouverture des travaux de l’atelier.

La consommation du riz dans la sous-région connait une forte augmentation, comparée aux autres céréales. La consommation moyenne par habitant est d’environ 56 kg par an. Dans certains pays, cette moyenne dépasse 80 kg. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les exploitations familiales produisant du riz ont un accès difficile aux marchés rémunérateurs. Ce qui limite leur capacité d’auto-investissement et par conséquent les possibilités d’accroître leur offre de riz. C’est pourquoi, à travers une activité d’échanges économiques portée par l’Afrique verte, le cadre régional de concertation des organisations de producteurs de riz, l’ONG Belge Vredeseilanden et soutenu par l’Union européenne, les organisations de producteurs de riz voudraient plancher sur cette problématique. C’est en présence du ministre de l’agriculture et de l’aménagement hydraulique que l’atelier s’est ouvert.

Dans son discours, Jacob Ouédraogo a fait ressortir la place combien importante de l’agriculture dans l’économie du Burkina Faso. « Pratiquée par 86% de la population active, l’agriculture est principalement pluviale et de type extensif. Elle contribue pour 32,2% à la formation du produit intérieur brut » a-t-il dit. En termes d’investissement dans le secteur agricole, a-t-il ajouté, le pays s’est illustré au sein de la CEDEAO par le respect des termes de la déclaration de Maputo. En effet, explique M. Ouédraogo, la part du budget allouée au secteur agricole est d’environ 14%, bien au-delà des 10% recommandés par l’accord de Maputo. Pour ce qui est du secteur rizicole, il confie que les efforts du gouvernement ont consisté entre autres à accompagner les producteurs et leurs fédérations dans l’aménagement de bassins rizicoles.
Pour lui, le riz est l’un des produits agricoles qui participent à la sécurité alimentaire et à la réalisation des revenus pour les producteurs. A cet effet, il estime que l’intégration régionale, notamment l’intégration des marchés, est d’une grande utilité pour la région Ouest-africaine. « Elle est un moyen pour surmonter les inconvénients de l’étroitesse des marchés de nos pays » a-t-il expliqué. M. Ouédraogo a en outre confié que la production du riz a connu une hausse importante, passant de 68.916 tonnes en 2007, à plus de 305.382 tonnes en 2014, soit une hausse de 343%. Toutefois, a-t-il signifié, en aval de cette production se pose l’épineux problème de la commercialisation. C’est pourquoi, il a salué l’initiative des acteurs de la filière riz avant d’assurer la disponibilité du gouvernement à les accompagner dans la mise en œuvre des recommandations issues de cet atelier.

Une synergie d’actions en faveur de la riziculture familiale locale

Le représentant de l’Union européenne, Wim Impens, s’est réjoui des efforts accomplis par les partenaires, afin d’offrir aux acteurs de la filière riz, des instruments pour stimuler les chaînes de valeur du riz en Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, il a précisé que la bourse ne suffira pas à faire « bouger les lignes au niveau de cette filière porteuse et prometteuse ». C’est pourquoi, il a invité les organisations sous-régionales (CEDEAO, UEMOA, CILSS) à renforcer et/ou prendre des mesures en faveur du développement de l’offre de riz des exploitations familiales de la région.

Prévu pour se tenir en deux jours, la rencontre connait la participation des organisations de producteurs de riz venus du Bénin, du Mali, du Niger, et du Sénégal. Ensemble, ces participants vont faire l’état de lieux et explorer des perspectives en matière des filières céréalières. Toutes choses qui favoriseront la mise en relation de l’offre et la demande de riz, pour satisfaire les besoins des différentes localités. De façon pratique, la formation donnera lieu à des communications sur les thématiques comme la présentation du projet, le programme régional du Consortium, le bilan céréalier 2015/2016 et perspectives agricoles 2016/2017 etc. Des échanges permettront au sortir de la rencontre, d’établir les bases d’une confrontation offre/demande du riz dans la région, de promouvoir et soutenir la réalisation régulière de la bourse régionale du riz dans le cadre du processus d’intégration régionale (...).

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 mars 2016 à 09:49, par Guingraogo En réponse à : Bourse régionale du riz : Stimuler la professionnalisation des acteurs de la commercialisation du riz

    Bonne initiative. Je voudrais suggérer au gouvernement de créer un organisme national chargé de promouvoir la filière riz analogue à Sofitex qui a été créée pour la promotion du coton : fourniture d’intrants, rachat de la production, conditionnement, commercialisation et recherche développement pour améliorer la qualité du produit.
    En marketing on dit qu’on produit parce que l’on vend. Si les producteurs sont rassurés qu’après avoir produit ils vont vendre, ils produiront davantage. Pour cela, il prendre une loi obligeant les importateurs de riz à acheter une quantité de riz national proportionnellement aux quantités qu’ils importent. Il suffit comparer la production nationale par rapport aux besoins totaux nationaux et obliger chaque importateur à commercialiser une quantité proportionnelle à sa part de marché : par exemple, 10% de part de marché oblige à acheter et à commercialiser 10% de la production nationale.
    Ces mesures permettront d’accroître le PIB, de lutter contre le chomage et permettra d’atteindre à terme l’autosuffisance alimentaire.

  • Le 4 mars 2016 à 12:44, par Le Revenant En réponse à : Bourse régionale du riz : Stimuler la professionnalisation des acteurs de la commercialisation du riz

    Promouvoir le riz local, ne doit pas se resumer à l’organisation des foras ou tenir des discours pour faire plaisir aux bailleurs de fonds et supposés partenaires d’aides au developpement.
    Il faut une POLITIQUE NATIONALE de RIZ au BURKINA qui va consister à promouvoir non seulement sa production mais aussi sa commercialisation. Je suis d’avis avec Guingraogo.
    L’état doit financer la recherche dans la filière riz, favoriser la coopération entre les différentes instituts de recherches et permettre la vulgarisation de nouvelles variétés. Mettre les intrants à la disposition des producteurs comme on le fait au niveau du coton.
    L’etat doit prendre en main la commande des importations de riz dont nous avons besoin, la quantité et la qualité devra être sous son contrôle, les commerçants pourront s’approvisionner au près de la structure étatique. Le peuple aura desormais l’oeil sur la gestion de cette nouvelle CGP, on se rappel comme hier le temps des TOUK GUILY.
    Les importateurs du type OBOUF, de même que ceux qui donnent pleins d’enveloppes comme cadeau aux chefs douaniers sont légions dans notre pays.
    Revisiter tout le systeme de production, afin de faire baisser le coût de production. Reduire les coûts liés aux importations au profit de la subvention de la production locale.
    Inciter les familles Burkinabe à consommer le riz qui est produit chez nous. Le développement et le patriotisme commencent par la. La Chine, la Coree, le Taiwan, L’inde etc.. sont des pays qui doivent nous inspirer.

  • Le 6 mars 2016 à 13:43, par Bénéwendé Aristide KABORE En réponse à : Bourse régionale du riz : Stimuler la professionnalisation des acteurs de la commercialisation du riz

    La ’’révolution rizicole’’ ne pourra se faire sans volonté réelle de toute la societé. Et cela doit nécessairement passer par l’investissement en capital, en travail mais aussi et surtout un investissement sur le plan technologique. Le Revenant et Guingraogo l’ont souligné.

    Je m’aligne derrière John Maynard Keynes selon qui il faut soutenir la demande. Ainsi, il faudra que nous acceptons de consommer ce que nous produisons pour une augmentation du niveau de consommation des ménages. C’est à partir, entre autre, de ce niveau de consommation anticipé que les entreprises fixent leur niveau de production. Mais puisque la consommation du ménage est conditionnée par le prix du produit, le rôle de l’Etat est nécessaire pour la réduction du prix. Ce rôle consistera à investir en capital ou dans les infrastructures, à subventionner la production, et surtout à prendre des mesures protectionnistes par rapport aux importations pour ne serait-ce que pour une période couvrant les récoltes (cela protégera la filière locale de la concurrence du riz indien et chinois) !

    Ainsi, les nouvelles entreprises qui vont s’ouvrir, en plus de celles qui vont accroître leur production embaucheront une main-d’œuvre nombreuse et absorber un peu le chômage. Et ceci est valable pour tous les secteurs de notre économie !

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